Interview Rémy Gombert : rendre l’endodontie plus sereine

Par Alphonse Doutriaux

18 juillet 2025

8 min

Entre les cas complexes, le besoin de matériel spécifique et la peur de l’échec, l'endodontie peut être perçue comme une technique stressante pour les chirurgiens dentistes. Pourtant, bien abordée, elle permet non seulement de préserver des dents, mais aussi de regagner en sérénité et en plaisir d’exercice. 

 

C’est cette conviction qui a guidé Rémy Gombert, chirurgien-dentiste passionné, dans la conception de sa formation avec Walter Santé. À travers une approche concrète, clinique et accessible, il accompagne les praticiens dans la reprise en main d’une endodontie plus sereine et plus structurée. Nous l’avons rencontré pour revenir sur son parcours, ses choix pédagogiques, et les clés qu’il souhaite transmettre dans ce programme.

Diplômé de l’Université Toulouse III, le Dr Rémy Gombert exerce en pratique privée à Flavin, dans l’Aveyron, où il s’est progressivement spécialisé en endodontie. Docteur en chirurgie dentaire, il détient un AEU de microchirurgie endodontique et consacre aujourd’hui son activité aux traitements canalaires complexes : traitements initiaux, retraitements, micro-chirurgie, prise en charge de dents immatures ou encore conservation de la vitalité pulpaire. Membre actif de la Société Française d’Endodontie, conférencier et formateur, il partage aujourd’hui son expérience cliniqueet sa méthode auprès des omnipraticiens, avec pour objectif de rendre l’endodontie plus accessible, plus sereine et plus gratifiante dans le quotidien au cabinet.

Photo formateur Rémy Gombert

Quel est votre parcours en endodontie et votre expérience clinique ou pédagogique ?

J’ai toujours été attiré par l’endodontie, dès la sortie de la fac. Mais comme beaucoup, j’ai commencé par un exercice classique d’omnipraticien : d’abord collaborateur dans un cabinet libéral, puis associé. C’est à ce moment-là que l’envie de me spécialiser est revenue avec force. J’ai rapidement investi dans un microscope opératoire pour aller plus loin dans ma pratique et je me suis formé, à travers plusieurs formations ciblées, afin de développer mes compétences. Mon exercice s’est peu à peu orienté vers une endodontie plus poussée, en parallèle de l’omnipratique. 

 

Depuis 2018, je travaille en collaboration avec des correspondants pour lesquels je prends en charge des traitements endodontiques, notamment sur des cas complexes.

Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à cette formation Walter Santé sur l’endodontie ?

Dès mes débuts, j’ai eu la chance de croiser des praticiens généreux, qui prenaient le temps de partager leur expérience clinique. C’est grâce à eux que j’ai pu progresser et développer mes compétences. Aujourd’hui, à mon échelle, j’ai à cœur de faire de même : transmettre ce que j’ai appris, et contribuer à redonner confiance à celles et ceux qui souhaitent se réapproprier l’endodontie. 

 

C’est une discipline exigeante, souvent redoutée, car elle demande du temps, du matériel, de la précision et une vraie expertise technique. Si cette formation peut aider les chirurgiens-dentistes à pratiquer plus sereinement et à renouer avec cette part de leur exercice, alors le pari est réussi.

Selon vous, pourquoi l’endodontie reste-t-elle un champ sous-estimé ou mal maîtrisé en cabinet ?

L’endodontie est une discipline extrêmement technique. Elle demande du temps, de la patience, un vrai protocole, un matériel adapté, et surtout une stratégie bien pensée. C’est souvent ce qui la rend redoutée : on manque parfois de repères, de formation initiale ou de confiance dans sa capacité à gérer les cas complexes. Résultat, on l’appréhende, on repousse, ou on l’aborde dans l’urgence, sans plan clair. C’est aussi une source de stress, car les erreurs se payent vite. On voit encore beaucoup d’investissements faits dans des instruments de mise en forme ou des aides optiques, sans que l’étape de désinfection ne soit bien maîtrisée. Or, sans une irrigation efficace et une vraie planification, même le meilleur matériel ne suffit pas. Je pense que ce manque de maîtrise vient surtout d’un déficit d’accompagnement pratique. C’est exactement ce que j’essaie de corriger avec cette formation.

Formation Endodontie

Formation Endodontie

Découvrez notre formation en endodontie, pensée pour les chirurgiens-dentistes et accessible 100 % en ligne. 

Quels bénéfices concrets les praticiens peuvent-ils tirer de ce programme ?

Ce que je propose dans cette formation, c’est une méthode de travail claire et applicable, centrée sur la réalité du cabinet. L’objectif, c’est que les praticiens puissent aborder leurs cas endodontiques avec plus de sérénité et moins d’improvisation. On apprend à analyser les données cliniques, à planifier chaque étape du traitement, à adapter la procédure en fonction de la situation. L’idée, ce n’est pas de viser la perfection théorique, mais de sécuriser la pratique, pour le praticien comme pour le patient. J’insiste aussi beaucoup sur le raisonnement clinique : savoir pourquoi on fait tel ou tel choix, dans quel ordre, avec quels objectifs. C’est une approche pragmatique, qui permet de gagner en efficacité et en confiance, dès le lendemain de la formation.

Y a-t-il une compétence ou une approche que vous avez particulièrement voulu valoriser dans cette formation ?

Oui, deux points me paraissent essentiels et j’y consacre une attention particulière : la stratégie de traitement en amont, et l’irrigation canalaire. Trop souvent, on se concentre sur la mise en forme, on investit dans des instruments sophistiqués ou dans du matériel optique, mais on oublie que sans une planification rigoureuse et une désinfection complète, le traitement est bancal. La stratégie permet d’anticiper les difficultés, de mieux gérer son temps, et de savoir où l’on va avant même de commencer. Quant à l’irrigation, c’est l’un des piliers biologiques du succès en endodontie. Une mise en forme parfaite ne compensera jamais une désinfection insuffisante. Ces deux éléments sont la base de ma pratique et de l’enseignement que je souhaite transmettre.

Comment avez-vous tiré parti du format digital pour transmettre un savoir aussi technique ?

Je vais être transparent : en tant que formateur, le e-learning est plus exigeant que le présentiel. Ce n’est pas forcément plus simple à construire, surtout quand on veut transmettre quelque chose d’aussi technique que l’endodontie. Cela demande beaucoup de rigueur et d’anticipation. Mais je crois que ce format présente de vrais avantages pour les apprenants. Il leur permet d’avancer à leur rythme, de revoir certaines séquences, et de s’approprier les contenus selon leurs besoins. J’ai tout fait pour que la formation reste ancrée dans le concret, avec des cas cliniques issus de ma pratique et des situations réalistes. L’objectif est qu’ils puissent appliquer ce qu’ils voient dans leur cabinet, dès le lendemain.

Quel type de public s’adresse cette formation ? Jeunes diplômés ? Praticiens expérimentés ?

Ce programme s’adresse avant tout aux omnipraticiens qui ne sont pas complètement à l’aise en endodontie. Ceux pour qui un traitement canalaire, notamment un endomolaire, reste une source de stress. On est nombreux à avoir connu ce moment où l’on voit arriver un cas compliqué sur le planning, et où on y pense toute la semaine avec appréhension. J’ai moi-même été dans cette situation. Cette formation, je l’ai conçue pour accompagner ces praticiens-là : leur transmettre des clés concrètes, les aider à gagner en sérénité, et peut-être même à retrouver du plaisir dans cette discipline. Ce n’est pas une formation réservée à un niveau ou à un profil spécifique — c’est un point de départ solide, accessible à tous ceux qui veulent progresser.

Y a-t-il une séquence ou un module du programme que vous trouvez particulièrement fort ? Pourquoi ?

S’il y a une étape du traitement que je veux vraiment mettre en avant, c’est bien celle de la désinfection canalaire. Trop souvent, on voit des praticiens investir dans du matériel de mise en forme ou des aides optiques très performantes, sans accorder suffisamment d’importance à l’irrigation. Et pourtant, si cette étape est partielle ou mal maîtrisée, tout le reste perd de son efficacité. C’est une erreur qu’on retrouve souvent, et que je souhaite corriger dans la formation. J’insiste sur l’importance de respecter les protocoles d’irrigation, avec des solutions simples et reproductibles en cabinet. C’est une séquence qu’il ne faut surtout pas zapper — elle est essentielle pour garantir la réussite du traitement.

Avez-vous intégré des situations cliniques ou cas concrets dans le parcours ?

Bien sûr. Cette formation est avant tout pensée pour être clinique et pratico-pratique. Mon objectif, c’est que les apprenants puissent appliquer directement ce qu’ils voient dans leur propre cabinet, dès le lendemain. Pour cela, j’ai intégré de nombreux cas concrets issus de ma pratique quotidienne. Ce ne sont pas des cas retouchés ou enjolivés — je montre la réalité du terrain, avec ses contraintes, ses surprises, ses imperfections parfois. L’idée, c’est de partager des situations vraies, dans lesquelles chacun peut se reconnaître, pour mieux ancrer les enseignements et les adapter à sa propre pratique.

Quel message souhaitez-vous transmettre aux professionnels qui hésitent encore à se remettre à niveau ?

La formation continue, ce n’est pas une option dans notre métier. L’odontologie évolue en permanence, dans toutes ses dimensions : les matériaux, les techniques, les standards cliniques. On ne peut pas faire l’économie de se former si on veut continuer à soigner nos patients correctement. Personnellement, je n’ai jamais passé six mois sans suivre une formation. Il y a toujours quelque chose à apprendre, à remettre à jour, à perfectionner. Et quand il s’agit d’endodontie, ce besoin est encore plus vrai : c’est une discipline exigeante, mais passionnante, à condition d’avoir les bonnes clés. Mon message, c’est simplement : n’attendez pas. Reprenez confiance, et redonnez à l’endodontie la place qu’elle mérite dans votre pratique.

Téléchargez le programme de la formation Endodontie en PDF

Commentaires

Publier un commentaire

Un doute, une question, nous vous répondrons dans les meilleurs délais.

Sur le même thème

Alphonse Doutriaux

18 juillet 2025

Entre les cas complexes, le besoin de matériel spécifique et la peur de l’échec, l'endodontie peut être perçue comme une technique stressante pour les chirurgiens dentistes. Pourtant, bien abordée, elle permet non seulement de préserver des dents, mais aussi de regagner en sérénité et en plaisir d’exercice. 

 

C’est cette conviction qui a guidé Rémy Gombert, chirurgien-dentiste passionné, dans la conception de sa formation avec Walter Santé. À travers une approche concrète, clinique et accessible, il accompagne les praticiens dans la reprise en main d’une endodontie plus sereine et plus structurée. Nous l’avons rencontré pour revenir sur son parcours, ses choix pédagogiques, et les clés qu’il souhaite transmettre dans ce programme.