Qu'est-ce que les infections papillomavirus (HPV) ?
Le terme HPV signifie Human Papillomavirus, en anglais, que l’on traduit en français par virus du papillome humain. Le virus HPV est sexuellement transmissible.
Pourquoi les infections papillomavirus sont à surveiller ? Il est important de détecter ces infections et de les prévenir grâce au schéma vaccinal HPV, car certains sérotypes peuvent entraîner une infection chronique qui peut, à son tour, entraîner des risques de cancérisation. En principe, la pathologie est asymptomatique, mais cette chronicité peut entraîner des risques graves pour la personne infectée.
Le risque de cancérisation ne concerne pas seulement les jeunes filles et le cancer du col de l’utérus. Plusieurs cancers peuvent se développer suite à une infection HPV chronicisée :
- le cancer du col de l’utérus ;
- le cancer de l’anus ;
- le cancer du pénis ;
- le cancer de la vulve et du vagin ;
- le cancer de la bouche et de la gorge.
Le cancer de l’anus concerne aussi bien les femmes que les hommes. Il est causé, dans 90 % des cas, par une infection HPV. Les autres cancers, en revanche, ne sont pas systématiquement causés par une infection HPV, bien que celle-ci puisse être à l'origine du développement cancéreux.
Tous les sérotypes n’entraînent pas une infection chronique et une cancérisation, de nombreux sérotypes sont éliminés par l’immunité. Ce sont les sérotypes qui restent dans le corps qui sont dangereux pour les patients. L’infection HPV entraîne des risques sur le long terme. Ce n’est pas au moment de l’infection que le risque est présent, mais à distance de l’infection.
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Le schéma vaccinal recommandé
Le schéma vaccinal du papillomavirus n’est pas identique selon l’âge où il est pratiqué :
- entre 11 et 14 ans : deux doses de vaccin HPV ;
- après 14 ans : trois doses de vaccin HPV.
Il est fortement recommandé de commencer le schéma vaccinal HPV avant tout contact sexuel, entre 11 et 14 ans, car la contamination est potentielle dès le premier contact sexuel. Une campagne vaccinale gratuite est proposée chez les jeunes en 5ème.
Il existe deux vaccins HPV dans le schéma vaccinal en France :
- Le vaccin nonavalent (Gardasil 9®) : vaccin réalisé chez les filles et les garçons :
- entre 11 et 14 ans : deux doses espacées de 6 à 13 mois ;
- entre 15 et 19 ans : trois doses selon un schéma de 0, 2 et 6 mois ;
- pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), jusqu’à 26 ans : trois doses selon un schéma 0, 2 et 6 mois.
- Le vaccin bivalent (Cervarix®) : utilisé uniquement chez les filles pour un schéma vaccinal initié avec ce vaccin :
- entre 11 et 14 ans : deux doses espacées de 6 mois ;
- entre 15 et 19 ans : trois doses selon un schéma 0, 1 et 6 mois.
Le Cervarix (bivalent) ne fait plus partie de la recommandation officielle, car il est considéré comme moins efficace que le Gardasil 9 en schéma vaccinal du papillomavirus.
Récapitulatif extrait de la formation Vaccination - Walter Santé
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Les vaccins HPV sur le marché
Le vaccin anti-HPV permet donc de prévenir l’infection HPV et le cancer du col de l’utérus, mais aussi les autres cancers pouvant être causés par l’infection au papillomavirus.
Développé au début des années 2000, le vaccin anti-HPV a été mis sur le marché en 2007. Plusieurs vaccins ont été mis sur le marché au fil des années :
- un vaccin quadrivalent qui ciblait HPV 16 et 18 et les HPV 6 et 11 ;
- un vaccin bivalent qui ne ciblait que HPV 16 et 18 ;
- un vaccin nonavalent (Gardasil 9®) qui cible 9 types viraux : HPV 16, 18, 6, 11, 31, 33, 45, 52 et 58.
Le vaccin nonavalent (Gardasil 9®) est donc plus étendu que les deux vaccins précédents et ne se limite pas aux deux types viraux les plus répandus (16 et 18). Il prévient également les infections persistantes aux HPV de bas risques afin de prévenir les lésions précancéreuses du col, le cancer du col de l’utérus, ainsi que les verrues génitales.
L'efficacité de la vaccination HPV
La grande efficacité de ce vaccin a été démontrée en peu de temps. Le vaccin HPV et le schéma vaccinal permettent, en effet, de prévenir une infection persistante à HPV 16 et HPV 18, les deux types viraux les plus fréquemment rencontrés dans les lésions précancéreuses et les cancers du col de l’utérus, dans plus de 90 % des cas. Le vaccin papillomavirus pour femme est très efficace pour prévenir toutes les lésions précancéreuses et les lésions intra-épithéliales du col de l’utérus qui découlent de l’infection persistante à HPV.
Les essais du schéma vaccinal contre le papillomavirus ont montré une très bonne efficacité comparée au placebo avec une efficacité supérieure à 90 %.
Les essais randomisés ont démontré la bonne innocuité de ce vaccin concernant les effets indésirables. L’innocuité sur les maladies auto-immunes et les pathologies neurologiques (comme la sclérose en plaques) est plus difficile à démontrer, car ce sont des maladies rares qui nécessitent un plus grand nombre d’essais. Dans cette optique, les travaux de pharmacovigilance sont indispensables pour surveiller l’innocuité des vaccins.
Aujourd’hui, le vaccin n’a pas encore démontré son efficacité sur la prévention du cancer du col de l’utérus, car il n’a été mis sur le marché qu’à partir de 2007 en France. Sachant qu’il faut entre 10 et 15 ans pour développer un cancer, les femmes qui ont bénéficié du schéma vaccinal n’ont pas encore eu le temps, potentiellement, de développer un cancer. Les résultats devraient arriver prochainement et la preuve de son efficacité sur la prévention du cancer du col de l’utérus n’est qu’une question de temps.
En prenant en compte son excellente efficacité sur les lésions précancéreuses et les lésions intra-épithéliales de haut grade à HPV 16 et 18, les médecins s’attendent à une réduction efficace du cancer du col de l’utérus.
Le vaccin anti-HPV a été beaucoup critiqué depuis sa mise sur le marché, malgré sa grande efficacité. Pourtant, les médecins disposent d’un bon recul sur la sécurité de ce vaccin et plus de 140 millions de doses ont été distribuées dans le monde. Aucun indicateur de sécurité n’a été relevé à ce jour sur ce vaccin. Les vaccins anti-HPV sont des médicaments placés sous surveillance par l'AFSSAPS (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), non pas parce qu'ils présentent une réelle dangerosité, mais parce que ce sont des produits pharmaceutiques récents.
Les médecins et les infirmiers ont aussi pour rôle de rassurer les patients en évoquant l’efficacité de ce vaccin et la balance bénéfices-risques. Grâce à la formation Vaccination en ligne de Walter Santé, une formation infirmière à distance, vous disposez des outils indispensables pour entretenir une relation de confiance avec les personnes qui se présentent pour une vaccination. Dans le cadre de la vaccination par les infirmiers, cette formation continue vous aide à comprendre votre rôle, à appliquer le calendrier vaccinal et accompagner les patients, de la prévention à la surveillance des vaccins. Découvrez le programme détaillé de notre formation professionnelle infirmier et les moyens de financement.
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