Cancers féminins : recommandations à jour pour les médecins généralistes

Par Thomas Cornet

20 juin 2025

4 min

Les médecins généralistes occupent une position stratégique dans la prévention, le dépistage et le suivi des cancers féminins. En 2025, plusieurs recommandations officielles ont été actualisées pour renforcer leur rôle, notamment sur le cancer du sein, du col de l’utérus, ou encore la vaccination contre le HPV. Cet article vous offre un panorama clair, fondé sur les dernières publications de la HAS, de l’INCa et du ministère de la Santé, afin de mettre à jour vos pratiques en cabinet et de mieux accompagner vos patientes.

Pourquoi les recommandations évoluent-elles ?

Le cancer du sein demeure le cancer le plus fréquent chez la femme, avec environ 60 000 nouveaux cas par an. Le cancer du col de l’utérus, quant à lui, reste largement évitable grâce à une détection précoce et à la vaccination. Pourtant, selon l’INCa, moins de 60 % des femmes participent régulièrement aux programmes de dépistage.

 

Le Plan cancer 2021-2030 fixe des objectifs ambitieux pour réduire les inégalités d’accès aux soins et améliorer la prévention. Il s’appuie fortement sur les médecins de premier recours, dont le rôle est central dans l’organisation des parcours de santé.

Dépistage du cancer du sein : recommandations HAS

La HAS préconise depuis avril 2023 une personnalisation du dépistage.

  • Pour les femmes de 50 à 74 ans, sans facteurs de risque, le dépistage repose sur une mammographie tous les deux ans, avec une double lecture des clichés.
  • Chez les femmes à haut risque (antécédents familiaux, irradiation thoracique, mutation BRCA…), la HAS recommande une surveillance rapprochée :
    • Examen clinique tous les six mois pendant deux ans, puis une fois par an ;
    • Mammographie annuelle, parfois complétée par une IRM.

 

Depuis 2023, la tomosynthèse, ou mammographie 3D, est autorisée dans le cadre du dépistage organisé, en complément de la mammographie classique, selon la décision de la HAS.

Dépistage du cancer du col de l’utérus : test HPV

Depuis 2020, l’approche a été profondément revue. L’Institut national du cancer recommande l’utilisation du test HPV comme outil de dépistage principal pour les femmes de 30 à 65 ans, avec une périodicité de 5 ans.

 

Pour les femmes âgées de 25 à 29 ans, la recommandation reste un frottis cytologique classique tous les 3 ans, après deux tests normaux réalisés à un an d’intervalle.

 

Les femmes à risque particulier (immunodépression, traitement de lésions, suivi post-conisation…) bénéficient de modalités spécifiques.

Vaccination contre les HPV : un levier majeur

Le vaccin Gardasil 9 protège contre neuf types de papillomavirus responsables de cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin, de l’anus et de certains cancers ORL.

 

D’après les recommandations officielles de vaccination, le schéma vaccinal est le suivant :

 

  • Deux doses pour les enfants de 11 à 14 ans (filles et garçons) ; 
  • Trois doses pour les adolescents entre 15 et 19 ans en rattrapage ;
  • Un rattrapage est possible jusqu’à 26 ans chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.

 

La campagne de vaccination scolaire lancée en 2023 pour les élèves de 5e a pour ambition d’atteindre 80 % de couverture vaccinale d’ici 2030, comme le rappelle le ministère de la Santé.

Objectifs du plan cancer 2021-2030

Le Plan cancer 2021-2030 porté par l’INCa vise à :

  • Réduire de 60 000 le nombre de cancers évitables par an à horizon 2040 ;
  • Mieux dépister, avec 1 million de tests HPV supplémentaires par an dès 2025 ;
  • Renforcer la coordination entre soins de ville et hôpital ;
  • Améliorer le suivi post-cancer et limiter les séquelles.


Le rôle du médecin généraliste est valorisé comme levier prioritaire pour atteindre ces objectifs, notamment via la formation continue et l’accompagnement personnalisé.

 

Ce que les professionnels de santé doivent appliquer en 2025

Thématique

Recommandation officielle

Cancer du sein

Mammographie tous les 2 ans (50–74 ans) ; dépistage personnalisé si risque élevé

Cancer du col

Test HPV (30–65 ans) ; frottis cytologique (25–29 ans)

Vaccination HPV

Filles et garçons dès 11 ans ; campagnes scolaires renforcées

Coordination soins

Rôle du généraliste dans l’annonce, l’orientation, et le suivi post-cancer

Autres professionnels impliqués

Sages-femmes et gynécologues : frottis, vaccination, information préventive

Pourquoi se former dès maintenant ?

Mettre à jour ses pratiques est essentiel pour :

 

  • Adapter son discours face à des recommandations en constante évolution ;
  • Contribuer activement à la lutte contre les cancers féminins évitables ;
  • Assurer une relation de confiance avec les patientes autour de sujets sensibles (annonce, prévention, sexualité, vaccination…).


La formation proposée par Walter Learning permet de décrypter les recommandations, de pratiquer à travers des cas cliniques et de bénéficier d’outils concrets applicables dès la sortie du module.

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La formation Cancers féminins de Walter Santé, conçue pour les médecins généralistes, sages-femmes et gynécologues, sera disponible très prochainement sur notre site.


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