Peut-on accélérer le coeur ?
Il n’existe pas de médicament capable d’accélérer durablement le cœur. Le pacemaker est donc l’unique solution en cas de bradycardie sinusale, ce qui correspond à un rythme inférieur à 50 BPM (battements par minute). Le pacemaker stimule le cœur grâce à l’installation d’une ou de deux sondes dans le ventricule et l’oreillette droits. Il coordonne l’activité entre les deux et maintient une activité constante dans le muscle cardiaque. Pour y parvenir, le pacemaker est programmé avec un rythme maximal et un minimal à ne jamais dépasser.
Le pacemaker peut reconnaître l’impulsion électrique autonome dans le ventricule et ne pas se déclencher. Ainsi, il a deux fonctions distinctes :
- l'une de veille, qui permet une mise en marhce uniquement en cas de défaillance du cœur ;
- l'autre de stimulation permanente.
Si la présence d’un pacemaker remplace la prise de médicaments contre les troubles cardiaques, beaucoup d’autres médicaments peuvent influencer le rythme du cœur. Pour les découvrir, continuez à vous former en ligne en approfondissant vos connaissances sur les dysfonctionnements du muscle cardiaque. Au cours de la formation DPC "ECG : indications, réalisation et interprétation" de Walter Santé, vous découvrirez notamment ce qu'est un bloc de branche.

Les indications de la Digoxine
La digoxine, de moins en moins utilisée, est recommandée dans deux situations :
- la fibrillation atriale rapide ;
- la dysfonction ventriculaire gauche.
Son dosage doit être précis et respecté scrupuleusement pour éviter les risques importants d’intoxication.
Elle est éliminée par les reins et sa fenêtre thérapeutique se situe entre 0.6 et 1,2 nanogramme par litre. Au-delà, elle présente une toxicité sévère. Le temps d’élimination de la digoxine est très lent mais il est possible d’administrer des anticorps à un patient souffrant d’une intoxication sévère.
La prise de digoxine se traduit, sur l’ECG, par la présence d’une cupule digitalique. Autrement dit, un sous-décalage du segment ST vers le haut. Ça ne signifie pas forcément un surdosage, mais simplement un traitement à la digoxine.
Sur l’ECG, les signes d’une intoxication à la digoxine sont particulièrement reconnaissables. En effet, le surdosage a pour conséquence des troubles de conduction importants du bloc sino-atrial ou du bloc atrio-ventriculaire. Ainsi, vous la percevez sur le tracé ECG par :
- un rythme jonctionnel accéléré ;
- une bradycardie importante.
La classification de Vaughan Williams
La classification de Vaughan-Williams répertorie les antiarythmiques.
Les médicaments les plus utilisés, dans la classe I, sont :
- la Flécaïnide ;
- le Propafénone ;
- la Disopyramide.
La classe II est composée de tous les bêta-bloquants.
Les médicaments de classe III sont :
- l’Amiodarone ;
- le Sotalol ;
- le Dronédarone.
La classe IV, enfin, est constituée des inhibiteurs calciques :
- le Vérapamil ;
- le Diltiazem.
La Flécaïne
La Flécaïne (classe I) est un médicament efficace contre les troubles du rythme supraventriculaire. Sa toxicité se traduit sur l’ECG par un élargissement du QRS. À partir d’une augmentation de plus de 30 %, il y a un surdosage. La Flécaïne ne s’accumule pas dans le corps et n’a pas beaucoup d’effets secondaires sur les autres organes. Bien qu'elle puisse avoir un effet proarythmique sur le cœur, elle est quand même prescrite aux patients présentant une fibrillation atriale et plus rarement aux patients souffrant d’extrasystole ventriculaire avec un cœur sain.

ECG : indications, réalisation et interprétation
L'Amiodarone
L’Amiodarone (classe III) est l’antiarythmique le plus connu, mais il présente tant d’effets secondaires que 30 % des patients sont obligés de stopper leur traitement. C’est pourtant la seule solution à proposer aux personnes atteintes de troubles du rythme et présentant une dysfonction ventriculaire gauche.
Le Sotalol
Le Sotalol (classe III) est un médicament prescrit dans les cas de troubles du rythme supraventriculaire associés à un fonctionnement normal du ventricule gauche. Il se prête bien à une cardiopathie ischémique
Identifier un traitement médicamenteux sur l'ECG
Vous pouvez constater la prise de certains médicaments contre les troubles cardiaques sur le tracé ECG. Ainsi :
- la digoxine se traduit par l’apparition d’une cupule digitalique ;
- la Flécaïne est perçue grâce à l’augmentation du QRS ;
- l’Amiodarone et le Solatol allongent les QT (tout comme certains antidépresseurs).
Si les QRS font moins de cinq millimètres dans les dérivations frontales, on parle de microvoltage. Ce tracé témoigne de :
- une destruction du myocarde ;
- un épanchement péricardique ou pleural ;
- la présence d’autres tissus (graisse, pneumothorax, etc.) qui s'interposent entre le cœur et l’électrode.
La formation DPC en e-learning sur l'ECG que propose Walter Santé vous permet d’associer facilement théorie et pratique. De nombreux tracés ECG vous seront donnés à interpréter. Vous vous entraînerez à reconnaître les signes de la prise de médicaments pour le cœur, mais aussi les anomalies du rythme qui peuvent être invisibles à l’œil nu. Par exemple, vous pourrez remarquer que l’absence d’onde P devant le QRS, associé à un rythme irrégulier, est le signe d’une fibrillation atriale.
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Comment reconnaître la toxicité d'un traitement ?
Vous pouvez accorder votre confiance aux mesures effectuées par l’électrocardiographe. Elles sont précises et permettent de déceler des symptômes invisibles autrement.
Lorsque les médicaments cardiaques sont en surdosage, les signes sont exacerbés sur le tracé ECG. C'est le cas des effets indésirables de l’Amiodarone qui se traduisent par l’allongement de l’intervalle QT. Ce traitement présente de nombreux risques d’intoxication et de dysfonctionnements sur les autres organes. Vous trouvez facilement la liste des médicaments pour le cœur susceptibles d’allonger le QT sur internet.
L’élargissement de l’intervalle QT est un signe de surdosage que vous devez systématiquement observer et interpréter sur l’ECG car de nombreux autres médicaments peuvent le modifier. Il est rarement allongé en permanence et peut aussi être déformé par :
- une maladie génétique ;
- les médicaments iatrogènes.
Il est nécessaire de porter votre attention sur la prise de plusieurs traitements chez vos patients.
La désintoxication nécessite l’arrêt du traitement et une période d’étroite surveillance. La toxicité des antiarythmiques peut atteindre la thyroïde, les yeux, les poumons, etc. En règle générale, vous ne prescrivez pas plusieurs antiarythmiques en même temps.
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