Définition de l'infection invasive au streptocoque A
Le SGA, ou streptocoque du groupe A, est une bactérie fréquemment présente dans la gorge et sur la peau d’individus en bonne santé. Ces derniers sont alors définis comme porteurs de la bactérie, et peuvent développer des infections bénignes, telles que la pharyngite, l’impétigo ou la scarlatine.
L’infection à streptocoque A devient invasive lorsque la bactérie migre dans des zones inhabituelles du corps, ordinairement stériles :
- le sang ;
- le liquide céphalorachidien ;
- celui entourant les poumons, les membranes des articulations ou des muscles.
Le tableau clinique de l’infection invasive au streptocoque A s’étend également à des complications graves incluant :
- la fasciite nécrosante ou « bactérie mangeuse de chair » ;
- la myosite ;
- la méningite ;
- le syndrome du choc toxique streptococcique (SCTS).
Dans ces cas précis, la bactérie s’est développée dans des endroits non stériles (les voies respiratoires hautes, le vagin…).
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Comment se propage-t-il ?
La propagation du streptocoque de groupe A est un processus multifactoriel important à comprendre pour les acteurs de la santé, en particulier dans le contexte de l’infection invasive. Le SGA peut se propager par contact direct avec les sécrétions provenant du nez et de la gorge d’une personne infectée, ainsi que les gouttelettes générées lorsque la personne malade tousse, postillonne ou éternue.
Ce mode de transmission souligne l’importance des mesures d’hygiène et gestes barrières.
Par ailleurs, le contact direct avec les sécrétions de lésions cutanées ou de plaies infectées peut propager une infection à streptocoque. L’environnement de la personne source joue également un rôle crucial dans la transmission du SGA, puisque les objets, surfaces et poussières contaminés peuvent servir de vecteurs de transmission indirecte.
Il est essentiel de noter que jusqu’à 12 % des infections invasives à streptocoque A arrivent en milieu hospitalier.
Pour information, la période de contagiosité débute 7 jours avant l’apparition des premiers symptômes et peut s’étendre de 10 à 21 jours en l’absence de traitement. Dans les cas non traités avec écoulements purulents, elle peut persister sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Si un traitement antibiotique adéquat est administré, la période de contagiosité peut être réduite à 24-48 heures.
Parallèlement, découvrez notre article traitant de l’immunité collective grâce à la vaccination. Dans le cadre d’autres infections que le streptocoque A invasif, pour lequel il n’existe pas de vaccin, il est recommandé de suivre une formation sur la vaccination dédiée aux pharmaciens, pour appréhender le calendrier vaccinal et la prescription.
Symptômes et déclaration
Plusieurs symptômes peuvent évoquer une infection à streptocoque. L’apparition de fièvre et d’une douleur aigüe localisée, avec parfois la présence d’une rougeur ou d’un œdème, peut correspondre aux premiers signes d’une fasciite nécrosante. Les éléments systémiques (frissons, tachycardie, hypotension) seront prédominants.
Dans le cas de la méningite d’origine streptococcique, les premiers symptômes comprennent un mal de tête persistant, des raideurs au niveau du cou, une sensibilité aux lumières vives, des vomissements et des épisodes de confusion.
Il faut noter que la méningite à SGA se révèle cliniquement indissociable des autres méningites bactériennes pyogènes. Si l’infection invasive à streptocoque A est responsable d’un SCTS, les symptômes regrouperont :
- la fièvre ;
- des étourdissements ;
- des vomissements ;
- la diarrhée.
La tachycardie et la tachypnée surviennent lors de la seconde phase de la maladie, tandis que la troisième est caractérisée par un choc hémodynamique et une défaillance d’organe. Outre la reconnaissance des symptômes, la déclaration des cas d’infection invasive à SGA est indispensable dans la gestion de cette menace.
La survenue de deux cas ou plus, en moins d’un mois et au sein même d’une collectivité, nécessite une déclaration auprès de l’ARS et la mise en place d’un échange sur l’indication d’une antibioprophylaxie des cas contacts.
Vous souhaitez rejoindre un cursus de formation sur le vaccin ? Consultez notre guide sur l’obligation vaccinale pour les professionnels de santé. Si les infections aux streptocoques ne sont pas directement concernées, d’autres pathologies comme la diphtérie, la coqueluche ou encore le HPV sont à maîtriser pour les campagnes de sensibilisation.
Quel est le traitement adapté ?
En cas d’infection invasive sévère, une bithérapie antibiotique est souvent privilégiée, combinant généralement la pénicilline et la clindamycine. Cette approche vise à cibler efficacement le SGA, tout en neutralisant les toxines produites par la bactérie.
Le choix de l’antibiothérapie peut être influencé par la gravité de l’infection, et un traitement empirique à spectre plus large peut être initié en urgence, en particulier lorsque d’autres agents pathogènes sont suspectés de contribuer à des complications telles que la fasciite nécrosante ou le syndrome du choc toxique.
En présence d’une infection invasive à streptocoque A, les mesures d’hygiène à mettre en place correspondent à celles appliquées aux maladies à transmission respiratoire et cutanée directe.
Prévention du SGA
Les consignes de prévention relatives à une infection à streptocoque se concentrent en premier lieu sur des pratiques d’hygiène rigoureuses. Le lavage fréquent des mains, en particulier après la toux ou les éternuements, avant la préparation des aliments, et après le traitement des plaies, constitue une première ligne de défense.
Le suivi attentif des plaies est également crucial.
En cas de doute sur une infection, une consultation médicale immédiate est recommandée, surtout si la présence de fièvre est observée. De plus, le maintien à domicile pendant au moins 24 heures après le début du traitement antibiotique pour des affections comme l’angine streptococcique ou l’impétigo aide à réduire la propagation du SGA.
La vaccination contre la varicelle peut également jouer un rôle préventif, car les personnes ayant récemment eu la varicelle sont exposées à un risque accru d’infection par le SGA. Bien que la vaccination ne soit pas spécifique au SGA, elle peut contribuer à diminuer les cas liés à cette bactérie.
Pour combattre l’occurence d’infections invasives, il est demandé aux pharmaciens d’avoir plus souvent recours au TDR du SGA pour les angines, en prenant garde de ne pas retarder une prise d’antibiotique si le test s’avère négatif, mais que le patient présente des signes évocateurs du SGA. Le diagnostic précoce des patients symptomatiques fait en effet partie des axes clés de prévention, tout comme le traitement prophylactique des proches du patient malade et le dépistage des porteurs dans l’entourage.
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