Comprendre le fonctionnement de la radioprotection
Qu’est-ce que la radioprotection ?
La radioprotection est mise en place pour protéger les patients et les professionnels des rayonnements utilisés dans les techniques d’imagerie médicale. Ainsi, la radioprotection, dans sa définition, regroupe les mesures prises pour protéger l’homme et l’environnement contre les effets des rayonnements ionisants.
La radioprotection est divisée en deux parties : elle concerne les travailleurs qui exercent dans des milieux exposés aux rayonnements, mais aussi les médecins et les patients qui réalisent des actes médicaux.
De nombreux secteurs professionnels utilisent les rayonnements ionisants :
- le secteur médical : radiothérapie, radiodiagnostic, médecine nucléaire ;
- le secteur nucléaire : extraction, fabrication, utilisation et retraitement du combustible, stockage et traitement des déchets ;
- le secteur industriel : contrôle par radiographie des soudures ou d’étanchéité, stérilisation par irradiation, détection des masses métalliques dans les aéroports ;
- certains laboratoires de recherches et d’analyses : utilisation des rayonnements ionisants.

Les principes de la radioprotection
La radioprotection des travailleurs et de l’environnement est basée sur trois principes clés :
- la justification ;
- l’optimisation ;
- la limitation.
Dans le cadre de la radioprotection des patients, la limitation n’est pas pertinente. Il y a un bénéfice évident à pratiquer des actes, comme l’imagerie médicale qui utilise des rayonnements ionisants. L’objectif n’est donc pas de limiter au maximum les actes d’imagerie, mais de bien les justifier et de les optimiser.
Ces deux principes, la justification et l’optimisation, sont les deux garde-fous de la radioprotection dentaire.
Les deux types d’exposition aux rayonnements
Il existe deux types d’exposition aux rayonnements ionisants : l’irradiation et la contamination.
- L’irradiation : la source est externe, proche ou éloignée, et elle irradie en fonction de sa puissance. Il suffit de s’en éloigner pour s’en protéger ou de placer un écran entre la source et la personne.
- La contamination : elle est interne et concerne l’ingestion d’aliments contaminés, l’inhalation de particules radioactives ou le contact cutané (plaie). Elle est plus compliquée à gérer que l’irradiation et il est plus difficile de s’en protéger.
Illustration de la contamination issue de notre formation Radioprotection
Les chirurgiens-dentistes sont surtout exposés aux radiations et doivent s’en protéger en s’éloignant de la source d’exposition et en se plaçant derrière des écrans protecteurs. En l’absence de protection, les doses quotidiennes reçues seraient trop élevées. Effectivement, les doses s’accumulent dans le corps, même si elles sont faibles, et elles ne s'évacuent pas.
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Les obligations de justification
Tous les actes radiologiques doivent être justifiés, d’après le principe de justification de la radioprotection. Ainsi, sur le compte-rendu d’une radio panoramique, doivent figurer :
- les éléments de justification ;
- le DAP exprimé en mGy.cm² (valeur de l’exposition aux rayonnements).
Le DAP peut aussi apparaître en bas d’une image radiographique. Sur le cliché, d’autres éléments peuvent être notés, comme le taux d’agrandissement, la durée d’exposition et la date de réalisation.
Le champ doit être noté sur le compte-rendu lorsqu’un Cone Beam est réalisé. Ainsi, pour un Cone Beam, le compte-rendu doit donc comporter les informations suivantes :
- les éléments de justification, par exemple le CBCT pour vérifier les rapports de la 48 avec le NAI ;
- le DAP exprimé en mGy.cm² ;
- le champ d’examen.
Il est essentiel de respecter la hiérarchie des examens (panoramique avant Cone Beam) afin d’améliorer la prise en charge des patients.
Le compte-rendu doit être conservé dans le dossier du patient. Il permet de justifier pourquoi l’examen concerné a été réalisé. Il doit être court et précis. La justification est une obligation en chirurgie dentaire. Elle permet également d’informer le patient. Celui-ci doit pouvoir consulter et obtenir les informations sur les examens qui ont été réalisés.
L'optimisation en radioprotection
Le second principe de la radioprotection est celui de l’optimisation. L’optimisation en radioprotection concerne les doses, mais aussi la qualité des images. L’objectif consiste à utiliser la dose la plus faible, tout en garantissant la meilleure qualité d’image.
Définition issue de la formation à la radioprotection - Walter Santé
Ainsi, lorsqu’un chirurgien-dentiste réalise un examen qui utilise des rayonnements ionisants, il doit d’abord le justifier, puis il doit l’optimiser. L’optimisation permet de savoir comment un examen doit être réalisé : quelle dose doit être utilisée et quelle qualité d’image est suffisante pour établir le diagnostic. L’image doit donc être peu irradiante, tout en l’étant suffisamment afin d’obtenir un bon cliché, quel que soit l’examen réalisé.
Lisez aussi notre article sur le principe ALARA, issu de notre formation Radioprotection pour dentiste.

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Les recommandations d'assurance qualité
La radioprotection en cabinet dentaire consiste aussi à s’assurer d’utiliser les bons dispositifs médicaux et les bons accessoires. Les appareils de radiographie doivent être homologués en France et posséder la norme CE. De plus, la personne compétente en radioprotection, que l’on nomme PCR en radioprotection, doit réaliser un rapport de conformité de l’installation. Ce rapport doit être validé par l’organisme agréé lors du contrôle initial de l’installation.
Des guides de recommandations et de l’utilisation des différents appareils radiogènes ont été rédigés pour les rétro-alvéolaires, les panoramiques, les Cone Beam, pour chaque discipline radio-dentaire (cariologie, endodontie, parodontologie…). Ces guides sont utiles pour choisir et justifier l’examen à réaliser sur un patient, et obtenir le bon cliché.
Le guide de l’assurance de la qualité en imagerie médicale mettant en œuvre des rayonnements ionisants permet aux dentistes d’appliquer certaines dispositions en la matière (obligation depuis 2019). Cette obligation tient compte des faibles doses imposées dans les cabinets dentaires. Ce guide décrit le système de gestion de la qualité à mettre en œuvre et établit la liste des personnels concernés et des formations à la radioprotection obligatoires. Il rappelle les impératifs de justification, d’optimisation et de rédaction du compte-rendu radiologique.
Certaines recommandations concernent les personnes à risque (les enfants, les femmes enceintes, etc.). Les patients doivent être questionnés sur leur état de santé et leurs traitements, et doivent être informés sur les risques liés aux expositions qu’ils vont subir.
L’obligation d’assurance qualité implique aussi l’obligation de vérifier et transmettre les résultats de niveaux de références diagnostiques (NRD). Lors d’un contrôle de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire), plusieurs éléments peuvent être demandés :
- ce qui est mis en place pour diminuer les doses ;
- ce qui est mis en place pour améliorer les images sans augmenter les doses ;
- les questions qui sont posées aux patients avant de réaliser un examen.
Pour les chirurgiens-dentistes et les personnes compétentes en radioprotection, la formation Radioprotection à distance permet de comprendre et d’appliquer les principes de justification et d’optimisation, et de rédiger un compte-rendu après un examen en radiologie dentaire. Cette formation de radioprotection des patients aborde les risques liés aux rayonnements ionisants, le respect des principes de la radioprotection dentaire, le contrôle qualité, et l’accompagnement des patients.
La formation en radioprotection de Walter Santé s’adresse aux chirurgiens-dentistes. D’une durée de 12 heures, elle peut être financée par le DPC, le FIF PL, l’employeur (OPCO), Pôle Emploi ou un financement personnel.
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