Analyse biomécanique de la foulée pour le kinésithérapeute

Par Alphonse Doutriaux

27 juin 2025

5 min

L’analyse biomécanique de la foulée est un outil incontournable pour le kinésithérapeute qui souhaite comprendre et traiter efficacement les pathologies liées à la course à pied. En étudiant les différentes phases de la foulée, la chaîne cinétique du coureur et les déséquilibres musculaires fréquents, vous pourrez identifier les causes des douleurs, personnaliser vos prises en charge et prévenir les blessures.

 

Cet article vous guide pas à pas pour intégrer cette approche dans votre pratique et améliorer la prise en charge de vos patients coureurs.

 

Pourquoi réaliser une analyse biomécanique de la foulée ?

En tant que kinésithérapeute, l’analyse biomécanique de la foulée est un outil clé pour comprendre l’origine des pathologies liées à la course à pied. Elle permet de repérer les mouvements anormaux, les compensations, les asymétries, et d’objectiver les éventuelles défaillances musculaires ou articulaires.

 

Cette analyse ne s’adresse pas uniquement aux athlètes de haut niveau. Elle trouve toute sa place dans votre pratique quotidienne en cabinet, notamment pour accompagner des patients qui courent régulièrement ou qui présentent des douleurs récurrentes au niveau des membres inférieurs.

Bon à savoir

 Une analyse de la foulée complète repose sur l’observation vidéo, des tests fonctionnels et une connaissance fine de la chaîne cinétique.

Les grandes phases de la foulée à analyser

Le contact initial

Le type d’attaque du pied (talon, médiopied, avant-pied) influence la répartition des charges et l’engagement musculaire.

 

Une attaque talon prolongée est souvent associée à une cadence faible et à des contraintes à la hanche et au genou.

Astuce

Filmer en plan latéral permet de déterminer avec précision le mode d’attaque et l’alignement segmentaire.

La phase d’appui

C’est la phase où les forces de réaction du sol sont maximales. Les muscles du tronc et des membres inférieurs doivent stabiliser l’ensemble du corps.

 

Un mauvais contrôle postural peut induire un affaissement du bassin, un valgus du genou ou une sursollicitation des mollets.

La propulsion

Cette phase engage activement les muscles de la chaîne postérieure, notamment le triceps sural, les ischio-jambiers et le grand fessier. Une propulsion asymétrique peut témoigner d’une faiblesse musculaire ou d’un manque de coordination.

Rappel

L’analyse biomécanique en STAPS inclut souvent une quantification des angles articulaires et des durées de contact au sol. 

Maîtrisez la prise en charge des pathologies du coureur

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Comprendre la chaîne cinétique du coureur

La chaîne cinétique correspond à l’enchaînement des articulations et des muscles qui participent au mouvement.

Toute perturbation à un maillon de cette chaîne peut provoquer une compensation et entraîner des douleurs à distance.

 

Par exemple :

  • Une instabilité de hanche entraîne une rotation excessive du genou
  • Une faiblesse du tronc perturbe l’alignement global
  • Une hyperpronation du pied modifie la transmission des forces

En tant que professionnel de santé, votre rôle est d’observer et de corriger ces déséquilibres.

Focus sur les muscles clés en course à pied

Les principaux groupes musculaires sollicités

  • Quadriceps : freinage et stabilisation du genou
  • Ischio-jambiers : contrôle de l’extension de hanche et du genou
  • Triceps sural (mollet) : propulsion
  • Fessiers : stabilisation du bassin et propulsion
  • Fibulaires : stabilité latérale du pied


Comprendre leur rôle permet de cibler votre travail de rééducation. Les tests isocinetiques ou fonctionnels sont utiles pour objectiver les déficiences.

Déséquilibres musculaires fréquents

Chez les coureurs amateurs, on retrouve souvent :

  • Un sous-engagement des fessiers
  • Une suractivation des quadriceps
  • Une faiblesse des muscles intrinsèques du pied


Ces déséquilibres favorisent l’apparition de tendinopathies, de douleurs patellaires ou de fasciite plantaire.

Intégrer l’analyse biomécanique dans votre pratique

L’analyse biomécanique de la foulée ne nécessite pas un matériel coûteux. Une simple vidéo au ralenti sur tapis, couplée à votre expertise clinique, suffit pour révéler des informations essentielles.

 

Vous pouvez ainsi :

  • Personnaliser la rééducation du patient
  • Orienter vers une correction technique ou un changement de chaussure
  • Prévenir les récidives de blessure

Bon à savoir

Cet outil d’évaluation est aussi très utile en prévention, notamment avant une augmentation de charge d’entraînement.

Pour approfondir vos connaissances et aller plus loin dans la prise en charge des sportifs, découvrez notre formation sur les pathologies du coureur pour kinésithérapeutes. Elle vous permettra de maîtriser les outils d’évaluation, les techniques de rééducation adaptées et la prévention des blessures en course à pied. Vous pouvez également consulter notre blog kiné pour retrouver des articles pratiques et des conseils actualisés sur la kinésithérapie, et ainsi enrichir votre pratique au quotidien.

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