Une définition normalisée par l’OMS
L’infertilité est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé comme l’absence de grossesse après 12 à 24 mois de rapports sexuels réguliers non protégés. Elle concerne à la fois les femmes, les hommes ou les deux conjointement. Cette définition permet d'établir un seuil clinique pour initier les investigations médicales.
Une problématique de santé publique croissante
En France, comme dans de nombreux pays industrialisés, l’infertilité représente une problématique croissante. L’âge moyen à la maternité continue de progresser, tandis que les facteurs environnementaux et comportementaux pèsent de plus en plus sur la capacité à concevoir. En tant que sage-femme, vous êtes en première ligne pour identifier ces facteurs de risque et orienter vos patientes dans un parcours de soins adapté.
Fécondité vs fécondabilité : quelle différence ?
Il est important de distinguer la fécondité, qui représente la capacité biologique à concevoir un enfant, de la fécondabilité, qui désigne la probabilité de grossesse à chaque cycle.
La fécondabilité moyenne est estimée à environ 20-25 % par cycle chez une femme jeune et en bonne santé. Ce taux décroît progressivement avec l’âge, pour atteindre environ 5 % à 40 ans.
La fécondabilité dépend de plusieurs paramètres :
- L’âge de la femme
- La fréquence des rapports sexuels
- L’exposition aux perturbateurs endocriniens
- La présence éventuelle de pathologies
Ces éléments doivent être pris en compte dans toute évaluation initiale.
La fréquence des rapports : un facteur clé
Une fréquence de rapports sexuels inférieure à deux par semaine diminue mécaniquement les chances de conception. De nombreuses patientes méconnaissent ce lien direct entre rythme des rapports et probabilité de grossesse, ce qui peut conduire à une inquiétude prématurée ou à une mauvaise interprétation des délais d’attente.
Facteurs physiologiques influençant l’infertilité
La formation met l’accent sur plusieurs facteurs physiologiques impliqués dans l’infertilité féminine. Parmi eux :
1. L’âge
C’est le facteur déterminant. La fertilité féminine commence à diminuer dès l’âge de 32 ans et chute plus brutalement après 37 ans. Cette baisse est principalement due à la diminution de la réserve ovarienne et à l’augmentation des anomalies chromosomiques ovocytaires.
2. La réserve ovarienne
Elle représente le capital ovocytaire d’une femme. Elle peut être estimée par le dosage de l’AMH (hormone antimüllérienne), l’échographie pelvienne (comptage des follicules antraux) ou d'autres examens. Une faible réserve ovarienne est un indicateur important dans les parcours d’infertilité. Découvrez comment évaluer la réserve ovarienne avec l’AMH et l’échographie.
3. L’obésité
L’obésité est associée à un risque accru de troubles ovulatoires, notamment via le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Elle altère également l’environnement hormonal et l’implantation embryonnaire.
4. Le tabagisme
Le tabac diminue la qualité ovocytaire, accélère la déplétion folliculaire et est associé à une ménopause plus précoce. Chez les fumeuses, le délai de conception est allongé.
5. Les perturbateurs endocriniens
Présents dans les plastiques, les cosmétiques ou certains pesticides, ces composés altèrent l’axe hypothalamo-hypophysaire et la fonction ovarienne. Leur implication dans l’infertilité est de plus en plus étudiée.

Suivez notre formation Infertilité pour les sages-femmes et maîtrisez les bases biologiques, les outils d’évaluation et les bonnes pratiques d’accompagnement.
Une approche épidémiologique nécessaire
Comprendre l’épidémiologie de l’infertilité permet d’ajuster le discours aux patientes et de repérer les situations à risque. Voici quelques chiffres-clés issus du contenu de formation :
- L’infertilité touche environ 15 % des couples en France.
- Une cause féminine est retrouvée dans 40 % des cas, une cause masculine dans 30 %, une cause mixte dans 20 %.
- Les infertilités dites “inexpliquées” représentent environ 10 % des cas. (Découvrez comment accompagner les femmes face à une infertilité sans cause identifiée ?)
- L’âge moyen des femmes consultant pour infertilité dépasse les 34 ans.
Ces données montrent à quel point les sages-femmes doivent être proactives dans l’information et le dépistage précoce.
L’infertilité, une maladie selon l’OMS
Il est essentiel de rappeler que l’infertilité est reconnue comme une maladie par l’OMS, avec des conséquences psychologiques importantes : culpabilité, stress, anxiété, sentiment de perte de contrôle. Ce point est fondamental pour aborder la problématique avec empathie et sans jugement.
Le rôle pivot de la sage-femme
Votre position auprès des femmes vous confère une légitimité forte dans l’accompagnement des parcours de fertilité. Vous êtes en mesure de :
- Détecter précocement les signes de troubles ovulatoires ou de cycles irréguliers
- Encourager un bilan hormonal simple dès 12 mois d’attente (ou 6 mois après 35 ans)
- Alerter sur les effets de l’âge et des habitudes de vie
- Initier un suivi préconceptionnel personnalisé
- Collaborer étroitement avec les gynécologues, biologistes et centres de PMA
Les recommandations de bonne pratique encouragent les sages-femmes à renforcer leur rôle dans ce domaine.
La prévention et l’information font pleinement partie de vos missions.
Vers une meilleure prévention
L’un des objectifs de notre formation infertilité sages-femmes est de vous permettre d’agir en amont de l’apparition de l’infertilité. Cela passe par :
- L’éducation à la fertilité dès l’adolescence
- La diffusion d’informations fiables sur les effets du tabac, du poids, de l’âge
- La sensibilisation à la possibilité de préserver sa fertilité, notamment en cas de traitements médicaux lourds ou de report de projet parental.
L’infertilité féminine est un sujet multidimensionnel. Il mobilise à la fois des connaissances médicales précises et une posture d’accompagnement bienveillante. En tant que sage-femme, votre rôle est déterminant : vous êtes à la fois veilleuse, éducatrice, repérante et relais.
La formation infertilité de Walter santé vous fournit les outils théoriques, pratiques et relationnels pour exercer pleinement ce rôle et répondre aux attentes croissantes des patientes en matière de fertilité.
Pour aller plus loin
Vous souhaitez approfondir vos connaissances sur le métier de sage-femme ou explorer d'autres thématiques liées à la fertilité ?
- Consultez tous nos articles dédiés aux sages-femmes pour enrichir votre pratique au quotidien.
- Découvrez également tous nos contenus sur l’infertilité, ses causes, ses prises en charge et les rôles des professionnels de santé.
Voici quelques sources officielles :
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