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Par Alphonse Doutriaux
Le DPC pour les dentistes permet d'accéder à la formation continue en implantologie et de plus en plus de professionnels font ce choix. Parmi les enseignements, on retrouve les potentiels dangers liés aux implants dentaires. Le chirurgien-dentiste doit être capable de surveiller son patient, et de diagnostiquer et traiter d’éventuelles complications d’origines diverses : infectieuses, hémorragiques, anesthésiques et médicamenteuses. Il ou elle a la responsabilité d’établir une évaluation stricte de l’état bucco-dentaire du patient, son hygiène, son autonomie et sa compliance. Dans cet article, nous détaillons les différents types de risques en lien avec l’implantologie et les recommandations associées.
Sommaire
L’implantologie est une discipline complexe qui implique de connaître les multiples risques et effets secondaires liés aux implants dentaires. Le risque infectieux est le premier abordé au cours d’une formation DPC dentiste, car c’est celui que les praticiens ont à mesurer le plus fréquemment.
L’évaluation s’établira selon la nature de l’intervention avant toute chose. En effet, une extraction différée avec une implantation différée n’engendre pas les mêmes menaces qu’une greffe osseuse. Puis il faudra prendre en compte la durée de l’acte à réaliser, caractériser l’état bucco-dentaire et l’hygiène du patient et contrôler son rapport au tabac et à l’alcool. Parmi les éléments qui influeront sur l’appréciation des risques pour un implant dentaire, on trouvera également l’âge du patient (particulièrement s’il a plus de 75 ans) et le compte-rendu des examens biologiques (selon la nature de l’éventuelle pathologie). Les risques infectieux des implants dentaires sont ceux lesquels il faut le plus veiller dans les thérapeutiques implantaires. En assurant une bonne évaluation, vous pourrez par exemple limiter les péri-implantites.
Le risque hémorragique fait aussi partie des dangers liés aux implants dentaires. Pour une évaluation efficace, il convient d’effectuer un dépistage des troubles de l’hémostase et de connaître les pathologies constitutionnelles :
✍︎ Le patient est-il sous traitement par AAP, AOD, AVK ?
Après avoir défini l’origine du risque, il faudra la mettre en relation avec la nature de l’acte à réaliser. Il existe différents types de prothèses dentaires et donc différentes manières de mener une chirurgie implantaire. Ainsi, selon l’exigence du cas, l’appréciation de l’évaluation du risque peut être modifiée.
Fondamentaux de l'implantologie, mode opératoire, chirurgie implantaire, prothèses et phase post-opératoire.
Découvrir la formationEnfin, il faut prévoir là encore des examens biologiques (bilan de coagulation avec NFS, TP, TCA). Un examen par INR est systématiquement préconisé pour les patients sous traitement Anti-Vitamine K (résultat inférieur à 4 de préférence pour une prise en charge en ville). Les risques infectieux en lien avec les implants dentaires restent les plus élevés, mais la menace hémorragique ne doit pas être sous-estimée.
La prévention du risque hémorragique se fait à l’aide d’un examen clinique général et local et au regard de l’intervention à planifier. En dehors du cadre hospitalier, la prise en charge pour écarter une partie du danger lié aux implants dentaires sera différente.
Pour les patients sous AAP, AVK, AOD ou Héparines, le praticien devra privilégier dans l’immense majorité des cas la continuité du traitement ou prévoir une fenêtre thérapeutique de 48 h. Cette décision est à prendre après discussion et accord du médecin traitant ou prescripteur.
Rappel
Pour rappel, aucun test ne permet de prédire le risque hémorragique lié à la prise d’AAP. Il est donc inutile de prescrire un bilan de coagulation.
Pour les patients sous AOD ou NACO, de la même manière, aucune surveillance biologique liée au métabolisme et à la pharmacocinétique et dynamique de ces médicaments n’est requise. L’évaluation s’établira par conséquent uniquement en fonction du risque hémorragique de l’intervention. L’hémostase locale pourra être gérée de façon classique avec la continuité des soins. Notons par ailleurs que la gravité d’une thrombose reste supérieure à celle d’une hémorragie buccale. Plutôt qu’un arrêt des antithrombotiques, il faut donc privilégier de nouveau l’hémostase locale.
Les précautions à prendre diffèrent suivant la situation du patient et le risque hémorragique. L’implant dentaire unitaire est un acte à faible risque hémorragique, mais s’il doit être réalisé sur plusieurs sites ou associé à des greffes préimplantaires ou gingivales, il devient alors un acte invasif à risque hémorragique élevé. Certains cas imposeront une interdiction formelle de chirurgie. La possibilité ou non de réaliser le geste chirurgical dépendra de l’état médical du patient.
Les risques liés aux implants dentaires, particulièrement les risques de nature hémorragique, sont variés et complexes. Les formations DPC dentiste sur l’implantologie ne manqueront pas de répondre à toutes vos questions.
Les effets indésirables liés aux implants dentaires peuvent aussi trouver leur source dans la molécule anesthésique. Pour évaluer le risque, il faudra écarter la possibilité d’une allergie à la molécule utilisée, même si ces cas restent rares. Les contre-indications, bien que peu nombreuses, doivent par ailleurs faire l’objet d’une vérification. Celles notamment en relation avec les vasoconstricteurs chez les patients pouvant faire une ostéonécrose. La technique employée par le chirurgien sera à adapter pour limiter les risques de l’implant dentaire.
Exemple
Pour les patients à haut risque d’endocardite infectieuse, l’anesthésie locorégionale sera le choix le plus approprié.
Enfin, il est essentiel que le praticien connaisse la toxicité de la molécule anesthésique choisie pour parer à toute éventualité.
Moins importants que les risques infectieux et hémorragiques, les risques médicamenteux sont tout de même à évaluer avant de poser des implants dentaires. Comme pour tout type de chirurgie, cela fait partie du protocole d’appréciation générale. En premier lieu, le praticien doit se renseigner sur les allergies possibles de ses patients à certains médicaments ; cela est souvent fait sous forme de questionnaire. Il lui revient également d’observer les potentielles interactions médicamenteuses sur les pathologies au niveau buccal et les interactions avec une maladie générale. Puis il faudra analyser la toxicité par défaut, de métabolisme ou d’élimination, sur les médicaments que prennent les patients pour leur pathologie au long cours ou ceux à prescrire dans le cadre de la thérapeutique implantaire.
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