Dermatologues : les recommandations HAS à connaître

Par Alphonse Doutriaux

8 août 2025

5 min

Certaines décisions en dermatologie semblent simples. Et pourtant, entre lésions bénignes trompeuses, maladies inflammatoires chroniques ou cancers cutanés débutants, le risque d’erreur ou de retard diagnostique est bien réel.

 

Pour le dermatologue libéral, s’orienter vers une démarche fondée sur les recommandations officielles est un gage de sécurité, de pertinence clinique et de conformité médico-légale.

 

Les recommandations de la HAS, souvent peu mises en avant dans la pratique courante, fournissent pourtant des repères précieux pour le suivi des patients en consultation de dermatologie générale.

 

Dans cet article, nous vous proposons une sélection commentée et contextualisée de ces recommandations, issues d’instances officielles, pour affiner votre pratique quotidienne.

Pourquoi s'appuyer sur les recommandations en dermatologie ?

Les recommandations de bonne pratique (RBP) publiées par la HAS sont fondées sur des données probantes, validées par des groupes d’experts. Elles répondent à trois enjeux concrets pour le dermatologue :

 

  • Améliorer la qualité des soins via des décisions thérapeutiques validées

  • Réduire la variabilité de pratique entre les professionnels

  • Limiter les risques médico-légaux grâce à une traçabilité argumentée

👉 Ces recommandations s’appliquent notamment en dermatologie générale pour des pathologies fréquentes mais complexes, comme les dermatoses inflammatoires chroniques, les lésions pigmentées, ou encore la prévention des cancers cutanés.

Focus sur les recommandations HAS les plus utiles

Voici une sélection des recommandations HAS ou issues d’instances officielles, particulièrement utiles en pratique libérale.

1. Surveillance des patients à risque de mélanome

Points clés :

 

  • Surveillance renforcée chez les patients à phototype clair, ATCD familiaux, ou nævus nombreux

  • Importance de la dermoscopie systématique

  • Suivi à fréquence adaptée selon le niveau de risque (annuel, semestriel)

Bon à savoir

À intégrer dans votre routine d’examen dermatologique complet.

2. Psoriasis modéré à sévère : quand référer ou escalader ?

Points clés :

 

  • L’évaluation de la sévérité doit combiner la surface, l’impact fonctionnel et la qualité de vie

  • En cas d’échec des traitements locaux : indication d’un traitement systémique ou d’un biothérapique

  • Nécessité d’un suivi biologique avant introduction

Astuce

Ces recommandations encadrent clairement l'escalade thérapeutique.

3. Acné de l’adulte : recommandations de 2023

Points clés :

 

  • Adapter le traitement à la sévérité : topiques combinés en première ligne, pas de monothérapie par antibiotiques

  • Surveillance stricte de l’isotrétinoïne orale : dosage, contraception, déclaration

  • Éviter l’utilisation prolongée de corticoïdes

Bon à savoir

Ces repères s’appliquent dès la première consultation pour limiter les mésusages.

4. Dermatite atopique : prise en charge coordonnée

Points clés :

 

  • Schéma d’utilisation des dermocorticoïdes selon la localisation et l’âge

  • Rôle clé de l’éducation thérapeutique du patient (ETP)

  • Importance du repérage précoce des formes sévères

Astuce

Une recommandation incontournable pour structurer vos prescriptions et le suivi.

5. Dépistage des cancers cutanés : les limites

Points clés :

 

  • Pas de dépistage généralisé recommandé

  • Importance du repérage ciblé dans les populations à risque

  • Priorité à la formation des professionnels à l’examen dermatologique complet

Bon à savoir

Une lecture essentielle pour cadrer votre pratique préventive. 

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Affiner le diagnostic clinique, renforcer la sémiologie, structurer l’examen dermatologique et sécuriser la prise en charge sur le long terme.

H2 – D'autres sources utiles pour les dermatologues libéraux

Si la HAS est la référence centrale, d'autres institutions produisent des documents utiles et validés :

 

  • SFD (Société Française de Dermatologie) : nombreuses recommandations thématiques, très opérationnelles

  • CNGOF ou EADV pour certaines pathologies spécifiques (ex. : dermatoses vulvaires, maladies rares)

  • Haute autorité de santé suisse (OFSP) ou NICE (UK) pour élargir la veille clinique

Rappel

📚 Ces sources peuvent compléter votre approche, notamment en cas de lacunes nationales.

Intégrer les recommandations dans votre pratique quotidienne

Voici quelques clés pour intégrer ces ressources sans alourdir votre exercice :

 

  • Garder un référentiel imprimé ou numérique à jour dans votre logiciel métier

  • Utiliser des fiches synthétiques ou arbres décisionnels pour les pathologies courantes

  • Documenter vos choix thérapeutiques avec les références officielles en cas de situation litigieuse

  • Mettre à jour vos connaissances via des formations DPC ciblées

La formation "Diagnostic dermatologique" de Walter Santé intègre justement ces logiques d’alignement avec les référentiels HAS et SFD.

Ce que vous apporte la formation Walter Santé

En suivant la formation Diagnostic dermatologique de Walter Santé, vous renforcez votre capacité à :

 

  • Structurer un examen dermatologique complet

  • Reconnaître des lésions élémentaires atypiques

  • Affiner vos décisions cliniques selon les recommandations officielles

  • Gagner en justesse diagnostique et en sécurité thérapeutique

Vous bénéficiez de vidéos pédagogiques, de cas cliniques, d’un formateur expert, et d’un accompagnement personnalisé.

 

Consultez aussi notre catalogue de formations dermatologie et parcourez nos autres articles pour dermatologues disponible sur notre blog. 

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Certaines lésions résistent à l’analyse rapide. Elles se présentent sous une forme inhabituelle, sont modifiées par un traitement local ou partiellement effacées par une inflammation chronique. Ce flou sémiologique complique le diagnostic, même pour un spécialiste aguerri.

 

Et pourtant, le bon diagnostic repose rarement sur l’intuition. En dermatologie, c’est la précision de la description clinique qui fait toute la différence.

 

Renforcer vos réflexes sémiologiques, apprendre à reconnaître les lésions élémentaires atypiques, et structurer un examen dermatologique complet sont les leviers les plus puissants pour éviter les erreurs de raisonnement, les examens inutiles ou les traitements inappropriés.

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