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Par Alphonse Doutriaux
Une plaie infectée est le résultat d’interactions dynamiques entre un hôte, un germe pathogène potentiel et l’environnement. Les premiers réflexes à avoir pour soigner une plaie sont le nettoyage, l’application d’une crème antibiotique et/ou la pose d’un pansement bactériostatique. Découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur la plaie infectée. Découvrez aussi l'ensemble de nos formations DPC pour améliorer votre pratique.
Sommaire
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Je fais le testIl existe des variantes de l'échelle colorimétrique qui correspondent à des phases différentes de l’évolution de la plaie. La couleur verte correspond à l’infection de la plaie. L’infection résulte d’interactions dynamiques entre un hôte, un germe pathogène potentiel et l’environnement. Elle survient quand des micro-organismes parviennent à échapper aux stratégies de défenses de l’hôte. L’infection relève donc, soit d’un échec thérapeutique, soit d’une prolifération anormale du microbe au sein de la plaie. Très souvent, une plaie infectée est due à une antibiothérapie sur plaie locale qui s’est formée.
Le corps humain, par définition, n’est pas stérile. Sa surface externe, ainsi que ses canaux et cavités ouverts sur l’extérieur, constituent diverses niches environnementales où résident des communautés relativement stables mais diverses de micro-organismes, qui constituent sa flore normale. On estime que le nombre total des cellules microbiennes est au moins 10 fois plus élevé que celui des cellules humaines, mais ces commensaux ne franchissent habituellement pas les barrières naturelles, sauf en cas de survenue d’une immunodéficience ou d’une blessure de l’hôte.
La relation entre l’hôte humain et les micro-organismes est habituellement équilibrée. De ce fait, la flore normale peut conférer des avantages à l’hôte en le protégeant contre une invasion par des espèces plus agressives. En effet, cette dernière nous aide à cicatriser. Si l’on supprime cette flore, il y a un grand risque d’apparition de micro-organismes multi-résistants, pouvant générer des infections au sein des plaies. Une infection au sein d’une plaie doit susciter une intervention rapide pour limiter les dégâts.
Rappel
Il peut arriver qu’on ait des nécroses, comme des escarres sarcomères, avec des délabrements cutanés énormes chez des patient(e)s en fin de vie. Pour rappel, la fin de vie fait partie des soins palliatifs. Lorsqu’un(e) patient(e) présente des escarres ou des délabrements cutanés nécrotiques et infectés, il est intéressant de prendre du recul et d’envisager la momification.
Le principe de momification est préconisé uniquement pour les patients en fin de vie. Celle-ci va permettre d'assécher la plaie infectée et de stopper le délabrement cutané. Autrement dit, la gangrène va s'arrêter et la momification va tout assécher, ce qui va permettre de limiter les dégâts. Cette technique consiste à imbiber des compresses de Bétadine dermique et à les mettre au contact du lit de la plaie, quelque soit la plaie et sa localisation. Ensuite, il faut faire un pansement infirmier sec par-dessus. Le processus doit être refait tous les jours.
Évaluation des plaies, maîtrise des différents types de pansements, prescription, surveillance et cicatrisation.
Découvrir la formationLa Bétadine dermique permet :
Voici comment reconnaître une plaie infectée :
Pour désinfecter une plaie infectée, il faut, dans un premier temps, bien se laver les mains avec un savon neutre et antibactérien ainsi que de l’eau tiède pendant 15 à 30 secondes. Cela permettra d’éviter l’accumulation de nouvelles bactéries sur la plaie. Ensuite, vous pouvez utiliser une compresse imbibée de savon antiseptique. Attention, il faut éviter d’utiliser du coton car celui-ci peut laisser des fibres.
Avant de poser un pansement, il est fondamental d’enlever toutes les sécrétions et les saletés de la plaie, mais aussi de correctement sécher celle-ci. Afin de lutter contre l’infection, une pommade antibiotique peut être appliquée avant de recouvrir la plaie.
Bon à savoir
Envie d’en savoir plus sur les plaies et les différents pansements ? Nous vous invitons à lire nos différents articles, notamment celui-ci sur la plaie fibrineuse, celui sur la plaie nécrotique et celui sur les pansements infirmiers.
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Découvrir les formationsPour soigner une plaie infectée, il convient d’utiliser des pansements présentant une forte capacité d'absorption (Ka élevé). Ceci permet de lutter plus efficacement contre l’infection. Par ailleurs, un pansement bactériostatique est en capacité (Kr faible), de conserver les germes. Ainsi, en utilisant ces deux types de pansements sur une plaie infectée (Kr élevé et Kr faible), les germes sont gardés au sein de la matrice du pansement et ne sont ainsi plus sur le lit de la plaie, ou sur les berges.
Attention, il est important de changer le pansement deux ou trois fois par jour. Cela permet de casser la cinétique bactérienne et d’aider la cicatrisation de la plaie.
Astuce
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