Qu'est-ce que l'anaphylaxie ?
L’anaphylaxie, ou le choc anaphylactique, est une réaction d’hypersensibilité systémique, généralisée et sévère, qui peut engager le pronostic vital. L’hypersensibilité entraîne alors une réaction violente dans l’organisme de la personne, suite à l’introduction d’une substance étrangère.
La réaction anaphylactique est une complication exceptionnelle de la vaccination. Elle peut concerner tous les patients et tous les vaccins, comme le vaccin de DTP, de la grippe ou le vaccin anti HPV.
Bien que l’anaphylaxie soit rare, elle ne doit jamais être prise à la légère. Cette complication de la vaccination représente 1 cas sur 100 000 doses administrées. Malheureusement, l’anaphylaxie n’est pas prédictive : il n’est pas possible de prédire lorsqu’un patient présentera une réaction allergique ou anaphylactique à un vaccin.
Les précautions à prendre
Des précautions doivent systématiquement être prises lors d’une vaccination afin de réduire les risques de choc anaphylactique post-vaccinal. Ainsi, tous les patients ayant eu un vaccin doivent rester sous surveillance médicale ou infirmière pendant 15 minutes. Lors d'un premier vaccin et en l’absence de connaissance sur la réactogénicité de celui-ci, il est indispensable de surveiller la personne dans des conditions adaptées, en évitant les risques de chute, par exemple.
Le vaccinateur doit disposer d’adrénaline et connaître le protocole afin de lancer un traitement immédiatement après les premiers signes d’un choc anaphylactique.
De plus, tout patient ayant eu des signes anaphylactique à un vaccin doit être transporté à l’hôpital et placé sous surveillance médicale, même si les symptômes diminuent rapidement.
Il faut également faire attention à la composition des vaccins : un élément présent dans la composition d'un vaccin et qui a provoqué une réaction sur un patient, peut se trouver dans un autre vaccin et entraîner une autre réaction. Dans cette situation, les infirmiers peuvent en référer au médecin, afin de connaître son avis.
Quels sont les symptômes ?
La réaction anaphylactique se caractérise par une apparition brutale et rapide. Plus la réaction est rapide, plus il y a de risques que le pronostic vital soit engagé. Du point de vue des symptômes du choc anaphylactique, les signes peuvent prendre différentes formes :
- cutanés ou muqueux ;
- respiratoires ;
- cardio-vasculaires.
Lorsque l’un de ces symptômes cliniques apparaît brutalement après l’injection d’un vaccin, il y a probablement un choc anaphylactique. Plusieurs situations peuvent apparaître d’après les critères cliniques de Simpson et Al. (2006) :
Extrait de notre formation à la vaccination infirmière - Walter Santé
L’infirmier doit savoir comment réagir devant une anaphylaxie due à un vaccin, en attendant les renforts médicaux. Il faut savoir que la majorité des réactions surviennent dans les premières minutes après l’administration du vaccin.
Les grades de l'anaphylaxie
La classification des réactions anaphylactiques par Ring et Messmer (1977) comporte 4 grades :
L’anaphylaxie ne doit pas être confondue avec une réaction vagale. Il y a des différences entre ces deux réactions.
La réaction vagale survient pendant ou immédiatement après l’injection et le patient présente des symptômes différents d’une anaphylaxie : une pâleur, une bradypnée éventuelle mais sans signe de lutte, une bradycardie, un pouls régulier, une hypotension transitoire, une perte de conscience résolutive, un étourdissement, une sensation de perte de connaissance, des nausées et/ou des vomissements.
Ainsi, le syndrome vagal survient immédiatement et prend la forme d’une perte de tonicité subite, tandis que l’anaphylaxie après un vaccin évolue progressivement, dans les 15 minutes qui suivent l’injection.
Lisez aussi notre article sur l’hésitation vaccinale d’après notre formation infirmière à distance.
La conduite à tenir face au choc anaphylactique
Tous les vaccinateurs, qu’ils soient médecins, pharmaciens ou infirmiers, doivent détenir de l’adrénaline pour pouvoir réagir face à une réaction anaphylactique. L’adrénaline est le traitement de référence pour un choc anaphylactique de vaccin. Il n’y a pas de contre-indication à ce traitement pendant le choc anaphylactique.
L’adrénaline permet de rétablir la perfusion tissulaire afin d’éviter des séquelles ischémiques secondaires à une hypoperfusion prolongée pour le cerveau, le cœur et les reins (causée par la baisse du débit sanguin et de l’oxygénation).
La conduite de l’infirmier devant une réaction anaphylactique doit être précise :
- repérer les signes d’un choc anaphylactique ;
- contacter le 15 ;
- donner une position adaptée à l’état du patient et le rassurer ;
- injecter l’adrénaline sur prescription médicale orale ou téléphonique du médecin régulateur (pas d’injection d’adrénaline pour les réactions classées en grade I d’après la classification de Ring et Messmer).
La posologie de l’adrénaline est de 0,01 mg/kg, sans dépasser 0,5 mg. La voie d’administration est intramusculaire, au niveau de la face antéro-externe du tiers moyen de la cuisse. Après l'injection, le patient doit être mis dans une position adaptée à son état, dans l’attente d’un service médical d’urgence et de réanimation.
Du point de vue du matériel, l’infirmier doit donc disposer d’une ampoule d’adrénaline (1 mg/ml), une seringue tuberculine de 1 ml (seringue à insuline), un trocart rose 18G et une aiguille intramusculaire de 21G.
Les IDE peuvent se procurer de l’adrénaline en pharmacie sur ordonnance. Du point de vue technique, l'infirmier doit préparer l'injection d'adrénaline en remplissant la seringue tuberculine de 1 ml d'adrénaline avec le trocart 18G, puis jeter l'ampoule vide et le trocart dans un réceptable dédié, avant d'insérer l'aiguille intramusculaire de 21G sur la seringue d'adrénaline préalablement préparée.
La formation Vaccination de Walter Santé s’adresse aux infirmiers et infirmières diplômés d’État (IDE) qui souhaitent suivre une formation complémentaire infirmière sur la prescription vaccinale. Grâce à cette formation continue infirmier, développez vos compétences et vos connaissances sur les maladies à prévention vaccinale, le calendrier vaccinal, la traçabilité et la transmission de l’information médicale, sans oublier la prescription pratique par l’IDE. La durée de cette formation infirmière en ligne est de 11h. Elle peut être financée par le DPC, le FIF PL, un employeur (OPCO), Pôle Emploi ou un financement personnel.
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