Qu'est-ce que la bronchiolite du nourrisson ?
La bronchiolite du nourrisson est une infection virale qui, en règle générale, prend la forme du virus respiratoire syncytial (VRS). L’enfant présente une obstruction bronchiolaire qui va se caractériser par une respiration sifflante et une gêne respiratoire, et donc une dyspnée. Elle s’accompagne également d’une obstruction nasopharyngée.
La dyspnée est la difficulté d’augmenter la ventilation de l’appareil respiratoire. Le diamètre des bronches est réduit de façon drastique et provoque une gêne respiratoire manifeste.
En 2019, de nouvelles recommandations de la HAS ont donné une définition à la bronchiolite : il s’agit d’un premier épisode aigu de gêne respiratoire, qui peut avoir lieu à toute période de l’année. Ces recommandations n’intéressent que le premier épisode d’une bronchiolite chez l’enfant de moins de 12 mois.
Aussi, en fonction du nombre d’épisodes de dyspnée sifflante et des atopies personnelles ou familiales, il peut s’agir d’asthme du nourrisson, et non d’une bronchiolite. En effet, dès le 2e épisode dans la première année de vie de l’enfant, il est recommandé de rechercher un terrain atopique dans la cellule familiale et rechercher un asthme du nourrisson. Avec les nouvelles recommandations, il est considéré qu’au-delà de 1 an, il s’agit de l’asthme du nourrisson. Une petite ambiguïté intervient avec des données de Santé publique qui considèrent que la bronchiolite du nourrisson peut se manifester entre 1 mois et 2 ans.
💡 Approfondissez vos connaissances de la bronchiolite du nourrisson et du rôle du masseur-kinésithérapeute dans sa prise en charge grâce à la formation DPC kiné de Walter Santé, une formation en ligne dispensée par Dominique Delplanque, masseur-kinésithérapeute depuis 1980 et formateur depuis 1989.
Les recommandations de la HAS
En 2019, la HAS a émis des recommandations sur les thérapies non-médicamenteuses :
- il n’est pas recommandé de pratiquer des nébulisations de sérum salé hypertonique ;
- la désobstruction des voies aériennes supérieures est recommandé pour optimiser la ventilation et d’évaluer la gravité de la situation ;
- la kinésithérapie respiratoire n’est pas recommandée chez un enfant hospitalisé ;
- la kinésithérapie respiratoire peut se discuter avec des experts pour un enfant qui présente des comorbidités. En l’absence de données, la kiné respiratoire de désencombrement n’est pas recommandée.
La formation bronchiolite pour kiné définit le rôle du praticien dans les symptômes de la bronchiolite du nourrisson et la finalité de la kinésithérapie respiratoire.
Le rôle du kiné dans le cadre de la bronchiolite du nourrisson
Lors de votre formation continue pour kiné sur le sujet de la bronchiolite du nourrisson, le praticien vous apprend à orienter vos soins en fonction du signe bronchiolite et de son diagnostic.
La finalité de la kinésithérapie
La pratique de la kinésithérapie respiratoire dans la cas de la bronchiolite du nourrisson n’est pas pratiquée à des fins curatives. Le kiné n’a aucun impact sur la charge virale ou la composante inflammatoire.
En revanche, des soins kinésithérapeuthiques permettent de diminuer la charge de travail ventilatoire du nourrisson pour l’aider à mieux respirer et à améliorer sa qualité de vie et celle de ses parents durant l’épisode de la maladie.
Dans certaines situations, elle peut changer la décision d’hospitalisation chez l’enfant atteint d’une bronchiolite si, après une séance, une diminution du score de wang est notée. Le médecin peut revoir sa décision d’hospitalisation, car la charge de travail respiratoire de l’enfant diminue. Il dépense moins d’énergie pour respirer et évite ainsi l’épuisement. L’enfant va moins siffler, mieux manger et dormir.
Les pré-requis
La bronchiolite du nourrisson provoque une inflammation qui se traduit par une destruction tissulaire et en parallèle d’une hypersécrétion réactionnelle. L’intérêt de la kinésithérapie respiratoire est d’aider l’enfant à évacuer les sécrétions parce que le système est obsolète.
Une attention doit être portée sur le tabagisme passif qui va avoir un effet nocif sur l’épithélium bronchique et générer des surinfections.
Le diagnostic kinésithérapique de la bronchiolite du nourrisson
Le diagnostic kinésithérapique est établi à partir des différentes interprétations des résultats du bilan. Il permet de reconnaître les dysfonctionnements et la faisabilité des soins pour aider l’enfant et la famille à passer cet épisode bronchiolite. Les critères à prendre en compte pour établir un projet de soins sont :
- l’enfant dort et s’hydrate mieux ;
- le désencombrement des voies extérieures et inférieures ;
- les démarches éducatives.
Une formation sur la bronchiolite pour kiné va également axer la pratique sur l’intérêt d’accompagner les parents et provoquer un changement de comportements pour les aider à passer cet épisode.
Éducation des parents à la santé
La démarche d’évaluation diagnostique doit inclure l’éducation à la santé des parents vis-à-vis de la bronchiolite de leur enfant.
Afin de provoquer une modification de comportement des parents, qui peut porter sur le mode de garde ou encore du lavage de nez, il faut un apprentissage pour espérer ce changement. Énoncer des conseils n’est généralement pas suffisant. Il est parfois nécessaire de passer par d’autres cadres d’apprentissages comme la création de situations pour faire émerger une notion et la transférer sur l’enfant. Il est important de savoir doser l’impact sur les parents tout en leur faisant prendre conscience de l’importance de nouvelles gestuelles et pratiques. Le kiné doit arriver à provoquer chez les parents des questionnements et faciliter l’acquisition de nouveaux savoir-faire. L’objectif est d’éveiller un esprit critique et laisser la porte ouverte à la discussion.
Éduquer les parents à la santé de leurs enfants est, en plus des gestes techniques, une composante nécessaire dans le rôle du kiné. Il est question de faire prendre conscience de la contagiosité du VRS qui est un problème de santé publique responsable d’un nombre important d’hospitalisations chaque année. Les interventions du kiné se justifient dans la prévention, dans la relation humaine et dans l’éducation en termes de santé publique.
Vers une meilleure prise en charge de la bronchiolite du nourrisson
Une meilleure prise en charge dans le traitement de la bronchiolite du nourrisson va au-delà de la problématique de la maladie. Il est important d’accepter l’idée qu’on ne peut pas tout guérir. L’idée est de placer ses actions dans une dynamique d’amélioration de la qualité de vie du patient, aussi petit soit-il. Le kiné est là pour aider à passer des caps difficiles et placer ses actions dans une dynamique de surveillance et d’optimisation des fonctions d’accompagnement.
Une formation continue de kiné est axée sur une approche beaucoup plus transversale et globale qui évite de trop segmentariser. La kinésithérapie est prête à devenir une profession à compétence partagée.
Le rôle du kiné dans la bronchiolite du nourrisson est extrêmement important dans le parcours de soin du petit patient. Au-delà du geste pratique, il a pour rôle de guider et accompagner les parents dans une bonne prise en charge de la maladie de leur enfant. Un des objectifs de la formation DPC kiné est d’aider le praticien à améliorer sa pratique éducative et son accompagnement dans l’épisode bronchiolite.
Testez vos connaissances sur prise en charge kiné de la bronchiolite du nourrisson
Téléchargez le programme de la formation Bronchiolite en PDF
Programme formation Bronchiolite du nourrisson
+ de 1000 téléchargements