Qu'est-ce que l'anamnèse ?
Par définition, l’anamnèse est un interrogatoire préliminaire à la prise en charge de votre patiente. Il permet d’entrevoir sa vie quotidienne et de comprendre l’impact de sa pathologie sur celle-ci. Une anamnèse médicale type s’établit selon différents critères que nous développons ci-dessous et vise à planifier vos séances de rééducation du périnée le plus efficacement possible.
Les critères principaux de l'interrogatoire dans le cadre d'une rééducation périnéale
L’anamnèse de la patiente doit s’appuyer sur les critères principaux suivants :
Critère | Description |
Âge | L'âge est notamment important pour la récupération. Une femme de 30 ans souffrant d’incontinence aura un capital musculaire meilleur qu’une femme de 70 ans. |
Profession | Au travers de l’examen de sa situation professionnelle, il vous faut juger de sa capacité à pouvoir uriner dès qu’elle en ressent le besoin. Les femmes ne pouvant pas ou difficilement être remplacées ont plus de chances d’avoir des troubles vésico-sphinctériens. Ce peut être le cas d’infirmières de blocs, de caissières ou encore d’institutrices. |
Situation familiale | Combien d’enfants votre patiente a-t-elle ? Rencontre-t-elle des difficultés quelconques au domicile ? Un proche malade ou handicapé ? La kinésithérapie en rééducation du périnée s’appuie sur ces informations pour reproduire les gestes quotidiens de la personne suivie ainsi que les situations de stress, dans le but de développer le réflexe de protection du périnée. |
Activités extra-professionnelles | Votre patiente pratique-t-elle un sport ? À quel moment les fuites urinaires ont-elles lieu ? Ce point de l’anamnèse, comme le précédent, sera utile pour refaire les mouvements déclencheurs lors de vos séances de rééducation du périnée. |
Période d'activité hormonale | Situer la patiente dans sa période d’activité génitale vous donnera des pistes à explorer. Chez une patiente ménopausée, le déficit œstrogénique peut être responsable de troubles urinaires et de prolapsus. |
Antécédents gynéco-obstétricaux | Il est nécessaire de relever les interventions gynécologiques pouvant générer des troubles. Le praticien doit également prendre note du nombre de grossesses, de césariennes, d’accouchements par voie basse et de recours à d’éventuelles IVG, toujours très traumatiques. |
Fréquence des mictions diurnes et nocturnes | Au-delà de 7, envisagez une vessie hyperesthésique. Dans ce cas précis, l’électrostimulation dans la rééducation périnéale peut s’avérer bénéfique. |
Fréquence et importance des fuites | Les fuites sont-elles régulières ou ponctuelles (en cas de rhume et de toux par exemple) ? Quantifiez le volume des pertes urinaires soit à l’aide du pad-test (test de pesée d’une protection sèche puis pleine), soit en notant le nombre de protections utilisées quotidiennement par votre patiente. À partir de 5, il s’agira d’incontinence sévère. |
Circonstances de survenue des fuites | Il vous faut enfin identifier les situations provoquant les fuites, pour éventuellement dissocier une urgenturie sans faiblesse sphinctérienne d’une vessie hyperactive et d’une incontinence urinaire d’effort. Rappelez à vos patientes que même les efforts minimes, comme soulever un panier de linge, sont des efforts. |
L’anamnèse d’une patiente n’est qu’un aspect de la prise en charge. Pour effectuer des actions efficaces, nous vous recommandons de suivre une formation en rééducation périnéale.
Les critères supplémentaires
Au cours de votre anamnèse, vous pouvez également interroger votre patiente sur les facteurs suivants :
Critère | Description |
Une sensation de gêne ou de pesanteur | Elle peut être le signe d’un prolapsus débutant. La connaissance des symptômes et classification des prolapsus est bien sûr primordiale. |
La présence de bruits d’air vaginaux | Ces bruits peuvent se produire lors de gestes quotidiens comme se baisser pour lacer ses chaussures. Ces bruits s’apparentent à des gaz, mais peuvent en réalité traduire une béance vaginale. |
Le signe du tampon | En cas d’effort, la patiente ressent-elle le besoin de remonter son tampon ? Si oui, cela peut être significatif d’un vagin plus lâche et d’une vulve moins tonique. La kinésithérapie en rééducation périnéale sera alors tout indiquée. |
La présence de douleurs | La patiente présente-t-elle des douleurs de type dyspareunie, vaginisme, vulvodynie ou vestibulite ? Ces pathologies peuvent compliquer la vie de votre patiente, dans le cadre de rapports sexuels ou d’actions quotidiennes comme s’habiller ou s’asseoir. |
Une potentielle anorgasmie ou incapacité à avoir un orgasme | Ce trouble peut suivre un accouchement difficile ou être dû à un affaiblissement des muscles du plancher pelvien. Trois ou quatre séances de rééducation du périnée aident à la récupération d’un tonus parfait. |
Une constipation | Une constipation est-elle constatée ? Est-elle épisodique ou présente depuis de nombreuses années ? Dans ce deuxième cas, le périnée peut être « ballonisé » à force de pousser dessus en tirant sur les ligaments. |
Une incontinence anale | Abordez ce sujet délicat en interrogeant d’abord votre patiente sur sa capacité à garder ses gaz. |
Une dysurie | Il peut s'agir d'une dysurie ou difficulté à uriner, ou des infections urinaires régulières. |
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Le calendrier mictionnel
Le calendrier mictionnel fait partie de l’anamnèse médicale pour un premier diagnostic. Pour l’établir, votre patiente devra d’abord noter, même pour les faibles volumes, toutes les heures auxquelles elle a dû aller uriner et pourquoi. Le kiné en rééducation périnéale doit par ailleurs connaître les volumes bus, les volumes urinés ainsi que le nombre de protections utilisées.
Le calendrier de l’anamnèse s’étale sur quatre jours, dans l’idéal deux jours travaillés et deux à domicile, pour aider le praticien à analyser les espaces inter-mictionnels et à formuler des recommandations pour les étendre.
En fonction de la capacité de votre patiente à se retenir, vous lui demanderez d’élargir les moments d’abstention, même en cas de faibles douleurs ou de fuites. Jumelé avec les séances de rééducation du périnée, cet exercice permettra d’inhiber la vessie et de lui rendre sa compliance. L’objectif est d’arriver à des espaces inter-mictionnels de trois heures, constatés sur des vessies saines.
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