La rééducation périnéale en kinésithérapie
Le périnée est un groupe musculaire qui est utile pour de nombreuses pathologies concernant le petit bassin. La rééducation périnéale est préconisée pour traiter :
- une incontinence urinaire en première intention ;
- un prolapsus débutant ;
- une incontinence anale ;
- une dyschésie : il s’agit d’une difficulté d'exonération des selles, aussi appelée constipation terminale ou distale. C’est une pathologie fréquente, surtout chez les femmes.
La rééducation périnéale permet aussi :
- d'améliorer une statique pelvienne défaillante ;
- de récupérer un périnée traumatisé après l’accouchement ;
- de tonifier à nouveau un périnée ménopausique : il est connu que la ménopause soit une période de la vie d’une femme pourvoyeuse de déficit périnéal, notamment dû à un manque ostrogénique et hormonal.
Grâce à la rééducation périnéale pratiquée par le kiné, la patiente peut aussi retrouver un périnée fonctionnel dans les pathologies périnéales, vulvaires, mais aussi de récupérer un périnée douloureux. Elle est, par ailleurs, fondamentale pour une sexualité épanouie et confortable et ce, pour les deux partenaires.
La prise en charge thérapeutique est propre aux pathologies détectées. Cependant, une bonne kiné périnéale s’apparente aussi à un mode de vie particulier. Cela passe par des postures et une hygiène de vie qu’il est important d’apprendre pour protéger le périnée et donc éviter d’avoir des conséquences délétères en vieillissant.
Il y a 20 ans, la rééducation périnéale du kiné visait à obtenir un périnée béton. Aujourd’hui, les thérapeutes travaillent avec les patientes pour que ces dernières obtiennent un périnée fonctionnel. La fonction de la rééducation pelvienne est :
- la fonction de la statique pelvienne : pour obtenir une paroi active et adaptative ;
- la fonction vésico-sphinctérienne : qui travaille la continence et la miction ;
- la fonction anorectale : qui se concentre sur la continence fécale et l'exonération des selles ;
- la fonction génito-sexuelle : qui permet d’avoir un rapport sexuel harmonieux pour la reproduction, un accouchement facile, mais aussi le plaisir des deux partenaires.
Les 4 temps de la rééducation périnéale
1. L'éducation thérapeutique de la patiente
Le premier acte thérapeutique à effectuer lors d’une séance de rééducation du périnée est la rééducation comportementale de la patiente. L’objectif est de l’informer par le biais des planches anatomiques et par le biais d’une explication autour de la physiologie et de la physiopathologie périnéale, sphinctérienne, vésicale, annale, physiopathologie respiratoire, et abdominale.
Cette première étape est importante. Il faut expliquer et montrer à la patiente afin qu’elle puisse comprendre le cheminement de la pratique et tout ce qui lui est proposé.
2. L'entraînement des muscles périnéaux
L'entraînement des muscles périnéaux (rééducation périnéo sphinctérienne) se base sur la fonction qu’il est nécessaire de travailler. Cela consiste à se concentrer sur les contractions volontaires sous contrôle manuel du(de la) praticien(ne).
3. Les techniques instrumentales
Les techniques instrumentales consistent à :
- faire un travail par biofeedback périnéal ;
- utiliser l'électrostimulation. Attention, il faut le faire dans un cadre bien précis, bien déterminé et pas systématiquement.
4. La rééducation globale
La rééducation globale est essentielle. Il s’agit de rééducation dynamique dans le quotidien de la patiente. Un périnée ne peut pas être rééduqué en position couchée. C’est pour cela, qu’il faut se mettre en situation réelle et dynamique. Cela peut être :
- le port de charge (enfants, dossiers, patients, etc.) ;
- des activités stimulantes (marche rapide, sauts, chant, etc.).
Il faut remettre la rééducation dans la dynamique du quotidien des patientes. Pour cela, le(la) thérapeute doit travailler sur la correction posturale, les différentes situations de stress, la posture, et essayer de limiter les facteurs de risques en faisant le bilan du quotidien de la patiente.
Il existe aussi l'auto-entraînement à domicile qui doit être encadré par le(la) kinésithérapeute. Pour cela, des outils peuvent être utilisés, tels que les sondes connectées. Cela dépend du protocole qui sera établi par le(la) kiné.
Pour savoir comment réaliser un bilan morphostatique, nous vous invitons à lire notre article sur le sujet.
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Les règles de base
Les principes de bases de la kiné périnéale sont les suivants :
- Obtenir une relation de confiance avec la patiente : elle repose essentiellement sur le propre investissement du(de la) praticien(ne).
- Respecter l’intimité de la patiente : cela repose sur une empathie juste, autrement dit, laisser la parole aux patientes, sans jugement, sans conseils. Le(la) thérapeute doit être à l’écoute.
- Rester infra-douloureux : une rééducation périnéale douloureuse ne doit pas exister. La pratique ne doit, en aucun cas, engendrer une quelconque douleur.
- Avoir des conditions d'hygiène parfaite : des protocoles d’hygiène sont à respecter. Par chance, il y a des outils à usage personnel permettant de ne pas avoir à stériliser des sondes à usage multiples. Quoi qu'il en soit, il faut être très rigoureux dans l'hygiène du matériel thérapeutique, des tables, et du matériel informatique.
- Obtenir un consentement éclairé de la patiente : avant de débuter le traitement, il convient de lui faire signer un consentement. Cela fait partie des recommandations du conseil de l'ordre (CNO). En revanche, ce n’est pas parce que le document est signé, que tout est permis. La signature permet seulement de se protéger si une plainte apparaît.
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