Comprendre les causes du nystagmus pour un meilleur diagnostic

Par Alphonse Doutriaux

24 avril 2025

8 min

Le nystagmus est une affection des mouvements oculaires dont les causes sont extrêmement variées. Bien que souvent bénigne, cette condition affecte la qualité de vie des patients. Un traitement, qui dépend de l’origine du nystagmus, doit être rapidement mis en place.

Qu'est-ce que le nystagmus ?

C’est le cerveau qui contrôle le mouvement des yeux, de façon à ce qu’ils s’adaptent automatiquement lors d’un mouvement de la tête, pour stabiliser l'image fixée et donner une image plus nette. Chez les patients souffrant de nystagmus, les zones du cerveau qui contrôlent les mouvements oculaires ne fonctionnent pas correctement.

 

Ainsi, le nystagmus est une condition caractérisée par des mouvements oculaires anormaux qui se révèlent :

 

  • involontaires : le patient ne peut pas les arrêter ;
  • répétitifs ou rythmiques ;
  • rapides
  • oscillateurs (vertical, horizontal ou rotatoire). Il existe un nystagmus dit pendulaire, ou optocinétique, soit d'avant en arrière. Le nystagmus à ressort est quant à lui le plus courant, caractérisé par une lente dérive des yeux dans une direction ou vers un objet, puis un retour rapide dans l'autre sens.

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Le nystagmus affecte le plus souvent les deux yeux. Il peut ne durer que quelques secondes ou être permanent. On dit que le nystagmus est précoce s’il apparaît avant l’âge de 6 mois et qu’il est acquis s’il survient après cet âge.

 

Ce trouble oculaire a des origines congénitales ou neurologiques ; il est principalement causé par un dysfonctionnement des zones du cerveau qui contrôlent les mouvements oculaires

 

Chaque forme de nystagmus présente des caractéristiques cliniques différentes d’un patient à un autre. Le signe commun dans quasiment tous les cas de figure, c’est la réduction de la vision.

 

Le nystagmus pouvant être le symptôme de maladies graves comme la sclérose en plaques, il convient d’en reconnaître les symptômes pour agir rapidement. Les formations kiné à distance approfondissent la notion de nystagmus.

Causes principales du nystagmus

Les formations kiné en ligne donnent les principales causes de nystagmus. Le nystagmus congénital apparaît chez les nourrissons, souvent entre 6 semaines et 3 mois. Les médecins ne savent généralement pas identifier la cause de l'affection du bébé. Il peut s'agir d'une maladie héréditaire.

 

Parmi les différentes causes du nystagmus acquis, il faut retenir :

 

- diverses pathologies oculaires, telles le strabisme, la cataracte, l’amblyopie, la dégénérescence du nerf optique ;
- l’albinisme ;
- des troubles vestibulaires de l'oreille, comme la névrite vestibulaire (et non pas la migraine vestibulaire) ;
- une tumeur cérébrale ;
- des maladies du système nerveux central comme l’hypoplasie, le syndrome de Ménière, la labyrinthite et la sclérose en plaques ;
- un accident vasculaire cérébral, notamment chez les personnes âgées ;
- une infection de toxoplasmose cérébrale ;
- la toxicomanie ou la consommation excessive d'alcool ;
- l’utilisation de sédatifs, lithium, benzodiazépines ou anticonvulsivants ;
- un traumatisme crânien (cause neurologique de nystagmus fréquente chez les jeunes).

 

Dans certains cas, il reste impossible de déterminer la raison pour laquelle un patient est atteint de nystagmus.

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Comment identifier la cause du nystagmus ?

L’identification du nystagmus et de sa cause dépend de l’observation de ses symptômes. En effet les symptômes du nystagmus peuvent varier d'un patient à un autre, selon du type de nystagmus et en fonction de son origine. 

 

Le nystagmus est souvent diagnostiqué à l’occasion d’un examen ophtalmologique ou orthoptique.

 

Le diagnostic par l’ophtalmologue consiste avant tout en un examen clinique minutieux de la motilité oculaire pour constater les oscillations ophtalmiques, et déterminer si elles sont verticales, horizontales, bi ou unidirectionnelles.

 

Un interrogatoire précis du patient doit aussi avoir lieu, surtout au sujet d’éventuels troubles de l’équilibre, de signes auditifs (qui peuvent indiquer une atteinte cochléaire) mais aussi de vertiges (qui orientent vers un nystagmus d’origine vestibulaire).

 

Après la prise en charge ophtalmologique, d’autres examens sont prescrits :

 

- des enregistrements des mouvements oculaires ;
- des examens vestibulaires cliniques comme l’épreuve de Romberg (le patient est debout, les yeux fermés, bras le long du corps, peuvent survenir des mouvements d'instabilité puis une chute du côté atteint) et l'épreuve de Fukuda (le patient marche sur place 30 fois les yeux fermés et il peut dévier du côté du labyrinthe pathologique).

 

Des formations Vestibulaires à distance détaillent ces épreuves ;

 

- un examen ORL, notamment pour distinguer entre nystagmus vestibulaire central ou périphérique, seul ce dernier étant lié à des troubles de l’audition ;
- une sérologie si il y a suspicion de nystagmus dû à la toxoplasmose ;
- un examen neurologique ;
- une IRM et une tomographie cérébrale.

 

D’une façon générale, on peut remarquer que les patients souffrant d’un nystagmus congénital ont souvent une mauvaise vision et un strabisme. Quant aux patients atteints d’un nystagmus acquis, ils peuvent parfois ressentir une oscillopsie, soit l'impression que leur environnement bouge, ce qui peut affecter leur équilibre. Les formations continues en kinésithérapie explicitent ces signes de nystagmus.

Quels sont les traitements possibles ?

Le nystagmus est le plus souvent une affection facilement remédiable. Son traitement consiste alors en général à éliminer son origine :

 

- si la cause du nystagmus est un vertige positionnel paroxystique bénin, le médecin ORL peut effectuer une série de manœuvres de la tête du patient, destinées à ramener les ""cailloux"" à leur place ;
- en cas d’infection ou inflammation de certaines structures oculaires, il s’agit de prescrire un traitement antibiotique ou anti-inflammatoire ;
- l’arrêt de la consommation de drogues, d’alcool ou de certains médicaments pour les formes neurologiques de nystagmus induites par ces substances.

 

D’une façon générale, la guérison d’un nystagmus neurologique est plus complexe que pour les autres formes de l’affection, et elle est même secondaire à la possibilité d'éliminer la cause sous-jacente.

 

Les personnes nées avec un nystagmus ne peuvent pas être guéries. Le port de lunettes ou de lentilles de contact avec correction optique ne guérit pas le nystagmus, mais la vision plus nette peut contribuer à ralentir les mouvements des yeux. Dans de rares cas, une intervention chirurgicale peut être pratiquée pour repositionner les muscles qui font bouger les yeux. Cette intervention ne guérit pas le nystagmus mais permet à un patient de maintenir sa tête dans une position plus confortable pour limiter le mouvement des yeux.

 

Il existe aussi la possibilité d’utiliser des prismes pour traiter un nystagmus horizontal avec torticolis ; le but est d’améliorer la coopération des deux yeux dans la position primaire du regard (droit devant).

 

Il existe aussi un traitement par toxine botulique du nystagmus acquis. L’injection se fait dans les muscles horizontaux des deux yeux afin de les détendre. Cependant, l’effet de la toxine est temporaire et elle peut provoquer une vision double et un affaissement des paupières.

 

Le traitement chirurgical du nystagmus acquis consiste en la transposition du grand oblique, la ténotomie seule ou à ramener l’œil en position d’annulation du nystagmus.

 

En cas de torticolis horizontal, il existe plusieurs techniques chirurgicales :

 

- la technique d'Anderson en cas de torticolis horizontal de 20 degrés : on affaiblit sur les deux yeux les muscles qui se contractent en position de blocage ;
- la technique de Kestenbaum en cas de torticolis horizontal de 25 à 40 degrés : on ajoute à la manœuvre d’Anderson le renforcement des muscles antagonistes ;
- la technique de Parks: c’est une règle de dosage personnel, en fonction des degrés de torticolis.
 

De même des torticolis verticaux ou torsionnels peuvent aussi avoir des indications chirurgicales.

Le traitement orthoptique joue sur la réadaptation et la stimulation électrique/vibration du cou/front.

 

Il ne faut pas oublier que le traitement optique (d’une myopie par exemple) doit venir en complément du traitement du nystagmus : il contribue étroitement au bon fonctionnement du traitement de fond.

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