Étiologies vestibulaires
Les affections du système vestibulaire périphérique et central sont des causes fréquentes de vertiges. La première cause de troubles vestibulaire est le vertige paroxystique positionnel bénin (VPPB). C’est une pathologie consécutive à une migration d'otolithe, de l'utricule vers les canaux semi-circulaires.
En temps normal, ces canaux ne contiennent que du liquide, de l’endolymphe. Lors d’un mouvement de tête dans l’espace, l’inertie de ce liquide fait circuler les ampoules des canaux semi-circulaires et permet la perception de mouvements rotatoires. Lorsque l’otolithe migre à l’intérieur de ce canal, il modifie la densité du liquide et des vertiges positionnels apparaissent. Ces vertiges sont généralement brefs et ne durent que quelques secondes (10 à 30 secondes).
Certaines pathologies sont à l’origine de problèmes vestibulaires, comme nous l’expliquons dans notre formation Vestibulaires à distance. Le syndrome vestibulaire est consécutif à une asymétrie entre les afférences qui proviennent des deux vestibules, pouvant provoquer des crises aiguës ou d’installation progressive, voire très discrètes. Le patient se plaint le plus souvent de vertiges ou d’instabilité, de trouble de l’équilibre.
Voici des exemples de causes de vertiges vestibulaires :
- le nystagmus : pathologique et spontané, il est généralement inhibé, il ne se repère que sous masque de vidéonystagmoscopie ;
- la maladie de Ménière : liée à un trouble de pression de l’endolymphe, elle entraîne un déficit progressif (les crises de vertige peuvent durer entre 15 minutes et plusieurs heures) ;
- les pathologies qui affectent le nerf vestibulaire : comme le neurinome de l’acoustique et la névrite vestibulaire ;
- les traumatismes : comme la commotion vestibulaire ou les lésions aiguës lors de la fracture du rocher.
Lisez aussi notre article sur la vidéonystagmographie (VNG) pour détecter un trouble vestibulaire.
Étiologies neurologies
Les étiologies neurologiques doivent être identifiées rapidement, car elles peuvent être des urgences médicales. Chaque pathologie périphérique a un jumeau central. Le praticien doit donc être vigilant. Ainsi, dans le VPPB, il peut y avoir des vertiges positionnels centraux consécutifs à des tumeurs cérébrales. Les névrites peuvent présenter le même tableau que les AVC.
Il est possible de distinguer les pathologies périphériques d’une atteinte centrale par l’incohérence clinique du nystagmus observé et par l’association de symptômes neurologiques.
Les AVC de la fosse postérieure, du tronc cérébral et du cervelet sont associés à des signes neurologiques qui nécessitent une prise en charge par les services d’urgences. Ils sont parfois difficiles à dissocier de pathologies lésionnelles comme la sclérose en plaques.
Il est donc recommandé de systématiser un bilan clinique et neurologique afin de s’assurer d’éliminer la présence de signes neurologiques associés avant toute prise en charge.
La migraine vestibulaire est analogue à la maladie de Ménière. Elle est donc difficile à distinguer et peut parfois être associée.
Les processus tumoraux s’installent plus progressivement et plus sournoisement. Le développement de la tumeur est continuellement compensé par le système nerveux central et il est rare d’avoir une clinique aiguë chez ces patients. Ces derniers présentent plutôt des sensations vertigineuses, sans crises.

Troubles vestibulaires et kinésithérapie : repérage, évaluation clinique, diagnostic et accompagnement du patient.
Étiologies cardio-circulatoires
En plus d’une dysfonction vestibulaire, certains patients présentent des troubles cardio-circulatoires. Ils se plaignent alors de vertiges, mais ne présentent pas de déficit sur l’examen clinique. Lors de l’anamnèse, il est possible de découvrir des antécédents cardiologiques (hypotension artérielle, hypertension artérielle, troubles du rythme…) qui peuvent entraîner des sensations vertigineuses. L’anamnèse des antécédents médicaux est donc très importante.
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Lien entre vertiges et émotions
Le vertige est aussi lié aux émotions. Les émotions peuvent être la source de sensations vertigineuses et inversement (les vertiges créent des émotions). Par exemple, l’anxiété est pourvoyeuse de vertiges et le vertige est très anxiogène. Dans ce cas, la sensation vertigineuse s’entretient elle-même et le patient développe une hypervigilance par rapport à cette symptomatique.
Les réactions vagales (nausées, vomissements…) consécutives à un vertige, par exemple du dysfonctionnement vestibulaire, sont aussi des éléments qui majorent l’anxiété.
Le PPPD (Persistent Postural Perceptual Dizziness, en français ""étourdissements posturaux-perceptifs persistants"") est souvent induit par une première crise de vertige, puis entretenu par une réaction d’hypervigilance qui induit, par la suite, de nouvelles sensations vertigineuses (cercle vicieux). C’est une atteinte vestibulaire qui peut être prise en charge en rééducation.
Troubles du rachis
Le rachis cervical est aussi à l’origine de sensations vertigineuses, mais c’est une étiologie qui est source de débat. Aucun test ne permet de définir avec certitude une origine rachidienne. Il y a un lien anatomique entre la proprioception du rachis cervical et les noyaux vestibulaires, mais l’instabilité d’origine cervicale est encore sujette à débat. C’est un diagnostic d’exclusion et il doit être contextuel.
Le patient doit avoir une symptomatique majorée par des crises de cervicalgies avec la présence d'une douleur ou de perte de mobilité. Le vertige doit aussi être associé à un mouvement de tête pour évoquer ce diagnostic.
L’anémie est aussi pourvoyeuse de vertige, comme les hypovolémies, les états de déshydratation, les troubles de la glycémie, certaines troubles de la vision, les neuropathies périphériques (carence en vitamines B12, neuropathies diabétiques, alcooliques ou induites par certaines médications).
Vertiges iatrogènes
En dehors d’un dysfonctionnement vestibulaire, les vertiges peuvent être iatrogènes :
- des substances psychoactives, l’alcool, la prise de traitements sédatifs, les antiépileptiques, certains traitements psychiatriques (lors de la prise ou dans le contexte de sevrage) ;
- des substances ototoxiques et neurotoxiques, comme certaines chimiothérapies ;
- des commotions cérébrales (qui peuvent apparaître à distance du traumatisme).
Dans le cadre d’une commotion cérébrale, le kinésithérapeute doit s’adapter aux limites du patient lors de la rééducation.
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