Avant de suivre la formation Hypnoanalgésie, les professionnels de santé non médicaux devront remplir une attestation sur l'honneur concernant sa mise en oeuvre, à titre exclusif, en équipes de soins. Vous vous y engagerez à pratiquer les techniques d'hypnose acquises au cours de la formation uniquement en équipes de soins et sous la responsabilité d'un professionnel de santé médical.
Définir la douleur
L’expérience de la douleur est subjective, c’est pourquoi il n’est pas aisé de la définir. L’Association Internationale pour l’Étude de la Douleur (IASP) l’établit comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans des termes évoquant une telle lésion ».
Il est important de noter que la douleur n’implique pas forcément une véritable lésion. Cette définition prend en compte la composante émotionnelle, pouvant amplifier la perception. Cela est particulièrement vrai pour les douleurs chroniques qui concernent environ un tiers de la population, et qui se trouvent être la première cause de consultation en médecine générale. C’est d’ailleurs dans ce contexte que l’hypnoanalgésie se révèle être une ressource déterminante. Pratiquer l’hypnose pour une douleur chronique est envisagé par de nombreux professionnels de santé à la recherche d’alternatives pour apaiser leurs patients.
Les approches de l'hypnose pour agir sur la douleur chronique
La définition de l’hypnoanalgésie indique une prise en charge de la douleur par l’hypnose. Dans le cadre de soins éprouvants, le recours à l’hypnose pour une douleur aiguë peut être salvateur. L’hypnothérapie pour une douleur chronique est en revanche essentielle pour modifier la perception de la douleur et apaiser les patients lorsqu’ils en ont besoin. En effet, l’hypnose médicale est utile pour mettre à distance la pénibilité émotionnelle d’une douleur. C’est notamment le cas pour une douleur en lien avec un souvenir traumatique qui activerait les zones cérébrales responsables de l’amplification de la douleur.
L’hypnose peut avoir un effet anesthésiant sur une douleur locale ou généralisée puisqu’elle a le pouvoir d’influer sur l’activité du système nerveux. Par exemple, appréhender la fibromyalgie par l’hypnose peut tout à fait être une possibilité. De nombreuses approches sont possibles et l’hypnose comme antidouleur s’applique au travers de divers exercices qui ne dépendent que de la créativité et de l’alliance entre le thérapeute et le patient.
L'action de l'hypnose sur l'activité cérebrale
Ces dernières années, les techniques de neuro-imagerie ont permis d’observer les effets d’une séance d’hypnose sur le cerveau. On a constaté qu’après induction hypnotique, des fluctuations sur l’activité cérébrale sont visibles. Cela signifie que l’hypnose agit sur la matrice cérébrale de la douleur. Si l’objectif des exercices proposés vise à soulager le patient en réduisant la sensation de douleur, l’imagerie fonctionnelle révèle une diminution de l’activité du cortex somato-sensoriel qui traite de la localisation, de l’intensité et du type de la douleur. Le professionnel de santé peut donc cibler des zones du système nerveux et en modifier l’activité.
On observe par ailleurs que l’hypnose est capable de moduler le dispositif de freinage de la douleur grâce à l’inhibition du réflexe R III. Sous stimulation douloureuse de la plante du pied, le réflexe du retrait de la jambe pour fuir la douleur est repoussé lorsque le patient est sous induction hypnotique. En d’autres termes, le seuil du déclenchement du réflexe de la douleur s’élève. L’effet antidouleur de l’hypnose se situe alors en périphérie dans le système nerveux, et non plus au niveau central. L’hypnose peut agir sur la douleur nociceptive et la douleur neuropathique. Son action s’étend sur la perception, la sensation, et l’émotion. L’hypnose et les douleurs neuropathiques sont particulièrement compatibles étant donné que les antalgiques ont peu d’impacts sur ce type de maux.
Autonomiser son patient grâce à la pratique de l'autohypnose
Vos patients peuvent reproduire seuls les exercices auxquels vous les aurez initiés. Particulièrement dans le contexte d’une douleur aiguë, pour un acte chirurgical par exemple. La pratique de l’autohypnose pour la douleur chronique est, elle, fondamentale. En guidant votre patient vers plus d’autonomie, celui-ci pourra diminuer, dans le cas d’une réalité lésionnelle ou de modification profonde de fonctionnement dans les systèmes neurologiques, les différents aspects du signal douloureux.
Dans une situation de stress post-traumatique majeur, le thérapeute peut utiliser l’hypnose pour les douleurs chroniques liées. Quelques séances en accompagnement peuvent suffire à réduire et supprimer la charge émotionnelle, mais pour rassurer le patient, n’hésitez pas à échanger avec lui autour de l’autohypnose. Il pourrait ainsi, de son côté, travailler à cibler la composante émotionnelle de sa douleur pour faciliter son sommeil et atténuer l’anxiété. Pour guider vos patients au mieux, il est recommandé de suivre un cursus de formation Hypnoanalgésie.
Les exercices pour traiter la douleur chronique
Les exercices d’hypnose pour la douleur chronique n’ont pas de limites ; le thérapeute doit s’adapter à son patient et être imaginatif. La littérature scientifique regroupe cependant quelques-unes des suggestions les plus courantes, développées pour la plupart par Milton Erickson, psychiatre et psychologue américain et père de l’hypnose médicale moderne. Il existe en premier lieu l’anesthésie hypnotique qui, comme son nom l’indique, est utilisée pour installer une anesthésie dans la zone douloureuse et apporter de l’apaisement. L’exercice de la substitution sensorielle a pour objectif de remplacer la sensation de douleur par une sensation plus supportable. On aurait recours à cette pratique pour modifier une sensation de brûlure en une sensation de fourmillements par exemple, gênante, mais indolore.
L’hypnose pour une douleur chronique peut également s’appuyer sur la suggestion du déplacement de la douleur. Le professionnel de santé et le patient font alliance pour déplacer la douleur d’un point A à un point B, après induction hypnotique. Puis, pourquoi pas, proposer une diminution de l’intensité de la douleur au fur et à mesure que vous la déplacez.
D’autres exercices sont enseignés au cours d’une formation en hypnoanalgésie, comme la distorsion temporelle, qui modifie la perception du temps qui paraît s’écouler plus lentement en cas de douleur, ou la dissociation corporelle, qui sépare l’expérience corporelle de l’expérience perceptive et met à distance la zone douloureuse. La distraction est le premier exercice que vous maîtriserez dans le cadre d’une hypnose antidouleurs, puisqu’il s’agit de la première étape du processus hypnotique. Elle sert à focaliser l’attention du patient sur un point extérieur et à le distraire de l’information douloureuse présente de manière permanente dans son système nerveux.
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