Définition médicale et histoire de l'obésité

Définition médicale de l'obésité

Selon l’OMS, l’obésité est une maladie chronique dont les patients présentent un IMC supérieur à 30. Il s’agit plus concrètement d’un déséquilibre énergétique entre les besoins d’un individu et ses apports. En 2020, elle touchait 17 % de la population française, contre 15 % en 2015. On observe donc une nette augmentation des cas. L’obésité peut être particulièrement handicapante et stigmatisante ; elle est à l’origine de nombreuses pathologies annexes telles que l’hypertension, le diabète, le reflux gastro-œsophagien, la stéatose hépatique ou la dépression.

La définition de l’obésité par l’OMS peut cependant apparaître comme restrictive. En effet, cette maladie est multifactorielle et la prise en charge des professionnels de santé doit impérativement prendre en compte l’histoire du patient, sa construction éducative, culturelle et affective, ou encore son rapport à la nourriture. Il faut aussi bien sûr comprendre les habitudes alimentaires, parfois dysfonctionnelles, empêchant la personne d’accéder à un bien-être optimal.

L’obésité est une accumulation de facteurs et exige une approche pluriprofessionnelle. De nos jours, ces dimensions variées sont reconnues dans le traitement des différents stades de l’obésité. On évalue l’hypersensibilité des patients à une société définie par son alimentation hyperénergétique, ainsi que les potentiels troubles psychiatriques. Il n’est aujourd’hui plus pertinent de considérer la maladie en examinant uniquement les comorbidités liées à l’obésité.

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L'histoire des obésités

La définition de l’obésité a pris forme au cours de l’Histoire, et certains évènements marquent son évolution. Entre le 4e et le 5e siècle avant notre ère, Hippocrate, père de la médecine, faisait le lien entre poids et risque pour la santé. Puis, pendant la première moitié du 19e siècle, le statisticien et physicien Adolphe Quetelet se penche à son tour sur la corpulence et ses effets sur la santé. Il met au point l’indice de Quetelet, permettant de rapporter le poids à la taille. Ce calcul, divisant le poids d’une personne par sa taille au carré, est aujourd’hui plus connu sous le nom d’indice de masse corporelle (IMC). Il est largement utilisé dans l’identification des stades de l’obésité.

Près d’un siècle après Quetelet, les assurances américaines travaillent également à comprendre le lien entre le poids et une santé dégradée. Ces compagnies ont alors uniquement un objectif financier ; elles souhaitent réduire leurs coûts en les répercutant sur les cotisations des personnes concernées. Elles établissent des tables de poids en fonction de la taille, une sorte de définition de l’obésité avant l’heure, afin de cibler les clients à majorer.

Si ces assurances proposent des outils en réalité peu pratiques à mettre en place, elles permettent néanmoins d’exposer largement l’association entre la corpulence et les risques pour la santé. Et donc d’enclencher bien plus tard la prévention contre l’obésité, non dans un but lucratif, mais dans un intérêt de santé publique. C’est en 1997 que la définition de l’obésité de l’OMS sera publiée, une définition toujours en vigueur aujourd’hui.

La définition de l'obésité selon l'OMS

La définition de l’obésité par l’OMS, établie en 1997, se base sur l’Indice de Masse Corporelle (IMC). L’IMC est calculé en divisant le poids (en kg) par la taille (en mètre carré), et donne lieu à plusieurs catégories de poids : le poids dit « normal », le sous-poids, le surpoids, l’obésité de grade 1, de grade 2, et de grade 3. Selon cette classification, on considère que l’individu présente :

• une corpulence normale si l’IMC se situe entre 18,5 et 24,9 kg/m² ;
• une maigreur lorsque l’IMC est inférieur à 18,5 kg/m² ;
• une situation de surpoids si son résultat se trouve entre 25 et 29,9 kg/m² ;
• une obésité de classe 1 pour un IMC entre 30 et 34,9 kg/m² ;
• une obésité de classe 2 pour un IMC entre 35 et 39,9 kg/m² ;
• une obésité de classe 3 pour un indice supérieur ou égal à 40 kg/m².

Les stades de l’obésité sont au nombre de trois, et ne présentent jamais le terme « morbide », particulièrement difficile à entendre pour les patients. Prenez garde aux expressions que vous employez pour ne pas renforcer la stigmatisation et les séquelles psychologiques. Les normes de corpulence imposées par la société sont intégrées par les individus, y compris les médecins. En tant que professionnel de la santé, veillez donc à ne pas considérer uniquement le poids du patient. 

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