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Par Thomas Cornet
L’obésité en France est une préoccupation majeure de santé publique. Cette condition touche un nombre croissant de la population, et peut entraîner de lourdes complications médicales. Dans cet article, nous nous penchons sur les chiffres de l’obésité en France, et les mettons notamment en relation avec les données internationales. Au-delà des statistiques, nous abordons également les facteurs socio-économiques, indissociables de la maladie. Vous pourrez ainsi analyser l’épidémiologie de l’obésité, et obtenir une meilleure compréhension de cette condition et de sa prise en charge.
Sommaire
Pour analyser l’évolution de l’obésité en France, les professionnels de santé s’appuient sur trois études :
En comparant les études de 2006 et 2015 pour la catégorie du surpoids, on constate que les hommes présentent un score relativement stable de 40 %, avec une légère diminution. Les hommes sont plus exposés que les femmes qui enregistrent un score moindre, bien qu’en augmentation, avec environ 24 % en 2006 et 27 % en 2015.
Si l’on observe les données liées au taux d’obésité en France, les femmes sont en revanche un peu plus touchées que les hommes. La moyenne nationale de l’obésité, hommes et femmes confondus, s’élevait à 17 % en 2015. L’étude Obépi est constituée de plusieurs enquêtes, d’abord menées tous les 3 ans entre 1997 et 2012, donnant ainsi une vision globale de l’évolution des chiffres de l’obésité en France.
Bon à savoir
Elle a ensuite été reprise en 2020 par la Ligue contre l’obésité, proposant les statistiques les plus récentes. Elle démontre notamment que l’index de masse corporelle moyen chez les adultes se situe aujourd’hui environ à 25,5 kg/m2, et reste stable par rapport à la dernière enquête de 2012.
Pour rappel, la définition de l’obésité considère que les différents types d’obésités correspondent à un IMC supérieur ou égal à 30 kg/m2. Les obésités dites « sévères », avec un IMC supérieur à 40 kg/m2, sont elles en augmentation. Alors que 0,3 % de la population présentait cette caractéristique en 1997, ce chiffre passait à 1,2 % en 2012, puis à 2 % en 2020.
Obépi démontre par ailleurs que par rapport à 2012, la prévalence de l’obésité en France a pris deux points et s’élève aujourd’hui à 17 %. Elle est relativement stable depuis l’étude d’ESTEBAN de 2015. En conclusion, on remarque que l’augmentation des obésités sévères est plus importante que celle globale des obésités.
Bon à savoir
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Définition, physiopathologie, complications, comorbidités et prise en charge.
Découvrir la formationL’évolution de l’obésité en France peut également s’observer au regard des données internationales. Si les chiffres nationaux concernant la pathologie dans sa globalité sont en légère hausse depuis 2012, ils le sont aussi au niveau mondial depuis les dernières décennies. Tant et si bien que l’on parle aujourd’hui d’épidémie non infectieuse. En 1975, aucun pays ne présentait une prévalence de l’obésité supérieure à 10 ou 15 %. De nos jours, cette prévalence dépasse les 30 % dans de nombreux endroits du globe.
Ainsi, l’OMS précise en 2020 que le nombre de cas d’obésité a presque triplé depuis 1975. Elle établit de manière éloquente que la plupart de la population mondiale vit aujourd’hui dans des pays où le surpoids et l’obésité tuent plus que la dénutrition. Cela n’impliquant absolument pas que les problèmes de dénutrition ont diminué. Ces données sont essentielles à prendre en compte dans l’observation du taux d’obésité en France. Il s’agit d’un phénomène planétaire, et ce, plus particulièrement pour les formes sévères. Le défi sera donc de proposer des systèmes de santé adaptés à la prise en charge des patients touchés.
Astuce
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Dans le contexte de l’épidémiologie de l’obésité, les facteurs socio-économiques sont déterminants. Quelle que soit la catégorie, branche socioprofessionnelle, niveau d’études ou de revenus, on remarque de nettes différences dans le rapport des individus à la maladie, selon le groupe auquel ils appartiennent.
En se penchant sur les revenus, on note que le taux d’obésité en France est triplé chez les personnes vivant avec 1 000 € ou moins par mois, par rapport à des individus dont les revenus mensuels s’élèvent à 4 000 € et plus. Dans cette catégorie, les femmes sont particulièrement touchées par cette inégalité.
Les chiffres de l’obésité en France sont aussi éloquents lorsqu’on observe la branche socioprofessionnelle des patients. En 1997, chez les cadres, on relevait 5,8 % de personnes dont l’IMC les classait dans la définition de l’obésité, contre 9,9 % en 2020. Chez les ouvriers ou employés, ces données passent de 8 % en 1997 à 18 % en 2020, soit une différence ces dernières années allant du simple au double.
Important
Ces facteurs doivent être connus des professionnels de santé : ils sont étroitement liés au développement de la maladie, et sont à étudier dans la lutte contre l’obésité en France.
Il faut aussi souligner que certains individus sont plus exposés de par ces inégalités sociales, comme les enfants. En effet, les enfants d’ouvriers sont quatre fois plus touchés par l’obésité que les enfants de cadres. Les enfants présentant une déficience intellectuelle sont également plus à risque. Enfin, les habitants d’Outre-mer montrent des chiffres plus importants qu’en Hexagone. La Guadeloupe et la Martinique enregistrent respectivement des taux à 22 et 28 %, contre 17 % pour l’Hexagone.
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Bon à savoir
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