La balance énergétique
Le premier élément déterminant dans la physiopathologie de l’obésité est la balance énergétique, autrement dit le rapport entre les apports en énergie et les dépenses énergétiques de l’individu. Celui-ci doit être équilibré. Dans la prise en charge des différents stades de l’obésité, il vous faut donc d’abord évaluer les calories absorbées quotidiennement.
Les macronutriments qui constituent les calories sont : les glucides et les protides, apportant chacun 4 kcal par gramme, et les lipides, dont un gramme correspond à 9 kcal. Une fois votre apport en calories calculé, vérifiez qu’il soit équivalent aux dépenses énergétiques.
Les dépenses énergétiques sont liées à trois aspects :
- le métabolisme de base ;
- la thermorégulation ;
- l’activité physique.
Le métabolisme de base forme les deux tiers de la dépense énergétique d’une personne. Il s’agit des calories brûlées naturellement, au repos, en état d’éveil et hors digestion. La thermorégulation concerne les conditions et la température environnementales, ainsi que la thermogénèse alimentaire, en lien avec un repas.
Le troisième aspect est essentiel dans le traitement de l’obésité. En effet, l’activité physique représente le seul élément des dépenses énergétiques sur lequel nous pouvons agir. In fine, le contrôle du poids revient à s’assurer que le patient n’ingère pas plus de calories qu’il n’en dépense. Néanmoins, cette vision cartésienne peut être stigmatisante. Les facteurs de l’obésité sont nombreux, et il ne suffira pas de préconiser plus d’activité physique et/ou de réduire les calories absorbées pour observer des effets positifs.
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Le déséquilibre énergétique
Dans la prise en charge de l’obésité, le déséquilibre énergétique va donc jouer un rôle d’indicateur. Il peut cependant s’avérer complexe d’identifier la source de ce déséquilibre. Parfois, il est lié à un changement minime de l’apport calorique journalier. Sur le long terme, de petits écarts quotidiens peuvent avoir une répercussion sur la corpulence. À titre d’exemple, si un individu ayant besoin de 2 200 kcal par jour ingérait 1 % de plus de manière journalière, soit l’équivalent d’un yaourt maigre, il pourrait atteindre plus de 8 000 calories excédentaires sur une année, soit environ 1 kg. Sur dix ans, on constaterait une prise de poids de 10 kg.
En réalité, le calcul n’est pas si simple, puisqu’une prise de poids signifie aussi une augmentation de la masse musculaire. Ainsi, cela implique nécessairement une hausse du coût énergétique de l’exercice physique.
Malgré tout, même de petits excès peuvent modifier une corpulence sur plusieurs années. Si le déséquilibre énergétique est important dans la physiopathologie de l’obésité, il reste une réalité difficile à manier. Il s’agira donc d’évaluer minutieusement les habitudes du patient, et de vous rappeler que toutes les calories absorbées ne sont pas accumulées. Il est primordial de comprendre la finesse de la régulation de la balance énergétique dans le traitement de l’obésité pour guider vos patients au mieux et proposer un suivi efficace et adapté.
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Du simple au complexe
La vision strictement médicale qui précise qu’une prise de poids est due à une consommation de calories plus importante que le niveau de dépenses énergétiques peut être perçue comme simpliste. En tant que professionnel(le) de santé, potentiellement sensibilisé(e) aux facteurs de l’obésité, il vous faut travailler avec la complexité des différentes dimensions de la maladie. Parce qu’en effet, la question centrale à se poser face à une personne présentant une balance énergétique déséquilibrée est : pourquoi absorbe-t-elle plus de calories que ses besoins journaliers ?
D’après une étude réalisée par le groupe anglais Foresight, plus de 150 causes peuvent être incluses dans la physiopathologie de l’obésité. Ces facteurs sont interconnectés et entraînent de nombreuses interactions. Ainsi, en agissant sur l’un d’entre eux, il n’est pas impossible d’obtenir des conséquences, prévues ou non, sur d’autres facteurs liés.
C’est la raison pour laquelle il ne suffit pas de recommander à un(e) patient(e) de manger moins pour espérer une baisse de poids. Il vous faudra identifier, analyser et comprendre les facteurs propres à votre patient(e), afin de mettre en place une approche pour rééquilibrer sa balance énergétique. Car in fine, cette balance énergétique n’est qu’un mécanisme intermédiaire sur lequel les facteurs réels de l’obésité influent.
Les facteurs impliqués dans le développement de l’obésité
Parmi les grandes catégories de facteurs identifiés dans les différents stades de l’obésité, on peut citer l’activité physique, certains virus, la nutrition, la pollution, l’environnement in utero ou encore les traitements médicamenteux. La consommation alimentaire est liée à des facteurs annexes sociétaux, culturels, mais aussi au statut social.
La mise à disposition des aliments peut varier en fonction de ces causes secondaires, tout comme le régime alimentaire. L’activité physique dépendra des infrastructures à proximité du sujet et parfois des revenus. La pression sociale peut également jouer un rôle dans la physiopathologie de l’obésité ; au-delà de la pollution, on notera l’environnement hormonal et l’abondance alimentaire.
Il est par ailleurs établi que des marques épigénétiques pouvant favoriser les anomalies métaboliques et la prise de poids apparaissent de manière définitive sur les gènes in utero, selon l’environnement de la mère pendant la grossesse. Les facteurs de l’obésité ne dépendant pas uniquement de choix individuels. Bien souvent, les patients n’ont que très peu de moyens d’action dessus. Le défi est d’essayer de modifier le rapport de vos patients aux facteurs entraînant la prise de poids.
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