Comprendre le fonctionnement de l'immunité de groupe

Définition de l'immunité de groupe

Lorsqu’une personne est infectée, surtout dans le cas de maladies très contagieuses, elle devient une source potentielle de transmission à d’autres individus. La propagation persiste tant qu’un nombre important de personnes restent susceptibles à l’infection, autrement dit ne sont pas immunisées.

L’immunité se développe naturellement lors d’une contamination, mais la vaccination constitue la méthode la plus fiable et sécurisée pour immuniser une population à grande échelle. L’immunité collective sert de rempart pour freiner de manière durable la propagation des maladies. Elle devient concrète lorsque suffisamment de personnes dans une communauté sont immunisées, réduisant ainsi la transmission du virus et créant un environnement plus sûr pour tous.

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Comment atteindre l'immunité collective ?

Maintenant que vous connaissez la définition de l’immunité collective et son intérêt dans la santé publique, comment l’atteindre ? Pour répondre à ces questions, il s’agit pour les acteurs de la santé de bien comprendre les concepts épidémiologiques.

Aussi, les spécialistes s’appuient sur le taux de reproduction de base (R0) pour mesurer la contagiosité d’une maladie. Celui-ci indique le nombre de personnes qu’un malade peut contaminer. En fonction de l’immunité générée par l’infection et des mesures mises en place par les autorités de santé, la donnée R peut évoluer. Pour que l’immunité de groupe fonctionne, un seuil d’immunité collective (Qc), relatif au R0 de l’affection combattue, doit être atteint. 

Il est possible de viser l'immunité de groupe grâce à la couverture vaccinale. Dans cette optique, il est important pour les professionnels de santé aptes à vacciner de maîtriser ces notions et d’en tenir compte dans leurs recommandations.

Pourquoi se faire vacciner ?

La vaccination représente une barrière contre la propagation des maladies contagieuses au sein d’une population. Elle offre une protection tant individuelle que collective. Lorsqu’une personne est vaccinée, elle renforce ses chances d’être protégée contre la maladie ciblée.

Cependant, la vaccination ne peut s’appliquer universellement. Certains individus, en raison d’affections préexistantes ou d’allergies graves, ne peuvent pas recevoir certains vaccins. Dans ces situations, la protection découle de l’immunité collective, où la présence de personnes vaccinées crée une barrière qui entrave la circulation des agents pathogènes.

Une couverture vaccinale élevée réduit le risque d’exposition et empêche la transmission des maladies. Des infections telles que la variole ont été éradiquées grâce à des programmes de vaccination massifs. La rougeole, bien que toujours présente, pourrait certainement disparaître avec une couverture vaccinale optimale. Également, la vaccination contre la diphtérie a largement contribué à éliminer cette maladie qui décimait les enfants au 19e siècle. L’impact de la vaccination sur la santé collective n’est plus à prouver.

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Calcul de l'immunité de groupe

Formules de calcul

Pour déterminer le seuil d’immunité collective, les épidémiologistes utilisent la formule suivante :

Pour l’atteindre, il est ensuite nécessaire de calculer le seuil de vaccination (Vc) ou niveau de vaccination critique, afin d’établir des stratégies cohérentes. Cet élément correspond au pourcentage de la population qui doit être vaccinée pour atteindre le seuil d’une immunité de groupe.

La formule qui s’applique au calcul du seuil de vaccination s’inscrit alors comme suit : 

La donnée E représente le taux d’efficacité des vaccins, qu’il est indispensable de prendre en compte puisque rarement à 100 %. À titre d’exemple, le seuil d’immunité collective pour la grippe est de 67 %. Avec une efficacité du vaccin évaluée à 70 %, la couverture vaccinale fixée pour l’atteindre sera de 96 %.

Hypothèses sous-jacentes

Le calcul de l’immunité collective part de plusieurs postulats qu’il vous faut connaître pour une utilisation pertinente de cette donnée. On suppose ainsi que :

• la vaccination protège de l’infection, mais prévient aussi la transmission ;
• toute la population peut recevoir le vaccin de manière uniforme ;
• la transmission se fait de personne à personne, sans réservoir animal ;
• tout le monde est protégé dans les mêmes proportions ;
• le vaccin se montre efficace contre les variants dus aux mutations du virus ;
• le taux de reproduction du virus reste stable ;
• le seuil de l’immunité collective n’est pas corrélé à la source de l’immunité (infection antérieure ou vaccination).

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