Définition du lymphœdème
Le lymphœdème du sein est une complication rare, mais redoutable, en lien avec l’évaluation du creux axillaire. Il se déclenche suite à une perturbation du drainage lymphatique, consécutive à l’exérèse des ganglions du creux du bras. Il y a encore peu, lorsque les curages axillaires étaient plus courants, cette condition faisait partie des effets indésirables classiques associés au traitement initial du cancer du sein. Bien que devenue moins fréquente avec la diminution des curages axillaires, elle reste un risque potentiel pouvant survenir plusieurs mois, voire plusieurs années après l’opération.
Le lymphœdème post-mastectomie peut toucher les femmes comme les hommes, et s’étendre sur la totalité ou quelques segments du bras. Il se caractérise par un épaississement cutané et l’accumulation de tissu adipeux sous l’épiderme. Par rapport au membre controlatéral, la différence de volume sera de plus de 10 %. La main peut devenir gonflée, douloureuse, avec une mobilité limitée. La définition s’appuie également sur une différence de périmètre d’au moins 2 cm, mesurée au niveau du bras ou de l’avant-bras comparativement au bras controlatéral, avec le pli du coude comme point de référence. Le lymphœdème sera chronique et irréversible dès lors que la lymphe deviendra minoritaire.
Pour perfectionner votre expertise sur le lymphœdème lié au cancer du sein et sur la maladie plus généralement, il est conseillé de suivre une formation continue dédiée aux médecins généralistes. Des cursus DPC sont possibles, notamment chez Walter Santé. Vous pouvez aussi explorer notre article sur la classification TNM du cancer du sein.
Prise en charge multidisciplinaire
Soins du bras
La gestion du lymphœdème lié au sein nécessite une approche multidisciplinaire, et se concentre en premier lieu sur le membre touché. En l’absence de traitement étiologique, le focus repose sur des interventions symptomatiques. Retrouvez ci-dessous la liste de ces interventions extraite de notre formation Cancer du sein :
Les spécialistes soulignent l’importance de prévoir des rendez-vous réguliers, afin d’empêcher que le lymphœdème associé au cancer du sein ne réapparaisse et devienne d’autant plus difficile à réduire. La vigilance contre les infections est par ailleurs impérative. Le lymphœdème du sein favorise le risque infectieux majeur, et une désinfection méticuleuse est exigée pour toutes les plaies. Les professionnels de santé doivent encourager les patients à éviter les coupures, griffures et autres blessures, avec des précautions simples telles que le port de gants et une attention particulière aux gestes quotidiens.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les cursus abordant le lymphœdème lié à l’aisselle et au sein, consultez notre fiche de formation Cancer du sein.
Autres mesures thérapeutiques
En plus des soins spécifiques du membre atteint, d’autres approches thérapeutiques sont incontournables dans la prise en charge du lymphœdème lié au cancer du sein. Des mesures hygiénodiététiques, axées sur la lutte contre le surpoids et une alimentation équilibrée, complètent le tableau. Il est également essentiel de dissiper le mythe selon lequel un bras opéré doit rester inactif, car la mobilisation favorise en réalité le drainage lymphatique. Il est même conseillé aux patients touchés par un lymphœdème de maintenir une activité sportive adaptée.
En parallèle, un soutien psychologique peut s’avérer nécessaire, compte tenu de l’impact significatif sur la vie quotidienne des personnes affaiblies par l’affection. Il faut enfin noter que les traitements indiqués contribuent à améliorer la qualité de vie du patient, mais ne permettent pas d’atteindre une guérison totale et définitive.
Pour optimiser vos prises en charge, rejoignez un programme de formation continue pour médecin axé sur le cancer du sein. Outre le lymphœdème du sein, vous approfondirez notamment la démarche diagnostique, les traitements pour le cancer du sein, ainsi que le dépistage. Grâce à votre DPC, choisissez une formation pour généralistes sur le sujet et participez activement à la lutte contre la maladie.
Quelles mesures de prévention appliquer ?
Le meilleur moyen de prévenir un lymphœdème lié au cancer du sein est de ne pas faire de chirurgie du creux axillaire. Si les curages axillaires se sont aujourd’hui raréfiés, le recours au ganglion sentinelle n’écarte pas pour autant le risque de développer un lymphœdème, même s’il a bien été réalisé. Lorsque la chirurgie est inévitable, la lutte contre l’obésité s’établit comme le rempart principal.
Dans ce contexte, il est important de préciser que les régimes alimentaires pauvres en protéines et autres diurétiques n’ont démontré aucune efficacité. Il peut même s’avérer dangereux de les prescrire. Une alimentation saine et une activité physique régulière doivent être privilégiées.
Le lymphœdème lié au sein peut se déclencher malgré un contrôle strict du poids, mais sa sévérité sera limitée. Comme pour le traitement de l’affection, il est aussi crucial de favoriser l’utilisation normale du bras opéré. Les gestes médicaux tels que les prélèvements sanguins ou injections intraveineuses sont possibles, de même que le port de charges lourdes ou les voyages en avion.
Le sport est par ailleurs vivement recommandé pour empêcher la survenue d’un lymphœdème après une mastectomie. Notez également que les séances de kinésithérapie mobilisatrice ne sont pas systématiquement nécessaires en prévention du lymphœdème ; elles ne sont utiles que pour prévenir l’enraidissement de l’épaule et rééduquer les mouvements d’abduction en post-opératoire. Enfin, les drainages lymphatiques n’ont aucune vertu préventive. Ceux-ci participent uniquement au bien-être des patients déjà atteints par la maladie.
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