Les critères
Il est important de classifier les lésions dentaires en odontologie pour plusieurs raisons :
- afin de pouvoir échanger, communiquer et savoir de quoi l’on parle ;
- pour pouvoir tenir un dossier, qui a une importance majeure afin que le patient puisse s'y référer, pour que l'on puisse se souvenir du travail effectué, et faire correspondre par la suite un type de carie à un type de traitement ;
- pour communiquer entre confrères et avec l’assurance maladie.
Pour classifier une carie, on tient compte de plusieurs éléments :
- sa topographie : on distingue les lésions dentaires au niveau postérieur, des lésions au niveau antérieur, et les lésions des surfaces lisses, qui sont des caries proximales, de celles des surfaces anfractueuses, qui représentent des caries occlusales ;
- son stade d'évolution : on distingue ainsi les lésions cavitaires des lésions non cavitaires ;
- son activité : certaines lésions inactives ne nécessitent pas de prise en charge, alors que les lésions actives qui progressent rapidement doivent être traitées.
En odontologie conservatrice, les caries dépendent de nombreux facteurs incluant :
- les caractéristiques de la face considérée, comme des puits et des fissures versus des faces lisses libres ;
- la présence ou non d’une dent adjacente, comme des faces mésiales et distales ;
- le fait que la lésion carieuse soit associée ou non à une restauration ou à un scellement.
Le diagnostic
La carie dentaire fait partie des symptômes de la maladie carieuse. Le diagnostic d’une carie est essentiel afin de débuter un traitement parfaitement adapté, comme :
- la prévention ;
- la reminéralisation ;
- la restauration.
Le diagnostic complet de la carie se divise en deux étapes :
- la détection de la lésion ;
- l'évaluation de la lésion.
De nombreux outils de détection, notamment électroniques et informatiques, ont été développés pour pallier la subjectivité de l'examen clinique classique. Ils offrent de nombreux avantages et permettent notamment d'éviter les radiations liées aux radiographies jusqu'alors couramment utilisées.
L'examen clinique des dents doit être complété systématiquement d'un examen radiographique. Il faut pour chaque nouveau patient réaliser un cliché rétro-coronaire de type bitewing. Les lésions dentaires peuvent être également classées sur le plan radiographique, autrement dit en fonction de la radioclarté au niveau de l'émail ou de la jonction amélo-dentinaire.
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La classification ICDAS
La classification ICDAS est une classification datant des années 2000 et utilisée dans les articles scientifiques internationaux. Contrairement à la classification Black, qui a longtemps été la référence, elle est moins basée sur des critères topologiques, mais davantage sur des critères de détection cliniques. Cette classification s'intéresse à l'aspect visuel. En effet, on considère la progressivité de la lésion carieuse.
La classification de Black regroupe toutes les cavités de caries siégeant au niveau des dépressions anatomiques de toutes les dents. Ainsi, se concentre sur les cavités de caries situées sur les faces proximales des molaires et des prémolaires.
Dans le dossier du patient, il est important de noter ses dents selon la classification de l'ICDAS, qui fournit une vision globale. On part d'un score 0 pour une surface saine, jusqu'à un score 5 ou 6 pour une lésion sévère avec perte de substance.
Lors de l'examen clinique, les loupes grossissantes sont indispensables pour bien observer les dents et faire un bon diagnostic et une classification ICDAS pertinente.
On peut distinguer trois types d'intervention :
- les lésions dentaires actives non cavitaires : celles-ci ne nécessitent pas d'intervention chirurgicale ;
- les lésions modérées : elles exigent une micro-préparation avec obturation des petites cavités ;
- les lésions sévères : il est nécessaire d’opérer une obturation, mais aussi une protection afin de répondre à la fragilisation des dents.
Une fois le diagnostic et la classification ICDAS posés, le/la praticien(ne) est en mesure de commencer le traitement. Voici une série de cas cliniques en odontologie conservatrice et de traitement appliqués.
La classification Si.Sta
La classification SISTA est largement inspirée de celle de Mount et Hume. Cependant, elle reste moins utilisée que la classification ICDAS. C’est cette classification SISTA qui est utilisée en TP.
La classification de Mount et Hume, qui date de 1997 décrit trois sites :
- le site 1 : celui-ci concerne tout ce qui s’aparente à des replis morphologiques, autrement dit les puits, les cingulums, les sillons et les fossettes des dents postérieures ou antérieures ;
- le site 2 : il concerne les zones de contact interproximal de toutes les dents ;
- le site 3 : celui-ci concerne le tiers cervical de la couronne ou la racine dans le cas d’une récession parodontale.
À ces sites correspondent des stades, ou tailles, qui sont les suivantes :
- la taille 1 : elle concerne les lésions atteignant la dentine ;
- la taille 2 : celle-ci concerne les lésions modérées de la dentine ;
- la taille 3 : cette dernière correspond aux lésions cavitaires franches fragilisant les cuspides et bords incisifs ;
- la taille 4 : elle concerne les lésions cavitaires étendues qui viennent détruire la majeure partie des structures dentaires.
La classification Si.Sta du professeur Lasfargues comprend deux descripteurs :
- la site de cariosusceptibilité qui correspond aux zones de rétention de la plaque bactérienne dentaire sur les couronnes ;
- le stade évolutif de la lésion qui est une extension de la carie en volume et par rapport à des repères anatomocliniques et radiologiques. Ici, cinq stades sont possibles.
La classification par site et par stade (Si.Sta) permet au praticien d'avoir une approche à visée thérapeutique.
Trois sites de cario-susceptibilité sont identifiés :
- le site occlusal qui correspond au site 1 ;
- le site proximal qui est le site 2 ;
- le site cervical qui correspond au site 3.
Pour chaque site, le praticien s'intéresse au stade, qui représente le rapport entre la perte de substance et le tissu dentaire sain.
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