Ancienne vs nouvelle classification
L’ancienne classification concernant la parodontite date de 1999 et était reconnue internationalement. On y distinguait 5 types de parodontite : chronique, agressive, en tant que manifestation d’une maladie systémique, les maladies parodontales nécrosantes, ainsi que les abcès parodontaux.
En 2018, un nouveau consensus a émergé, tenant compte des découvertes et des recherches menées entre-temps sur cette maladie. Les parodontites chroniques et agressives sont désormais regroupées dans la même catégorie (parodontite), puis viennent les maladies parodontales nécrotiques et les parodontites qui sont le signe d’une maladie systémique. La nouvelle classification comporte quatre stades et trois grades (A,B et C qui dépendent du critère primaire - preuves directes et indirectes de progression de la maladie -, de la modification de grade - facteurs de risque -, du risque d’impact systémique et des biomarqueurs).
Vous trouverez une analyse approfondie de cette nouvelle classification dans notre formation en ligne sur les Parodontites, dispensée par le professeur Henri Tenenbaum, professeur émérite à la Faculté de Chirurgie Dentaire de l’Université où il a dirigé le département de parodontologie pendant 20 ans. La formation DPC entre dans le cadre de votre obligation triennale.
Comment diagnostiquer les différents types de parodontite ?
Chez un patient que l’on suspecte de parodontite, on se renseigne tout d’abord sur ses antécédents médicaux et familiaux quant à la santé bucco-dentaire et les examens intra et extra-oraux précédemment effectués. Puis, le diagnostic commence et deux cas apparaissent :
- Si des symptômes de parodontite apparaissent, il s’agit d’examiner précisément le nombre et la profondeur des poches parodontales ainsi que les éventuelles pertes osseuses grâce à différentes techniques, dont le sondage ou la radiographie.
- Dans le cas contraire, il convient quand même d'étudier la santé parodontale du patient afin de vérifier qu'une gingivite ou une parodontite ne soit pas en train de naître et prévenir l'appartition de la maladie.
Il s'agit tout d'abord d'évaluer la gravité de la maladie parodontale. On utilise pour cela un indice, le CPITN et une sonde particulière (ou une sonde parodontale classique à défaut). Le CPITN permet de distinguer les cas de gingivite des cas de parodontite et donc de cibler au mieux les solutions à apporter pour soigner la maladie.
Si le CPITN est compris entre 1 et 2 : |
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Si le CPITN est compris entre 3 et 4 : |
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En dehors des stades - que nous verrons après - on peut classifier les parodontites à l'aide de trois grades, qui illustrent la complexité et la sévérité du cas étudié. Ces grades permettent de connaître la progression de la pathologie. Il faut suivre le patient dans le temps et surveiller certains facteurs, tels que la charge inflammatoire ou le pourcentage de perte osseuse. Plus le diagnostic est posé tard, plus il sera compliqué de traiter la maladie parodontale. C'est pour évaluer la rapidité de la progression de la maladie que ces grades ont été créés, et cela permet ensuite de savoir quel traitement appliquer en fonction de la gravité de la situation.
La gingivite
Dans le cas des gingivites, on note la présence de signes cliniques de rougeur, de saignements au sondage sans perte d'attache, des oedèmes, et une possible hypertrophie-hyperplasie gingivale. On distingue la gingivite localisée et la gingivite généralisée.
La gingivite localisée est une gingivite qui est induite par la plaque, c'est-à-dire que la maladie est localisée à un endroit de la plaque dentaire.
La gingivite généralisée n'est quant à elle pas localisée seulement à l’emplacement de la plaque dentaire.
La parodontite chronique
La parodontite chronique conduit à une réaction inflammatoire des tissus qui soutiennent la dent. Elle cause une perte de l'attache et une résorption osseuse, et elle est catégorisée comme une maladie infectieuse. C'est la forme la plus fréquente des différentes parodontites. Elle est le plus souvent diagnostiquée chez des adultes, même s'il arrive que des enfants ou des adolescents la contractent. Pour évaluer sa gravité, on regarde à nouveau le pourcentage de sites atteints (notamment visible par les saignements) : si on parle de 30% ou plus, alors elle est dite généralisée et si 30% ou moins des sites le sont, elle est localisée. Pour évaluer sa sévérité, on regarde ensuite la perte d’attache.
La parodontite agressive
La parodontite agressive est la forme la plus destructrice et la plus sévère des maladies parodontales. Sous ce terme, on regroupe de nombreux types de parodontites : précoce, prépubertaire, juvénile, à progression rapide, et enfin réfractaire (termes de l'ancienne classification). On les classe désormais en deux catégories : les parodontites agressives localisées ou juvéniles, et les parodontites agressives généralisées.
La parodontite agressive localisée ou juvénile
Une nouvelle fois, la parodontite agressive localisée est une forme de parodontite où moins de 30% des dents (et non des sites) sont atteintes. Elles sont donc plus faciles à soigner que les parodontites généralisées. Généralement, cette maladie touche surtout les molaires et les incisives, bien que d'autres dents puissent être touchées.
La parodontite agressive généralisée
L’évolution de la parodontite agressive généralisée est rapide et elle provoque des pertes osseuses sur toutes les dents, de manière asymétrique le plus souvent.
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