Quelles sont les causes de la parodontite ?
La plupart des parodontites découlent d'une gingivite, elle-même due à des causes héréditaires et surtout à une mauvaise hygiène bucco-dentaire permettant la prolifération de Porphyromonas Gingivalis en trop grande quantité.
La plaque bactérienne (biofilm)
Le biofilm est une multiplication de micro-organismes qui adhèrent à une surface souvent en contact avec un environnement aqueux et, ici, en anaérobie.
Les maladies systémiques qui favorisent le développement de la maladie parodontale
Les maladies systémiques offrent à la parodontite un terrain favorable à la prolifération des bactéries. La maladie est alors plus difficile à traiter que dans le cas d’un terrain non systémique. Le diabète de type 2 facilite l'apparition d'une parodontite, et la parodontite complique également le traitement de ce type de diabète.
D'autres maladies systémiques possèdent des liens de près ou de loin avec la parodontite, bien que ces liens ne soient pas toujours certains :
- les maladies cardio-vasculaires ;
- la polyarthrite rhumatoïde ;
- l'obésité et syndrome métabolique ;
- les maladies respiratoires ;
- les cancers ;
- les naissances prématurées et enfant de faible poids à la naissance pour les enfants dont les parents sont atteints par cette maladie.
Les facteurs de risque liés à la parodontite
Plusieurs facteurs de risque peuvent être associés au développement d'une maladie parodontale :
- La mauvaise hygiène bucco-dentaire détériore l'état parodontal car elle augmente la présence de poches profondes et de perte d'attache.
- Le tabac accentue également la perte d'attache et peut masquer l’apparition de la maladie parodontale.
- L'hérédité
- L'âge : après 60 ans, il est plus fréquent d'être atteint de parodontite, notamment au niveau de la perte osseuse. De plus, un enfant atteint de gingivite est prédisposé au développement d'une parodontite.
- Le sexe : la parodontite est plus répandue chez les femmes que chez les hommes.
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Quels sont les symptômes de la parodontite ?
Les gencives gonflées, rouges et douloureuses
Les parodontites sont initialement des gingivites mal ou non prises en charge. Celles-ci peuvent être remarquées en présence de rougeurs, d'oedème, d'hypertrophie-hyperplasie gingivale, et de saignements.
Les gencives qui saignent au brossage
Le saignement des gencives au brossage est également un signe d’alerte de la parodontite, bien que la présence de saignements n'implique pas forcément la présence de cette maladie.
Une sensibilité dentaire et gingivale
La sensibilité dentaire et gingivale est également un signe possible de parodontite, notamment si votre patient se plaint de gencives douloureuses.
La poche parodontale
Si les poches parodontales grossissent, cela peut également être un signe de parodontite. Le nombre et la profondeur des poches permet de classifier la maladie parodontale.
La récession gingivale
De même, la présence et la progression d’une récession gingivale permet d’identifier le type de parodontite dont souffre le patient.
Comment diagnostiquer une parodontite ?
Il est difficile de diagnostiquer la parodontite en raison de la grande diversité de maladies parodontales et de signes trompeurs : certaines dents et gencives peuvent sembler saines, alors qu'elles sont infectées. Un des éléments à constater est la présence de diastème, c'est-à-dire un espace entre les dents antérieures. Il faut alors vérifier si cet espace existe depuis longtemps, ou s'il est apparu récemment. Si c’est un nouveau diastème, il s’agit d’une parodontite. Les pertes osseuses non traumatiques sont un autre signe à vérifier à l'aide de la radiographie.
Il s'agit aussi de vérifier l'existence des symptômes suivants, qui peuvent alerter sur l'apparition d'une gingivite, ou d'une parodontite : des saignements et des poches profondes. Pour mesurer leur profondeur, on utilise le plus souvent une sonde parodontale. La parodontite est certaine s'il y a une perte d'attache, ce qui est un signe pathognomonique.
La mobilité dentaire est également un signe qui peut aider au diagnostic. Une fois la maladie diagnostiquée, il convient de réaliser une carte de la perte d'attache qui a été constatée, de la profondeur des poches, ainsi que de mesurer l'inflammation gingivale.
Une fois ce diagnostic humain réalisé, on doit s'appuyer sur des outils d’imagerie pour préciser les constatations premières, bien que ceux-ci puissent sous-estimer la quantité de pertes osseuses chez un patient. Pour continuer d'affiner le diagnostic, il est également possible de doser les marqueurs biologiques de la maladie parodontale dans le fluide gingival. Cela permet d'identifier des patients qui pourraient être réfractaires au traitement de la parodontite. En effet, si les bactéries sont encore présentes en trop grand nombre dans le fluide gingival, le traitement mécanique seul ne suffira pas.
Enfin, il est possible d'utiliser le diagnostic microbiologique, qui s'appuie sur trois méthodes potentielles : bactériologique, moléculaire et immunologique. Ces examens conviennent particulièrement dans le cas d'une parodontite sévère, ou dans le cas d'une maladie parodontale réfractaire au traitement.
Comment traiter la parodontite ?
Une fois le diagnostic posé, il s'agit de le préciser afin de choisir le meilleur traitement. Le but de ce traitement est clair : d'abord stopper la progression des agents pathogènes, puis réparer et si possible régénérer les tissus parodontaux abîmés.
Pour cela, il existe des traitements non chirurgicaux et d'autres qui nécessitent une opération. Néanmoins, une étape obligatoire est celle de l'éducation du patient, afin qu'il maintienne l'état de sa cavité buccale pour réduire les dépôts bactériens. Si le patient est déjà atteint, cela ne suffit pas et il faut accompagner cela d'un détartrage à l'aide d'ultrasons puis d'un surfaçage. Cette étape peut d'ailleurs éviter de devoir retirer la dent dans certains cas, même s' il y a eu une importante perte osseuse auparavant. L'efficacité de cette technique a cependant été parfois contestée, bien qu'elle semble aujourd'hui recommandée. Tout dépend de la stabilité du parodonte et la possibilité d'un maintien de l'arcane dentaire. Il est également possible de pratiquer une antibiothérapie, voire une antisepsie. Concernant les ultrasons, ils servent à réduire le temps du traitement, donc le coût pour le patient.
Il est parfois nécessaire de prescrire des antibiotiques au patient, en cas de parodontites agressives (de stade 4 et de grade C), si les bactéries sont également présentes dans les tissus mous. Le traitement manuel ne semble pas suffisant dans ce cas : on ne peut pas se contenter d’un détartrage si ces bactéries sont présentes. On peut alors avoir recours à une chimiothérapie avec des antibiotiques, qui permet d’agir sur les bactéries parodonto-pathogènes au niveau bucco-dentaire comme au niveau systémique. Il est également possible d'envisager un traitement antiseptique par voie locale. Ceux qu'il faut essayer en priorité sont la chlorhexidine et la sanguinarine.
Il est possible de faire appel à des traitements chirurgicaux. L’approche chirurgicale du traitement de la parodontite repose sur la pratique de trois techniques : la régénération tissulaire guidée, le comblement osseux et le lambeau d'assainissement.
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