Les objectifs du traitement basique de la parodontite
Le traitement basique de la maladie parodontale s’articule autour du détartrage et du surfaçage radiculaire. Certains objectifs y sont ensuite corrélés sur le plan de la médecine dentaire.
La régénération parodontale
Certaines techniques de régénération parodontale peuvent donner des résultats intéressants de manière ponctuelle, par exemple sur certains sites et dans des conditions bien particulières. Il demeure néanmoins difficile d’atteindre la restitution du parodonte dans son état original sur l’ensemble de l’arcade. Par exemple, une lésion intraosseuse peut être comblée par un produit, comme le bioverre, pour retrouver certaines formes de parodonte à un niveau réduit ; ce n’est pourtant pas une régénération ad integrum.
La réparation par élimination totale des poches
Elle suppose de réduire encore davantage le support parodontal. La poche se définit en effet comme un espace entre le niveau gingival et le niveau osseux. Or, le fait de vouloir remettre la gencive au niveau de l’os suppose une rétraction supplémentaire, peu souhaitable sur le plan esthétique pour le patient. Cet objectif est donc difficilement réalisable dans de nombreuses situations.
L’arrêt de la perte d’attache
Ce dernier objectif, directement lié à la stabilisation de la situation parodontale, peut être plus facilement atteint. Il rejoint également l’élimination, ou du moins la réduction maximale des facteurs bactériens à l’origine des phénomènes inflammatoires. En d’autres termes, il s’agit de parvenir à une situation parodontale exempte de réaction inflammatoire, qui se traduira par l’absence de saignement au sondage, ou relevée sur un nombre très faible de sites.
Notre formation en ligne sur la parodontite fait par ailleurs le point sur l’importance de ce dernier critère pour le bilan général de la maladie.
Les objectifs thérapeutiques
Le fait de soigner une parodontite s’accompagne d’objectifs thérapeutiques sur le plus long terme, qui visent à la guérison complète de la maladie, ou tout au moins à sa stabilisation.
La désinfection parodontale
Elle consiste tout d’abord à éliminer autant que possible les biofilms sur l’ensemble des surfaces parodontales, aussi bien au niveau des tissus mous que des tissus durs. Dans la pratique, le chirurgien-dentiste procède à une désinfection parodontale qui aboutira à une réduction de l’inflammation. Pour ce faire, le patient doit contrôler régulièrement son niveau de plaque dentaire, quand le professionnel effectuera un détartrage et un surfaçage radiculaire.
La perturbation des biofilms peut s'effectuer à l'aide d'instruments ultrasonores, qu’il faudra éventuellement compléter par une approche à la curette. Cela permettra une réduction substantielle de la masse bactérienne, la décontamination totale restant illusoire. Même si vous éliminez l’ensemble des biofilms à un moment précis, une nouvelle apposition de bactéries aura lieu dans les minutes qui suivent.
Il s’agit donc de réduire au maximum la masse bactérienne, qui est directement impliquée dans l’étiologie des parodontites par le biais d’agents pathogènes. Cela aura ensuite un impact essentiel sur la réduction des phénomènes inflammatoires mis en cause dans l’affection parodontale.
La décontamination parodontale
Elle s’effectue en une séance, ou en plusieurs sessions rapprochées, ce qui constitue une solution préférable pour le confort du patient. Il est fondamental d’administrer un antiseptique avant toute intervention. Sur le plan pratique, le patient doit donc se rincer la bouche avec une solution qui permettra de réduire considérablement la flore bactérienne au sein de la cavité buccale. Plusieurs approches sont ensuite envisageables :
- une approche mécanique (ultra-sons) et un antiseptique local (la chlorhexidine) ;
- une approche mécanique et antiseptique, doublée d’une approche antibiotique systémique.
L’approche chimique se définit ici par son caractère complémentaire. L’association des deux traitements peut être intéressante dans le cas de la décontamination parodontale. Il faut toutefois savoir que l’antibiothérapie locale conserve une efficacité très limitée, notamment en présence d’un nombre trop important de poches parodontales et de sites atteints. Le praticien qui cherche à soigner une parodontite sévère peut être amené à devoir pratiquer d’autres actes.
L’extraction
La formation dentaire en ligne de Walter Santé sur les parodontites insiste particulièrement sur ce dernier point. Le chirurgien-dentiste qui décide de procéder à une extraction dentaire doit absolument garder en mémoire les différentes propositions de remplacement qui seront offertes au patient : la prothèse amovible, la prothèse fixée et l’implantologie.
Il faut cependant que le cas de parodontite en cours de traitement puisse s’accorder avec l’une de ces options, et que cette dernière soit également acceptée par le patient. Une réflexion conjointe devient alors nécessaire, notamment pour mesurer les aspects esthétiques et fonctionnels d’un remplacement par rapport à la conservation dentaire. Le traitement basique de la parodontite, soit un détartrage et un surfaçage radiculaire, permet en effet dans de nombreux cas de maintenir la situation à un niveau stable durant de nombreuses années. Il peut ensuite s’accompagner d’éléments complémentaires, et d’autres approches.
Il est donc essentiel pour le chirurgien-dentiste de prendre le réflexe d’introduire une thérapeutique parodontale, avant de prendre la décision, parfois trop précipitée d’une extraction.
Adapter le traitement au stade de la parodontite
Dans notre formation DPC dentaire axée sur les parodontites, le professeur Tenenbaum prend l’exemple d’une jeune femme (25 ans), non fumeuse et sans facteur de risque supplémentaire lié à une maladie systémique. Au premier abord, l’aspect clinique ne semble pas inflammatoire. Le bilan radiographique dévoile cependant une parodontite plutôt sévère pour une personne de cet âge, auparavant connue sous l’appellation de parodontite agressive généralisée, et aujourd’hui déterminée par le stade 4 ou le grade C.
Certaines zones de la cavité buccale ont fait l’objet d’opérations de chirurgie ponctuelle, avec des approches de régénération localisées. Une zone de furcation est également visible, résolue de manière minime grâce à un apport d’Emdogain, soit un dérivé de la matrice amélaire. On observe une rétractation tissulaire importante, du fait de l’absence de régénération totale. La situation a néanmoins été stabilisée dans cette zone, de même que l’atteinte inter-radiculaire qui a été réduite. La solution pour traiter la parodontite réside donc dans l’application d’un protocole clinique strict et personnalisé selon le cas du patient.
Pour reprendre le même exemple, une remise en place orthodontique a également été réalisée pour cette jeune femme : les dents ont été rapprochées les unes des autres pour aller vers une contention permanente. Il était également essentiel dans son cas de préserver la limite gingivale, pour ne pas interférer avec l’hygiène bucco-dentaire, et permettre à la patiente de poursuivre l’utilisation de brossettes interdentaires. En guise de bilan final, le parodonte est finalement bien stabilisé, faisant étant de restaurations ponctuelles postérieures, ce qui rejoint les objectifs de traitement et de thérapie énoncés au moment du diagnostic de la maladie parodontale.
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