La bientraitance dans les soins

L’historique de la démarche de bientraitance

L’idée de la bientraitance est née dans le domaine de l’enfance en réaction aux nombreux cas de maltraitance familiale constatés dans les crèches et les établissements accueillant des enfants. Elle s’est ensuite étendue aux domaines médicaux, chirurgicaux et obstétricaux en 2005-2006, et a été officiellement prise en compte par le Ministère de la Santé en 2010-2011.

Évolution de la réflexion sur la bientraitance - extrait de la formation Bientraitance de Walter Santé

Il s’agit également de reconnaître et de respecter la diversité de chaque individu. Initialement, cette approche a été perçue de manière mitigée en 2005-2006, certains la considérant comme un moyen de contrôle supplémentaire, voire comme une tendance à la mode, ce qui suscitait des réticences, notamment de la part des syndicats, qui craignaient d’accroître la charge de travail déjà importante des soignants. Cependant, cette réflexion a été soutenue par le gouvernement en 2011, bien qu’elle ait été freinée lors du changement de gouvernement. L’Académie de médecine s’est également intéressée au sujet et a contribué à son développement. 

L’idée fondamentale derrière cette démarche était de mettre au cœur du parcours de soin les personnes soignées et d’améliorer les services et les soins prodigués, tout en tenant compte des aidants et de l'environnement global des patients. Cette approche visait à renforcer l’engagement des professionnels de la santé en mettant l’accent sur les valeurs du soin et en dissipant les doutes quant à l’utilité de leur engagement.

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La bientraitance comme posture individuelle et collective

Être bientraitant est une approche professionnelle qui nécessite une adaptation constante aux changements de la société. Bien qu’il soit difficile d’atteindre pleinement la bientraitance, il est crucial d’y tendre. La confiance joue un rôle primordial dans la bientraitance, tant dans la relation entre le soignant et le soigné qu’entre les collègues. Il est essentiel d’accepter une remise en question qui doit être perçue comme une contribution plutôt qu’une négation, car il n’y a pas de certitude absolue ni de vérité universelle. Cela permet de s’adapter de la meilleure façon possible.

La communauté soignante ne se limite pas aux médecins, infirmiers et aides-soignants à l’hôpital. Elle englobe également les secrétaires, les cuisiniers, les brancardiers, les ambulanciers, et tous ceux qui contribuent à la prise en charge des patients. La direction joue aussi un rôle crucial en étant présente auprès des équipes et en créant des conditions de travail favorables. Les patients font également partie de cette communauté.

La perte de sens dans son travail est une problématique actuelle dans le domaine de la santé. Cette perte de sens a conduit à un désintérêt pour les écoles paramédicales, car les professionnels de santé ne comprennent plus vraiment la nature de leur activité. La démarche de bientraitance devrait permettre de redonner goût à ces professionnels.

Ainsi, la bientraitance dans les soins repose sur le respect de la dignité, de l’altérité et de l’intériorité des personnes en soins, ainsi que de leur entourage et du personnel soignant. Lorsque le respect n’est pas partagé, la relation est déséquilibrée et peut poser des problèmes. La qualité des relations entre les différentes parties prenantes contribue à une bonne prise en charge des patients.

Les bonnes pratiques professionnelles de la bientraitance

La mise en pratique de la bientraitance nécessite la maîtrise de certains éléments grâce à la formation. Tout d’abord, la formation initiale et continue est essentielle pour promouvoir la bientraitance. Les professionnels de la santé doivent acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour offrir des soins de qualité, centrés sur la personne.

Il est également crucial de prendre en compte les besoins fondamentaux de la personne soignée, de ses proches et des soignants eux-mêmes, en s’appuyant par exemple sur la pyramide des besoins de Maslow. De plus, la gestion de la douleur et de la souffrance doit être prise en charge de manière adéquate, afin de garantir le bien-être global des individus.

La bientraitance insinue une démarche proactive, car elle n’est jamais acquise de manière définitive. On peut tendre vers elle, mais il est difficile de l’atteindre pleinement, car les situations évoluent constamment, tout comme la société dans laquelle nous vivons. Elle repose sur le savoir, le savoir-être, le savoir-faire et le savoir-vivre.

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Enfin, il est important de noter que la bientraitance dans les soins n’est pas simplement l’inverse de la maltraitance. Ne pas faire de mal à quelqu’un (ne pas être maltraitant) ne signifie pas nécessairement lui faire du bien (être bientraitant). Bien que ces deux notions soient souvent associées et se rejoignent, elles ne sont pas entièrement superposables. La lutte contre la maltraitance est une condition préalable pour progresser vers la bientraitance.

Se former à la bientraitance dans le soin est primordial pour être en mesure de proposer un parcours de soin qualitatif au patient. Le concept de bienveillance dans les soins infirmiers vise non seulement à privilégier le bien-être du soigné, mais aussi à redonner du sens aux métiers du domaine médical et paramédical. La bienveillance dans la relation de soin prend aussi en compte l’accompagnement des aidants.

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