L'infarctus du myocarde : qu'est-ce que c'est ?
Comment reconnaître l'infarctus du myocarde ?
L’infarctus du myocarde est une ischémie myocardique qui survient en raison de l’athérosclérose ou du système sanguin.
C’est une pathologie connue et appréhendée de tous, contrairement à la fibrillation auriculaire. L’infarctus arrive dans la vie de patients qui ont été négligents et survient de façon dramatique, puis laisse des séquelles d’insuffisance cardiaque. Il peut avoir des conséquences considérables et permet souvent au patient de se remettre en question, notamment sur son rythme de vie, parce qu’il a l’impression d’être passé très près de la mort.
En effet, l’infarctus du myocarde est souvent en lien avec les échanges sanguins à la périphérie du cœur. Cette circulation coronaire nourrit le cœur en oxygène, mais ce sont les plus petites veines du corps humain. Elles se bouchent donc facilement. L'athérosclérose est la première cause de bouchon dans les vaisseaux et artères coronaires.
Les signes cliniques de l'infarctus du myocarde sont proches de ceux de l’embolie pulmonaire, avec laquelle il ne doit pas être confondu. Les voici :
- dyspnée ;
- tachycardie ;
- douleur thoracique ;
- hémoptysie ;
- malaise.
Quelles analyses pour reconnaître l'infarctus du myocarde ?
Seules les analyses sanguines permettent de différencier l’infarctus du myocarde de l’embolie pulmonaire. Il est donc recommandé de vérifier les gaz du sang. En effet, cet examen permet de mettre en valeur une hypoxie, soit un manque d’oxygène, ou une hypercapnie, soit une accumulation de dioxyde de carbone dans l'organisme.
Dans le cas d’un infarctus du myocarde, vous recherchez ensuite les CPK-MB (créatine PhosphoKinase). Le dosage de CPK-MB augmente dans les heures qui suivent un épisode d'infarctus du myocarde.
Vous pouvez également analyser le taux de troponine. Ces protéines, présentes dans les fibres musculaires en général et les muscles cardiaques en particulier, jouent un rôle dans la contraction du cœur. Une augmentation de troponine dans le sang dessine l’étendue de la nécrose du muscle cardiaque. En cas d’infarctus, elle augmente dès la troisième heure suivant l’accident coronaire, puis elle continue sa progression sensiblement, avec un pic au bout de 6 heures.
Les signes cliniques d'un infarctus
Les signes quotidiens de la maladie cardiaque
L’infarctus du myocarde n’arrive pas par hasard et des signes avant-coureurs d’insuffisance cardiaque sont souvent présents dans la vie des patients. Les signes à ne pas négliger sont :
- un souffle court ;
- des douleurs régulières dans la poitrine ;
- des nausées ou vomissements ;
- une anxiété exacerbée ;
- des sueurs ;
- des étourdissements.
Ces signes méritent toute votre attention et doivent être notifiés au médecin généraliste. Dans le cadre d’une pratique hospitalière, les examens des maladies du cœur consistent en :
- un ECG ;
- un test à la trinitrine ;
- une prise de sang.
La troponine pour déceler l’infarctus du myocarde
La troponine vous permet de déceler un infarctus car son taux sanguin augmente après cet épisode de malaise cardiaque et jusqu’à la sixième heure. Elle peut ensuite se normaliser jusqu’au dixième jour suivant un infarctus du myocarde. Ces longs délais expliquent pourquoi les patient(e)s exprimant une douleur thoracique doivent rester en surveillance pendant six heures minimum. Une prise de sang est effectuée à leur arrivée puis six heures après, afin de vérifier le taux de troponine. Ensuite, le/la patient(e) doit rester au repos et consulter son médecin traitant, voire un cardiologue.
Les CPK-MB sont les créatine-kinase M et B. Elles permettent de diagnostiquer une souffrance cellulaire et sont complémentaires à la troponine. Leur surveillance mérite votre attention pendant 48 heures.
Donc, concernant la surveillance de l’infarctus du myocarde, les six premières heures sont déterminantes. Passé ce seuil d’alerte maximum, vous devez rester en alerte encore pendant 48 heures. En suivant ce schéma de surveillance clinique, un cap de menace d’infarctus est dépassé, mais la vigilance doit être maintenue pendant encore 7 à 10 jours pour chaque patient(e).
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Le traitement d'un infarctus
Traitements de fond et crise d’angor
Les maladies coronaires peuvent être traitées, en fonction des cas par :
- des dérivés nitrés d’action rapide, en cas de crise d’angor ;
- des antiagrégants plaquettaires, tels que de l’aspirine ou du Plavix, en guise de traitement de fond ;
- des bêtabloquants, qui sont des inhibiteurs calciques ;
- des anti-angineux, en fonction des problématiques et selon votre pathologie.
Si le/la patient(e) a une crise d’angor, qui est une crise aiguë, soit un infarctus du myocarde avec un sus-décalage du segment ST sur le tracé ECG, il/elle doit être hospitalisé(e) en urgence. Le but est que le/la patient(e) puisse bénéficier d'une fibrinolyse le plus rapidement possible et avant tout acte chirurgical.
La fibrinolyse
La fibrinolyse permet de lever la thrombose, de dissoudre le blocage présent au niveau de l’artère coronaire et de pouvoir la perfuser à nouveau et éviter ainsi qu’elle se nécrose. Dans les cas de crises graves, le/la patient(e) reçoit un traitement composé d’un anticoagulant, d’un anti-ischémique et antiagrégant plaquettaire.
Dans la phase de revascularisation qui suit la crise d’angor, une angioplastie par ballonnet peut être pratiquée. Elle permet de lever la thrombose et, si besoin, la pose d’endoprothèse, autrement dit de Stent. Dans les cas les plus avancés, le chirurgien coupe la section la plus nécrosée et pratique un pontage aorto-coronarien. Cela concerne les cas les plus graves.
Les traitements de l’infarctus du myocarde
Le rôle de l'infirmier(ère) dans la surveillance de l’insuffisance cardiaque à domicile est prépondérant. Pour mémoriser la pharmacopée inhérente aux infarctus du myocarde, retenez l’acronyme B.A.S.I.C. :
- B signifie bêtabloquants, comme Isoprolol ou l'Aténolol ;
- A pour antiagrégants plaquettaires, comme du Kardégic ou au Clopidogrel ;
- S veut dire statine, telle que l’Atorvastatine ;
- I signifie IEC, pour inhibiteurs de l’enzyme de conversion, comme du Ramipril ou du Coversyl ;
- C, enfin, pour correctifs, par patchs anxiolytiques, traitements de l’hypothyroïdie et de ses complications.
Prêtez attention aux intolérances médicamenteuses chez vos patients. Par exemple, vous pouvez soupçonner une intolérance à l’IEC Périndopril lorsque votre patient(e) présente une toux sèche. Le médecin généraliste ou le cardiologue doivent être alertés. Ils peuvent alors le remplacer par du Sartan, de l'ARA 2 de type Irbesartan. Ces molécules ont une répercussion coronaire et rénale.
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