La fibrillation auriculaire : qu'est-ce que c'est ?
Rappels anatomiques
Le cœur est un muscle enveloppé du péricarde séreux. Les vaisseaux coronaires intègrent le myocarde, ou muscle cardiaque à proprement parler, pour l’irriguer. Ce sont les plus petits vaisseaux du corps humain.
L’endocarde est la surface interne des ventricules. Les valves se ferment et s’ouvrent à tour de rôle pour permettre la circulation sanguine. Le flux sanguin arrivant dans l’oreillette droite, également appelée atrium, est enrichi en dioxyde de carbone. Il passe ensuite dans le ventricule droit. Le flux arrivant dans l’oreillette gauche est chargé en oxygène, suite à son passage dans les poumons. Puis la valve mitrale s’ouvre et permet le remplissage du ventricule gauche. Le sang riche en oxygène est alors diffusé dans le corps par l’artère aortique.
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Définition de la fibrillation auriculaire
La fibrillation auriculaire est une pathologie cardiaque impliquant l’oreillette. Il s’agit concrètement, d’une contraction anarchique de l’une ou des deux oreillettes. Elle peut en effet impliquer la gauche, la droite, ou les deux.
La FA (fibrillation auriculaire également nommée fibrillation atriale) est caractérisée par une activité extrêmement rapide, irrégulière et inefficace de la paroi des oreillettes. On dit alors qu’elles fibrillent. La FA est l’arythmie cardiaque la plus répandue chez les adultes. En France, ça représente :
- 25 % des personnes de plus de 40 ans ;
- 10 % des personnes de plus de 80 ans ;
- 750 000 personnes.
Les facteurs aggravants la fibrillation atriale
La fibrillation auriculaire n’est pas un dysfonctionnement naturel, dans le sens où elle est créée par des facteurs extérieurs. Ainsi, les personnes présentant une fibrillation atriale peuvent :
- consommer des excitants, notamment du café ;
- consommer de l’alcool de manière excessive, sachant que l’association française de cardiologie préconise une quantité maximum d’une dose d’alcool quotidienne ;
- consommer du tabac ;
- être sujets au stress.
Ces excès sont souvent associés à de l’hypertension artérielle. À terme, d’autres maladies cardiovasculaires vont se greffer au tableau thérapeutique du patient.
Il existe également des causes physiques :
- l’hyperthyroïdie ;
- l’obésité ;
- le diabète.
Certaines fibrillations auriculaires ont des causes qui restent inconnues. Ces situations sont décelables uniquement grâce aux examens prescrits, tels qu’un ECG. L’athérosclérose est un des facteurs de risque les plus fréquents.
Les signes cliniques de la fibrillation auriculaire
Les signes de fibrillation cardiaque sur l’ECG
Sur l’ECG, la fibrillation auriculaire se traduit par un tracé anarchique de l’onde P. Les oreillettes présentent une contraction tellement désorganisée que l’onde P disparaît au profit de trémulations. Cela signifie que les oreillettes ne se reposent pas avant qu’arrive la contraction apparaissant en QRS. ce dernier est d’ailleurs raccourci et plus fin. Le cœur doit en effet rattraper l’activité anarchique des oreillettes et il compense avec un nombre de battements plus important. De cette manière, le muscle cardiaque se fatigue plus vite.
L’ECG est un examen essentiel, car il est non invasif, certains médecins peuvent le pratiquer en cabinet, et c’est le premier examen pratiqué en cardiologie.
Les symptômes physiques de la fibrillation auriculaire
La fibrillation peut être asymptomatique. Elle est alors découverte lorsqu’un accident se produit. Voici les quelques signes pouvant traduire sa présence :
- les palpitations cardiaques ;
- les douleurs thoraciques ;
- un essoufflement ;
- des vertiges pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance ;
- une fatigue récente et sans raison apparente.
Chacun d’eux peut apparaître de manière intermittente, notamment si la fibrillation auriculaire n’est pas régulière. En cas d’apparition de ces troubles, le(la) patient(e) doit être dirigé(e) vers son médecin traitant pour subir les analyses adéquates.
Le traitement de la fibrillation auriculaire
Le traitement de la fibrillation atriale peut être préventif ou curatif. Il est prescrit par un cardiologue et évalué régulièrement par le médecin généraliste qui effectue le suivi.
Les traitements préventifs de la fibrillation auriculaire
Afin de prévenir des épisodes de fibrillation auriculaire ou leur récidive, les médecins peuvent prescrire des anti-arythmiques. Ils permettent aux oreillettes de réguler leurs contractions et mieux contrôler leur rythme. Les anti-arythmiques favorisent la stabilisation de l’onde pré-analytique, soit l’onde P, afin que le cœur arrête de fonctionner de manière anarchique. Ainsi, les contractions musculaires sont régulées, coordonnées et le muscle cardiaque retrouve une cohérence de fonctionnement global.
Une décharge électrique peut sauver la vie d’une personne en pleine fibrillation atriale. Des défibrillateurs sont accessibles dans tous les lieux publics depuis le mois de juin 2018. Ils sont semi-automatiques et permettent à tout un chacun, en étant guidés par les consignes internes, de s’en servir. Cette mesure est particulièrement positive car, en cas d’accident cardiaque, il faut agir extrêmement rapidement.
Les traitements curatifs
Les traitements curatifs permettent d’éviter les récidives d’un épisode de fibrillation cardiaque. Le premier est de contrôler régulièrement le rythme cardiaque de votre patient(e). Le second est de prescrire des traitements dont l’objectif principal est d’empêcher la formation de caillots sanguins. Il vous demande donc de connaître la pharmacopée relative aux arythmies et de savoir évaluer leur efficacité. En effet, certains d’entre eux peuvent être à l’origine d’effets secondaires non négligeables pour les patients.
Ensuite, le (la) patient(e) peut se voir prescrire des bêtabloquants. Ils permettent de réduire les efforts du muscle cardiaque à la contraction. Ils bloquent les récepteurs bêta-adrénergiques des cellules musculaires du cœur. Ils agissent également sur l’hypertension et l’arythmie.
Un anticoagulant peut être prescrit. Il ne s’agit pas de médicaments spécifiques à la fibrillation atriale et ils peuvent être administrés à la suite d’un infarctus du myocarde. Ils nécessitent une surveillance régulière et peuvent être un antivitamine K ou un anti-agrégant plaquettaire.
Les cas les plus graves d’accident coronaire impliquent une intervention chirurgicale pour installer un stimulateur cardiaque : soit un pacemaker soit un défibrillateur. Le pacemaker permet la stimulation du cœur en cas de rythme cardiaque trop lent. Le défibrillateur permet la régulation des troubles sévères du rythme du cœur, notamment les tachycardies.
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