Les risques de complication infectieuse avec les voies d'abord

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Risques de complication infectieuse avec les voies d'abord

Quels sont les risques de complication infectieuse avec les voies d'abord et comment les éviter ?

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7 min

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Par Alphonse Doutriaux

Les voies d’abord veineuses centrales et périphériques posent un certain nombre de risques. Parmi eux, le risque de complication infectieuse est particulièrement élevé. Afin de se former à la prévention de ces complications, les infirmiers sont éligibles à des formations agréées DPC pour les IDEL. Financé par le DPC, le e-learning peut être un bon moyen offert aux professionnels de santé pour combiner leur activité professionnelle et leur formation.  

Sommaire

  • La complication infectieuse en chiffres
  • Comment les éviter ?
  • Le partage des bonnes pratiques entre professionnels de santé
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La complication infectieuse en chiffres

L’usage des voies d’abord veineuses périphériques ou centrales est devenu banal dans les situations usuelles comme d’urgence. L’utilisation d’une voies veineuses centrales concerne ainsi deux patients sur trois en réanimation.

Important

Comprendre les risques de complications infectieuses entourant l’usage de ces cathéters, c’est avant tout garder à l’esprit que 15% des patients qui ont fait l’objet d’une pose de cathéter connaissent une complication mécanique, thrombotique ou infectieuse. 

Concernant les voies veineuses centrales, les complications infectieuses sont préoccupantes par leur surreprésentation et la morbidité qui en découlent. Ces taux élevés s’appliquent pour toutes les voies veineuses centrales confondues.

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Dispositifs de voies d’abord veineuses pour la chimiothérapie : législation, protocoles d’utilisation, suivi et manipulation.

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Les complications infectieuses des voies veineuses centrales représentent, en effet, entre 18 et 26% des infections nosocomiales. Elles comptent ainsi parmi les infections nosocomiales les plus fréquentes. De plus, 80% des infections nosocomiales systémiques apparaissent chez les patients cathétérisés. La morbidité associée à ces infections s’élève en moyenne à 6% et peut monter jusqu’à 20% dans les services de réanimation. Par ailleurs, l’incidence d’infection par journée de cathéter est supérieure pour les voies veineuses centrales (3,3%) par rapport à celle des voies veineuses périphériques (1,3%).

 

Pour autant, si la morbidité associée aux complications infectieuses des voies veineuses périphériques est plus faible, la faiblesse de cet indicateur doit être relativisée dans sa validité au regard du manque d’étude des complications infectieuses liées aux voies d’abord veineuses périphériques.

Comment les éviter ?

Les mécanismes d’infection du cathéter peuvent être de plusieurs sortes :

 

  • une colonisation bactérienne au point de départ cutanée (péri-luminale au point de ponction ou endoluminale lors des manœuvres de mise en place du cathéter (au moment de la pose)) ;
  • une colonisation hématogène (greffe microbienne intravasculaire chez un(e) patient(e) antérieurement sceptique).

Pour éviter l’infection d’un cathéter veineux central, il existe de nombreuses recommandations. Ces recommandations portent sur la préparation de la pose du cathéter, sur la pose elle-même, et sur le suivi du/de la patient(e) après la pose. Par exemple, afin de lutter contre d’éventuels symptômes d’infection sur chambre implantable, l’attention de l’infirmier(ère) devra porter à la fois sur la pose et sur ses suites.

 

Plus généralement, il s’agira pour l’IDE de vérifier les éléments suivants :

 

  • les conditions d'asepsie et de stérilité lors de la pose du cathéter
  • la fixation solide du cathéter ;
  • le pansement stérile occlusif et daté ;
  • le changement des tubulures toutes les 48 à 72 heures ;
  • la vigilance du personnel soignant quant à l'hygiène hospitalière ;
  • la préparation aseptique des solutés de perfusion ;
  • la surveillance clinique quotidienne de l'orifice d'entrée du cathéter.
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Cotation des pansements

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Bon à savoir

Ces bonnes pratiques permettront également à l’infirmier(ère) de constater, après la pose, les éventuels signes d’infection du cathéter

Concernant l’usage du PICC Line, s’il permet de réduire les risques de complications mécaniques, le risque de complication infectieuse est le même que pour les autres cathéters veineux centraux. Les symptômes d’infection de la chambre implantable seront donc les mêmes que pour le PICC Line. Pour autant, le risque d’obstruction du cathéter et de thrombose veineuse est supérieur à celui d’un cathéter veineux central. Cela limite leur utilisation.

 

Pour les voies veineuses périphériques, l’infirmier(ère) doit vérifier que les changements ont bien lieu toutes les 48 à 72 heures.

Le partage des bonnes pratiques entre professionnels de santé

Le partage des bonnes pratiques entre professionnels de santé se fait au sein des congrès médicaux mais aussi dans le cadre de la formation continue. En effet, certaines formations DPC en ligne pour infirmier(ère) intègrent ces bonnes pratiques. Pour en savoir plus, vous pouvez suivre la formation Walter Santé sur les voies d'abord veineuses.

 

Au sujet des complications liées aux voies d’abord veineuses, le congrès du groupe interdisciplinaire francophone pour les abords vasculaires (GIFAV) publie, chaque année, un fascicule sur les dispositifs intravasculaires de longue durée. Ce congrès réunit toutes les catégories professionnelles médicales françaises comme internationales. C’est une source très précieuse pour échanger sur les difficultés que rencontrent ces professionnels sur les voies d’abord. Les nouvelles techniques y sont présentées par les laboratoires sur les chambres implantables, les grippers sécurisés, les pompes, etc.

 

Au huitième congrès, deux études ont été présentées : une étude de quatre anesthésistes relative à l’utilisation actuelle de la bétadine en quatre phases et sur l’utilisation de la Biseptine.

 

Cette étude conclut que l’utilisation de la bétadine est non seulement désuète mais également mauvaise. En effet, sur les voies centrales, les professionnels de santé ont tendance à utiliser de la bétadine rouge pour scrub, du sérum physiologique pour rincer, et, après un temps de séchage, de la bétadine dermique. Cette dernière n’est absolument pas appropriée pour être utilisée sur du matériel de voie centrale. Il faut utiliser la bétadine alcoolique.

 

La comparaison entre la bétadine et la Biseptine faite par ces études montrent sans équivoque que la Biseptine est bien plus efficace que la bétadine pour la manipulation. De plus, la Biseptine qu’il faut utiliser est celle à 2% contre celles que les professionnels de santé utilisent aujourd’hui qui est à 0,5%. Pour la Biseptine à 0,5%, plusieurs passages devront être faits avec un temps d’application suffisant, contre un temps de passage et un temps d’application de trente secondes, pour la Biseptine à 2%.

 

De fait, la bétadine est une substance iodée qui assèche et provoque des microlésions sur la peau. Cela est d’autant plus néfaste pour une voie centrale car elle peut provoquer et surenchérir des phénomènes de surinfection.

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Il y a donc un mésusage de la bétadine vis-à-vis des cathéters centraux. La Biseptine à 2% est plus facile à utiliser et permet de diminuer considérablement les infections sur voies centrales. Elle doit être utilisée avec deux passages par deux minutes.

Bon à savoir

Il existe également de nouvelles techniques de désinfections et de nouveaux produits. Par exemple, au centre de lutte contre le cancer Léon Bérard de Lyon, depuis le 1er janvier 2019, est utilisé le chloraprep qui est une technique qui évite les surinfections sur voies centrales.  

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