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Par Alphonse Doutriaux
La gestion des déchets médicaux (DAOM, DASRI, OPCT) par le professionnel de santé est définie selon la catégorie du déchet visé. L'infirmier ayant une bonne connaissance de leur règles de tri assure non seulement le respect des normes en vigueur mais aussi sa protection et celle de son environnement de travail.
Sommaire
Le tri des déchets médicaux est une étape essentielle de l’activité du professionnel de santé. En effet, il doit connaître les différents types de déchets et leurs règles de tri. Cette connaissance est d’autant plus importante que le mauvais traitement des déchets médicaux peut porter atteinte à autrui et potentiellement engager la responsabilité civile, voire pénale du professionnel de santé qu'il soit infirmier ou médecin. Un mauvais tri des déchets peut engendrer trois grands risques :
Dispositifs de voies d’abord veineuses pour la chimiothérapie : législation, protocoles d’utilisation, suivi et manipulation.
Découvrir la formationPour éviter ce risque, il faut respecter la classification de ces déchets et leur régime respectif de traitement. En effet, il existe trois catégories de déchets médicaux :
Exemple
Lorsqu’une pharmacie délivre des Lovenox, elle est considérée comme la personne légale produisant les déchets médicaux. Le patient est seulement consommateur. Le patient doit ramener le matériel, une fois utilisé, dans un container, pour que ces déchets soient éliminés par la pharmacie.
Certaines villes mettent ainsi à disposition des professionnels de santé et des patients des sites dédiés à l’élimination et à la récupération de ces déchets.
D’après la circulaire du 9 août 1978, les déchets DAOM, ou déchets assimilables aux ordures ménagères sont :
Bon à savoir
Les perfuseurs, c’est-à-dire le percuteur avec la chambre du goutte-à-goutte, ne peuvent pas être classés dans les déchets DAOM. C’est une partie généralement coupée parce qu’elle peut être particulièrement tranchante. Elle sera donc placée dans le container à aiguille.
Le code de la santé publique prévoit que « Toute personne qui produit des déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) est tenue de les éliminer. ». En pratique, les déchets DASRI produits par des professionnels de santé relèvent de leur responsabilité, qu’ils soient produits à domicile ou au cabinet.
Ces déchets d’activité de soin à risque infectieux ou DASRI sont généralement issus d’activités de diagnostic, de suivi, de traitement préventif ou palliatif dans les domaines de la médecine humaine ou vétérinaire. Ils présentent des risques infectieux car ils contiennent des microorganismes viables et leurs toxines. En raison de leur nature, ces derniers causent des maladies chez l’homme. Ce risque est :
Important
L’infirmier n’est pas autorisé à transporter ces déchets dans son véhicule. En cas d’arrestation, il pourra être amendable. A contrario, il est autorisé de transporter les containers à aiguille dans son véhicule.
Les OPCT, c’est-à-dire les objets et matériels piquants, coupants et tranchants sont contenus dans le container à OPCT. Ce container contient :
Ce container doit être rempli jusqu’à sa limite et être éliminé par un circuit propre aux pharmaciens. Ce circuit peut être une pharmacie, un laboratoire d’analyse médicale, une déchetterie, ou un organisme de collecte de déchets médicaux qui se rend directement au cabinet.
Bon à savoir
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Les déchets mous et solides sont généralement collectés dans un sac normalisé avec un logo (sac jaune dans le set à pansement). Ce sac doit être définitivement fermé à chaque site de production avant son enlèvement. À la différence de ces déchets, les aiguilles sont placées dans un container conçu à cet effet.
Lorsque le container à aiguille est plein, il doit être condamné et fermé. Généralement, les containers à aiguilles fermés sont mis dans un sac collecteur au cabinet ou ramenés directement aux pharmacies ou au centre de tri.
La collecte des déchets médicaux doit se faire à la source des déchets, et au plus près possible du lieu de production. En effet, tout producteur de déchets d’activités de soins à risques infectieux qui confie ses déchets en vue de leur élimination à un prestataire de service doit établir avec ce dernier une convention qui devra préciser les différentes étapes de la prestation :
C’est dans cette convention que le collecteur définit les limites de sa prestation et s’assure de la sécurité de ses agents.
Il est important de noter que lorsqu’un professionnel de santé fait appel à un collecteur, tous les frais de santé inhérents à cette collecte sont identifiés fiscalement et donne droit à déduction d’impôt.
En vertu du décret n°97 du code de la santé publique relatif à la responsabilité des producteurs des déchets d’activités de soins à risque infectieux, ces déchets peuvent être entreposés chez un patient, par exemple, pour des soins infirmiers infectieux, dans la limite de 5 kilos par mois dans un container fermé et éloigné d’une source de chaleur.
L’aiguille de Huber est une aiguille seule, courbe à 90° tandis qu’un système clos d’aiguille avec prolongateur et valve et avec ou sans site d’injection est un gripper. Cette différence est importante pour le traitement des déchets.
L’incinération des déchets médicaux s’effectue généralement à haute température (800° C) pour faire fondre les aiguilles et corps de seringue. Une fois incinérées, elles seront réutilisées. C’est pour cette raison qu’il est très important de bien trier ses déchets.
Par exemple, il ne faut pas jeter des aiguilles sécurisées, sous prétexte qu’elles sont sécurisées, dans un container noir. En effet, lors de l'incinération, elles ne seront pas éliminées : la température n'est pas assez élevée pour les briser et les réduire.
De même, lorsqu’un patient suivi en chimiothérapie sort avec un diffuseur de sel de platine, généralement, pendant 48 heures, le diffuseur une fois vidé ne doit pas être non plus jeté dans un container de poubelle noir. Il doit être jeté dans un container à OPCT. Cette particularité sert à éviter la dispersion de la chimiothérapie.
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L'objectif du cathéter tunnelisé est de :
A
Maintenir le confort du patient
B
Diminuer le risque infectieux
C
Préserver le capital veineux
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