Le syndrome de sevrage d’alcool
Le syndrome de sevrage à l’alcool survient chez des patients qui ont une dépendance avérée à l’alcool.
Cependant, il ne survient pas chez tous les sujets dépendants, environ un tiers ne présentent pas ce syndrome.
Les premiers symptômes du sevrage surviennent dans les heures qui suivent l’arrêt de l’alcool, bien que cela varie d’une personne à une autre. Chez certains sujets, les symptômes surviennent à 48h et jusqu’à 72h. Chez les sujets avec une forte dépendance, le syndrome de sevrage peut survenir au réveil. En général, la survenue des symptômes est maximale au cours des premières 72h, mais peut arriver dans les 7 à 10 jours après l’arrêt de l’alcool.
Certaines personnes décident de se sevrer elle-même, sans recourir à un professionnel de santé, ce qui n’est souvent pas une bonne chose, car le sevrage représente une perte neuronale très importante. Il doit donc être préparé.
Les principaux symptômes du sevrage d’alcool sont les suivants :
- troubles psycho-comportementaux (anxiété, insomnie, cauchemars, irritabilité, agitation psychomotrice…) ;
- troubles neurovégétatifs (sueurs, tremblements, mains moites, tachycardie, hypertension artérielle…) ;
- troubles digestifs (vomissements, nausées, perte d’appétit, diarrhée…) ;
- convulsions de sevrage (souvent dans les 48h suivant la diminution ou l’arrêt d’alcool, des crises généralisées tonico-cloniques non traitées peuvent évoluer vers un mal épileptique).
En l’absence de prévention ou de traitement adapté, ce tableau clinique peut s’aggraver et évoluer vers le delirium tremens. Les benzodiazépines sont souvent prescrits en traitement de prévention de sevrage, notamment dans le but de traiter les convulsions.
Définition du delirium tremens
Le delirium tremens est le syndrome le plus aigu et le plus grave du sevrage d’alcool, pouvant engager le pronostic vital de la personne.
Le délirium tremens, par définition, est un état de confusion agitée et délirante qui signe un syndrome de sevrage majeur et en constitue une complication très sévère, avec un risque vital engagé.
Le delirium tremens est une urgence médicale qui nécessite une prise en charge très rapide pour éviter que le patient ne tombe dans un coma. Il peut survenir dans les 48 à 72h après le sevrage d’alcool, selon les personnes.
Il est possible de définir un état de pré-delirium tremens, détectable sous surveillance médicale. En repérant des sueurs et des tremblements, il convient d’évoquer le delirium tremens plutôt que d’attendre que la confusion mentale s’installe et que des événements comportementaux imprévisibles surviennent.

Repérage des conduites addictives, évaluation clinique, diagnostic et accompagnement en médecine générale.
Quels sont les symptômes ?
Du point de vue clinique, ce syndrome confusionnel, le delirium tremens, a Sevrage alcoolique : respecter le protocole médical
- désorientation temporelle et spatiale ;
- agitation ;
- propos incohérents ;
- délire intense (souvent onirique) ;
- hallucinations ;
- inversion du rythme nycthéméral ;
- peurs ;
- réactions violentes, agressions ;
- fièvre (en dehors d’un processus infectieux) ;
- sueurs profuses et déshydratation ;
- tachycardie (ou trouble du rythme cardiaque) et modification de la tension ;
- crise d’épilepsie.
Les hallucinations peuvent être visuelles (zoopsie) et prendre la forme de petits animaux ou d’insectes. Les patients sont généralement sidérés. Dans le delirium tremens, les hallucinations de type zoopsies constituent souvent le signe distinctif, pathognomonique, de ce syndrome.
Les crises d’épilepsie peuvent survenir dans le delirium tremens, avec un état de mal épileptique, et qui constituent des signes de gravité supplémentaires.
Ces symptômes peuvent être pris pour des troubles psychiatriques alors qu’ils n’en sont pas réellement. Le delirium tremens est une urgence médicale, pas psychiatrique, qui peut nécessiter des soins en réanimation, une surveillance appropriée et un protocole de sevrage. Il ne faut donc pas agir, dans un service d’urgence, par exemple, comme si le patient était en urgence psychiatrique.
Prise en charge du delirium tremens
Dans le delirium tremens, la prise en charge vise à atténuer les symptômes, notamment les hallucinations. Afin d’éviter ou de réduire les hallucinations, il est conseillé de maintenir le patient en surveillance (pour les patients qui risquent de faire un delirium tremens ou qui sont en train de faire un delirium tremens). Il est recommandé de faire un repérage précoce et une intervention brève.
La pièce doit être éclairée, même pendant la nuit, afin de ne pas laisser le patient dans l’obscurité. L’obscurité, en effet, est un facteur de risque qui amplifie les hallucinations et augmente les passages à l’acte.
Ces patients peuvent être violents. Il ne faut donc pas négliger le risque de fugue et d’agressivité. Les soignants doivent anticiper ces réactions.
Pour le delirium tremens, la prise en charge peut être :
- des programmes de rééducation ;
- des conseils ambulatoires ;
- des groupes d’entraide ;
- la prescription de médicaments.
Des programmes de réhabilitation sont proposés aux patients présentant une forte dépendance à l’alcool ou des problèmes de toxicomanie. La psychothérapie, elle, peut aider le patient à repérer les situations qui déclenchent la prise d’alcool et à les éviter.
Le principal traitement du délirium tremens sont les médicaments de type benzodiazépines qui permettent de réduire l’évolution du sevrage d'alcool vers un delirium tremens, ainsi que le risque de mortalité associé. Les barbituriques peuvent être utilisés pour augmenter les effets des benzodiazépines. Le propofol est parfois utilisé pour le délirium tremens en traitement. Les autres axes thérapeutiques sont, notamment, les apports hydro-électrolytiques et la vitaminothérapie.
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