La qualité de la réserve synaptique
Le facteur de risque principal de la maladie d’Alzheimer est la qualité de la réserve synaptique du patient.
La réserve synaptique correspond à l’ensemble de réseaux synaptiques qui se construit dès l’enfance. Le développement de la réserve synaptique se caractérise par la création de routes neuronales collatérales parallèles à la route neuronale principale qui mènent toutes au même but.
Ce développement dépend en partie de l’héritage génétique et surtout de l’environnement dans lequel grandit l'enfant.
- Pendant l’enfance, un enfant stimulé, entouré affectivement, et qui prend part à des activités sociales et familiales bienveillantes développera sa réserve synaptique.
- À l’adolescence, la réserve synaptique continue son développement. La propagation de l’information devient plus rapide. Par comparaison, le cerveau passe en haut débit.
- À l’âge adulte, elle se développe dans une mesure bien moindre que dans l’enfance et il est important de l’entretenir.
- À partir de cinquante ans, les premières lésions neurodégénératives peuvent apparaître. Une bonne réserve synaptique permet de contourner ces lésions et donc de faire obstacle à l’expression des symptômes de la maladie.
On comprend donc que la formation de lésions dans le cerveau se différencie de l’expression de la maladie d’Alzheimer. À lésion de niveau égal dans le cerveau, un individu avec un bagage intellectuel plus développé pourra compenser l’existence de lésion et ne pas exprimer de symptômes alors que l'individu ayant le même nombre de lésions avec un plus faible bagage, notamment au niveau du langage, exprimera des symptômes. La prise en charge du patient Alzheimer sera donc différente en fonction de la qualité de sa réserve synaptique.
Il est donc primordial de développer et préserver le réseau synaptique pour faire obstacle à la maladie d’Alzheimer. Il est important de sensibiliser les parents sur l’importance de cette réserve synaptique. Par exemple, la mise en contact de l’enfant avec l’écriture et la lecture est primordiale. En outre, si l’adulte est capable de créer de nouvelles connexions - son cerveau reste plastique, cela lui pose plus de difficultés.
Un patient de plus de cinquante ans est également capable de créer de nouvelles connexions. Il s’agit donc de s’appuyer sur cette capacité pour les thérapies non médicamenteuses afin de lutter contre le développement de la maladie d’Alzheimer. L’on tentera de développer de nouveaux réseaux synaptiques afin de contourner, dans la mesure du possible, la maladie.
Notre formation Alzheimer en ligne vous permettra d’approfondir vos connaissances sur les causes d’Alzheimer et de mieux accompagner vos patients. Elle est dispensée par Bénédicte Defontaines, médecin neurologue, Marielle Menot et Sarah Hammami, neuropsychologues. Cette formation est agréée par le DPC et entre dans le cadre de votre obligation triennale.
Autres facteurs de risque
Les autres facteurs favorisant l’expression de la maladie sont les suivants :
- l’âge ;
- le sexe féminin ;
- les antécédents familiaux de maladie d’Alzheimer, même dans les cas de maladie sporadiques ;
- l’existence du gène de l’apolipoprotéine E sur le chromosome 19 ;
Le chromosome 19 code pour une protéine qui transporte le cholestérol et les phospholipides. Les membranes des cellules des neurones sont formées de phospholipides et de cholestérols. Il existe trois formes d’apolipoprotéine : E2, E3 et E4.
La fabrication d’apolipoprotéine E4 et le fait d’être homozygote E4 E4 est un facteur favorisant Alzheimer, tandis que le fait d’être homozygote E2 E2 est un facteur protecteur de la maladie. Par ailleurs, le fait d’être E3 E3 placerait le risque à un, sachant que la majorité de la population caucasienne exprime l’isotope E3 de l’apolipoprotéine. - l’hypertension artérielle ;
- le diabète, l’hypercholestérolémie, un régime riche en graisses saturées ;
- les autres facteurs de risque d’AVC.
D’autres facteurs de risque Alzheimer sont plus controversés :
- le tabac ;
- l'intoxication par l'aluminium ;
- les antécédents de traumatismes craniens ;
- l’hyperhomocystéinémie.
En outre, certains facteurs de risques de la maladie d’Alzheimer interviennent surtout dans la modification de l’expression clinique et non pas dans la fabrication des lésions spécifiques de la maladie, comme le célibat, ou le fait d’avoir une vie sociale isolée.
L’interaction sociale et familiale (bienveillante) permet à l'individu d’entretenir sa réserve cognitive par des échanges verbaux et affectifs qui jouent un rôle dans le retard d’expression des symptômes de la maladie d’Alzheimer.
D'autres facteurs jouent un rôle dans l'expression clinique de la maladie : une dépression, tout spécialement, lorsqu’elle est tardive. Attention, il ne faut pas confondre la dépression inaugurant la maladie d’Alzheimer et la dépression comme maladie isolée. D'autre part, un faible niveau de scolarité peut conduire à un faible développement de la réserve synaptique. Enfin, la prise de nombreux médicaments (anticholinergiques, ou neuroleptiques) intervient dans l'expression de la maladie d'Alzheimer.
Évaluer les troubles cognitifs
Facteurs protecteurs
Les facteurs protecteurs de la maladie d’Alzheimer qui ne sont pas contestés par la littérature sont les suivants :
- Un niveau d’instruction élevé ;
- Une vie sociale et familiale bienveillante ;
- Le maintien d’une activité intellectuelle ;
Plus généralement, la confrontation à la nouveauté est le facteur principal de protection parce que le travail intellectuel mobilise les ressources cognitives de la personne et entretient sa réserve synaptique.
Sur le plan physique, la pratique régulière et soutenue d’une activité sportive adaptée à la personne a un impact positif sur le retard d’expression de la maladie d’Alzheimer.
Ces facteurs protecteurs retardent l’apparition de la maladie d’Alzheimer.
Les facteurs protecteurs de la maladie d’Alzheimer controversés, c’est-à-dire, dont la démonstration scientifique fait débat, sont les suivants :
- le traitement de l’hypertension artérielle ;
- le traitement par les statines en cas d’hyper-cholestérolémie ;
- le traitement hormonal substitutif de la ménopause ;
- le traitement par inflammatoire non stéroïdien au long cours ;
- un régime à base d’antioxydant, et, plus généralement, un régime alimentaire équilibré ;
- la consommation modérée de vin.
La maladie d’Alzheimer ayant des causes multiples, il est important de suivre une formation permettant d’identifier les différents facteurs de risques et les facteurs protecteurs pour accompagner au mieux le patient Alzheimer et son entourage.
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