|
8 min
|
Par Thomas Cornet
Les troubles du comportement du patient Alzheimer fluctuent en fonction de l’évolution de la maladie, de la personnalité et de l’histoire du patient. Ils correspondent à des tentatives de communication avec les autres et d’adaptation à l’environnement du patient atteint de troubles cognitifs. En tant que professionnel de santé, il est essentiel de bien les décoder pour s’y adapter.
Sommaire
Les troubles du comportement sont liés à des difficultés du patient à comprendre son environnement en raison de ses troubles cognitifs. Ils apparaissent avant ou en même temps que les troubles cognitifs. Ils sont souvent fréquents, précoces et fluctuants. Ils varient au cours du temps et certains patients n’y sont pas sujets. Ces troubles sont, par ailleurs, la première source d’épuisement de l’entourage et de placement en institution.
Les troubles du comportements sont classés en quatre catégories :
Notre formation complète sur la prise en charge des patients Alzheimer : diagnostic, orientation, accompagnement du patient et de l’aidant.
Découvrir la formationL’environnement joue un grand rôle dans l’apparition et la manifestation des troubles du comportement dus à Alzheimer. Ils sont tout particulièrement liés à la relation aux autres. Le patient perçoit les changements d’humeur d’autrui sans forcément pouvoir les comprendre.
Exemple
La fatigue du patient Alzheimer, due à de trop fortes stimulations de son entourage, peut entraîner des conséquences sur ses interactions avec les professionnels de santé.
Certains troubles du comportement peuvent se manifester chez le patient Alzheimer sur le sommeil. C’est un trouble facteur d’épuisement pour l’entourage. Il affecte par ailleurs la prise en charge car la fatigue majore les troubles du comportement Alzheimer.
Il s’agit pour le médecin d’avoir une évaluation globale de la situation. L’on préconise pour répondre à ce trouble l’adoption de règles d’hygiène autour du sommeil. Ces règles doivent faire l’objet d’une éducation thérapeutique de l’entourage, notamment sur la mise en place de rituels.
Bon à savoir
Le cerveau ne fait pas la différence entre la lumière du jour et la lumière artificielle. Atténuer la lumière permet de faciliter la recherche du sommeil.
L’apathie est un des symptômes d’Alzheimer. Elle est définie comme un défaut de motivation et d’initiation.
C’est une réduction de tous les comportements intentionnels :
Important
Attention : Contrairement au cas de la dépression, il n’y a pas d’affect, de ressenti dépressif, ou d'ennui dans l’apathie. L’apathie est douloureuse à vivre pour l’entourage qui fait face à l’inactivité générale du patient. La formation de l’entourage au fonctionnement de ce trouble peut participer à son soulagement.
Par exemple, le fait que la surstimulation puisse entraîner d’autres troubles et que la stimulation du patient puisse avoir lieu dans le cadre des accueils de jour avec des activités adaptées au patient sont des informations précieuses pour l’entourage.
Découvrez les formations DPC Médecins Généralistes en ligne de Walter Santé.
Découvrir les formationsL'anxiété, les cris, la déambulation sont des troubles souvent mal vécus par l’entourage. Quand l’apparition de ces troubles est brutale, il s’agit de trouver une cause somatique et/ou une cause psychologique. Puis, il faudra adapter l’environnement du patient.
Dans le cadre de la déambulation, il faut s’interroger sur l’utilité d’empêcher la personne de marcher. L’idée est d’accompagner le patient pour rendre la déambulation utile. La déambulation peut également être un symptôme d’anxiété ou ne correspondre qu’à la manifestation de l’ennui du patient ou de son besoin de bouger.
La formation à Alzheimer de l’entourage proche et des professionnels de santé est très importante. Certaines formations sur Alzheimer en ligne permettent aux médecins généralistes de se former aux bonnes pratiques.
Chez le patient Alzheimer, des hallucinations et des idées délirantes peuvent apparaître. Dans ce cas, la première chose à observer est le caractère de l’apparition qui peut être brutale ou progressive.
Ensuite, le médecin doit chercher l’origine du trouble qui peut être :
Bon à savoir
Les personnes atteints de défauts de vision ou d’audition sont plus sujettes aux hallucinations dans le cadre des troubles cognitifs sévères.
Évaluer les troubles cognitifs
La prise en charge du patient Alzheimer, sujet aux hallucinations, doit d’abord être orientée vers l’évaluation de son ressenti. Le médecin généraliste doit s’assurer que l’hallucination due à Alzheimer est source de stress, ou d’anxiété. À défaut, il n’est pas forcément nécessaire de traiter le patient pour ce symptôme.
La prise en charge psycho-comportementale est également très importante. Elle permet la recherche des facteurs déclencheurs et une meilleure compréhension de la maladie, qui participe du soutien offert au patient et à ses proches. Ces troubles peuvent, en effet, être difficiles à vivre pour l’entourage car elles se manifestent régulièrement par des idées de vol ou de persécution, notamment quand le patient oublie où il a rangé quelque chose.
L’origine de l’apparition du trouble de désinhibition peut être médicamenteuse, somatique ou sensorielle. La prise en charge psycho-comportementale est nécessaire avec une analyse du vécu de la personne par la recherche des facteurs de désinhibition. C’est un trouble particulièrement mal vécu par l’entourage car il est vecteur de honte. Il est donc très important de soutenir l’entourage du patient, qu’il soit personnel ou professionnel, notamment par la formation. Suivre une formation DPC peut vous donner les clés nécessaire à l'encadrement de l'entourage de votre patient.
L’agressivité est un trouble du comportement qui est souvent lié à une mauvaise compréhension de l’environnement par le patient. Son origine peut être médicamenteuse ou somatique. Si l’agressivité est fréquente, une analyse psycho-comportementale est nécessaire avec une recherche des facteurs déclencheurs de l’agressivité.
C’est un trouble du comportement particulièrement difficile à gérer pour l’entourage. Une des clés pour le soulager est de lui proposer un soutien, notamment par une psychoéducation. Par exemple, il sera utile à l’entourage, pour prévenir l’apparition du trouble, de savoir qu’un patient apathique sur-stimulé peut devenir agressif.
Si le comportement apparaît de manière brutale, il faut, dans un premier temps, rechercher ses facteurs d’apparition qui peuvent être somatiques, psychologiques ou médicamenteux.
Si ces facteurs ne permettent pas d’expliquer l’apparition du trouble, l’on peut adopter une approche psycho-comportementale. Une approche individuelle ou groupale en accueil de jour, ou à domicile est possible. Il s’agit de chercher les moyens disponibles pour soulager l’aidant.
Dans un deuxième temps, l’on peut revoir le traitement médicamenteux mis en place. Lorsque le comportement est très complexe à gérer pour l’aidant, il est possible d’envisager, dans un dernier temps, une hospitalisation pour rechercher les facteurs des troubles.
Approfondissez vos connaissances de la prise en charge d'Alzheimer et des maladies apparentées grâce à la formation Alzheimer en ligne de Walter Learning,dispensée par Bénédicte Defontaines, médecin neurologue, Marielle Menot et Sarah Hammami, neuropsychologues.
Commentaires
Publier un commentaire
Un doute, une question, nous vous répondrons dans les meilleurs délais.