Remplissez le formulaire ci-dessous et recevez un accès gratuit à nos explications vidéo.
|
7 min
|
Par Thomas Cornet
Du diagnostic de la maladie d’Alzheimer en passant par les spécificités de son annonce au patient, le médecin généraliste peut se trouver démuni. Face aux premiers symptômes d’Alzheimer, les critères de Khann ainsi que les bilans neurologiques, biologiques et radiologiques du patient peuvent lui permettre d’établir un diagnostic d’Alzheimer précoce.
Les critères de Mc Khann qui permettent de diagnostiquer la maladie d’Alzheimer se fondent sur les critères de démence suivants :
Au regard de ces critères, trois degrés de certitude du diagnostic existent. Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer peut être probable, possible et probable ou possible avec une preuve physio-pathologique.
Pour poser le caractère probable de la maladie d'Alzheimer, le médecin doit observer :
La maladie d'Alzheimer probable avec preuve physiopathologique est établie lorsque l'on constate :
La maladie d’Alzheimer possible est évoquée lorsque sont réunis :
La maladie d’Alzheimer possible avec preuve physiopathologique est diagnostiquée lorsque sont présents :
Approfondissez vos connaissances de la prise en charge d'Alzheimer et des maladies apparentées grâce à la formation Alzheimer en ligne de Walter Santé, éligible au financement DPC et dispensée par Bénédicte Defontaines, médecin neurologue, Marielle Menot et Sarah Hammami, neuropsychologues.
Notre formation complète sur la prise en charge des patients Alzheimer : diagnostic, orientation, accompagnement du patient et de l’aidant.
Découvrir la formationEn France, le diagnostic est posé à un stade modéré, ce qui est déjà trop tardif. Les experts affirment que le diagnostic d’Alzheimer précoce est essentiel. Si la maladie est incurable, il est possible de retarder son évolution, et de préserver au mieux la santé du patient.
L’intérêt d’un diagnostic d’Alzheimer précoce est qu’il permet de proposer au patient une initiation thérapeutique symptomatique visant à freiner la perte d’autonomie.
Cet intérêt est également éthique car le patient Alzheimer peut décider lui-même de ce qu’il souhaite faire du reste de sa vie dès les premiers symptômes. Le médecin peut ainsi inclure le patient dans les protocoles thérapeutiques, lui apporter un soutien, anticiper les complications graves et coûteuses, et éviter également les accidents. Ce diagnostic d’Alzheimer n’équivaut pas à une stratégie de dépistage. Il est réalisé à la demande du patient.
Le manque de diagnostic d’Alzheimer précoce s’explique par :
La difficulté du médecin confronté à une demande de diagnostic est de faire la différence entre les troubles bénins de la mémoire lié à l’âge et l’existence d’une maladie neurodégénérative, ou plus largement, de la mémoire qui débute.
La première consultation marque le début des examens d’Alzheimer pour le patient. Pour orienter le diagnostic d’Alzheimer, des tests peuvent être réalisés par le médecin généraliste. Il peut procéder à :
En cas de doute, le médecin peut proposer au patient un examen d’Alzheimer neurologique plus poussé effectué auprès d’un psychologue spécialisé, qui n’est pas pris en charge par l’assurance maladie.
Évaluer les troubles cognitifs
À l’issue de la première consultation pour une plainte cognitive, il est le plus souvent nécessaire de prescrire un bilan biologique, même en l’absence de marqueur sanguin de la maladie. Le médecin pourra tout de même orienter le diagnostic d’Alzheimer par une analyse biologique :
Dans le cadre des formes familiales, l’on peut demander un bilan génétique avec le consentement du patient et de la famille dans un service hospitalier spécialisé, et une ponction lombaire grâce à laquelle sera réalisée l’analyse du LCR. Cette ponction a un grand intérêt pour le diagnostic précoce grâce au dosage des biomarqueurs. Elle a également de l’intérêt pour les patients ayant des troubles neuropsychologiques atypiques ou mixtes ou chez les patients où l’évaluation neuropsychologique ne peut pas être effectuée correctement.
Pour compléter le diagnostic, il est nécessaire en cas de doute de prescrire une radiologie morphologique et fonctionnelle. L’IRM cérébrale est un examen d’Alzheimer adapté chez les patients qui peuvent la supporter. Le médecin devra demander des coupes coronales centrées sur les hippocampes puisque l'un des premiers marqueurs radiologiques de la maladie d'Alzheimer est l'atrophie hippocampique visible dès le stade léger et associée à une atrophie de l’amygdale. Cette atrophie hippocampique évolue beaucoup plus rapidement que chez une personne non-malade.
L’annonce du diagnostic de la maladie d’Alzheimer par le médecin généraliste est une étape fondamentale dans la prise en charge du patient Alzheimer. Elle doit se faire après une formation spécifique du médecin et à la suite de plusieurs consultations.
Ce diagnostic doit être préparé en amont par le médecin et doit suivre une demande expresse du patient. Il n’est pas forcément nécessaire pour le patient de connaître le diagnostic. Certains conjoints peuvent même demander à leur médecin de ne pas l’annoncer. Le médecin généraliste doit d’ailleurs prendre en compte le conjoint et ses interrogations lors de l’annonce du diagnostic. Cette annonce peut être suivie par des consultations post-annonce organisées par les professionnels compétents.
Notre formation complète sur la prise en charge des patients Alzheimer : diagnostic, orientation, accompagnement du patient et de l’aidant.
Découvrir la formation