Qu'est-ce que le carcinome lobulaire infiltrant ?
Le carcinome lobulaire infiltrant est le deuxième type de cancer le plus observé. Il est cependant plus rare qu’un carcinome de type non spécifique, avec seulement 10 % de cas diagnostiqués en France. Le cancer lobulaire infiltrant présente la particularité de se développer à partir des lobules du sein, autrement dit des zones à l’origine de la production lactée. Il peut être présent simultanément dans diverses parties du sein, voire même toucher les deux seins. En effet, il comporte une caractéristique multifocale, voire bilatérale, et fait souvent craindre plusieurs sites de cancer.
Le carcinome infiltrant de type lobulaire ne se métastase pas nécessairement plus fréquemment qu’un autre type de cancer du sein, mais dans le cas où les cellules cancéreuses prolifèrent de manière anormale, d’autres tissus, ganglions lymphatiques et organes du corps peuvent être touchés. L’os, le poumon et le foie sont des cibles, tout comme le cerveau ou les ovaires.
Pour gagner en compétences dans le domaine de lutte contre les cancers du sein, il est recommandé de suivre une formation continue pour médecins et professionnels de santé.
Les facteurs de risque du CLI
Si la présence d’un carcinome lobulaire in situ peut apparaître comme un indicateur, il n’est pas possible d’identifier à l’avance les femmes qui développeront un cancer lobulaire infiltrant. Les formations dédiées aux généralistes sur le sujet précisent que les professionnels de santé se doivent d’étudier les facteurs de risque additionnels, tels que les antécédents familiaux et médicaux, ou encore la présence d’une mutation BRCA. Ces éléments augmentent en effet les risques de voir apparaître un carcinome infiltrant.
Ainsi, même s’il est difficile pour les acteurs de la santé de prédire la survenue de la maladie, il reste essentiel d’être attentif/ve aux différents facteurs de risque pour une meilleure prise en charge. Parmi ceux-ci, les recherches incluent notamment la contraception orale et la consommation d’alcool.
Par ailleurs, on note ces dernières années une augmentation des cas de carcinome lobulaire infiltrant, qui pourrait être liée à l’amélioration des techniques histopathologiques induisant une élévation du taux de détection, mais aussi à la fréquence d’utilisation d’un traitement hormonal substitutif après la ménopause. Chez les femmes concernées, cet élément semble multiplier par 2 à 3 les risques de développer cette affection oncologique, et de manière plus significative que pour le carcinome canalaire infiltrant.
Les études indiquent que le cancer lobulaire infiltrant est souvent diagnostiqué chez des patientes ménopausées et des femmes âgées, se présentant en consultation pour signaler la présence d’une masse mammaire.
Le diagnostic du carcinome lobulaire infiltrant
Pour diagnostiquer un carcinome infiltrant, le gynécologue ou le médecin généraliste ayant suivi une formation en oncologie mammaire applique le protocole classique relatif à toute suspicion de cancer du sein. Celui-ci commence par les examens habituels que sont la palpation et l’interrogatoire en consultation, afin d’établir entre autres les antécédents, et la mammographie et l’échographie mammaire pour localiser d’éventuelles lésions.
Cependant, en raison d’une mauvaise visibilité sur la mammographie pour cette pathologie, l’IRM est indiquée en troisième étape, pour sa haute sensibilité par rapport aux autres examens radiologiques. Elle permet en effet une grande précision d’observation, notamment sur la détection de multifocalité et multicentricité.
La biopsie mammaire devra suivre, afin de poser le diagnostic de certitude d’un carcinome lobulaire infiltrant. Enfin, il s’agira d’établir un bilan d’extension via une radiographie thoracique, une échographie hépatique et une scintigraphie osseuse pour les tumeurs de plus de 1 cm. La recherche de cancer lobulaire infiltrant ne s’avère pas toujours aisée, du fait de sa difficulté diagnostique au niveau clinique et radiologique, et de son mode de prolifération. On constate que l’échographie et l’IRM, examens très sensibles, sont des outils précieux lorsqu’ils sont combinés à la mammographie. Les évolutions des machines et de leurs performances ne cessent par ailleurs d’affiner les diagnostics.
La prise en charge du CLI
Bien que les patientes soient souvent diagnostiquées à un stade avancé, la prise en charge et le traitement d’un carcinome lobulaire infiltrant est similaire à celui du carcinome infiltrant de type non spécifique. Ainsi, la chirurgie mammaire est, là aussi, le traitement principal à envisager. Différentes options sont possibles, parmi lesquelles :
- la tumorectomie (mastectomie partielle) ;
- la réalisation d’un ganglion sentinelle ou d’un curage ganglionnaire ;
- la mastectomie totale avec un ganglion sentinelle et éventuellement un curage ganglionnaire.
Les intervenants des programmes de formation pour les généralistes précisent que le curage ganglionnaire n’est pas considéré comme une chirurgie conservatrice du sein. Après la chirurgie, une radiothérapie externe est généralement recommandée pour éliminer les cellules cancéreuses résiduelles et réduire le risque de rechute. Dans certains cas de carcinome infiltrant, une hormonothérapie peut être proposée, en fonction de la fréquence des récepteurs hormonaux au niveau de la masse tumorale.
En matière préventive, notez que certains spécialistes posent la question d’une mastectomie bilatérale prophylactique, à effectuer sur des sujets présentant un risque élevé de contracter un cancer infiltrant. La surveillance accrue reste cruciale pour déceler les signes de la maladie le plus tôt possible. Le cancer lobulaire infiltrant est fréquemment associé à une atteinte mammaire multifocale et bilatérale. Mais rappelons que les modalités thérapeutiques de cette affection dépendent de la taille et du stade de la tumeur, des facteurs histopronostiques, et de la présence ou non de métastases. Le recours à la chimiothérapie pour un carcinome lobulaire infiltrant n’est pas systématique.
Développez davantage le sujet en lisant notre article sur la prise en charge du carcinome in situ.
Se former à la prise en charge du carcinome lobulaire infiltrant
Pour proposer un accompagnement optimal à vos patientes et trouver votre place dans le parcours de soins déployé pour les cancers du sein, nous vous conseillons de suivre une formation pour médecins généralistes et professionnels de santé. Chez Walter Santé, notre cursus DPC aborde les thèmes essentiels du dépistage, du diagnostic, de la prise en charge et du suivi des patientes atteintes de carcinome infiltrant ou tout autre cancer du sein.
Au cours d’un programme de 11 h, vous appréhenderez la stratégie diagnostique, englobant l’annonce du résultat à votre patiente, vous découvrirez comment réaliser une surveillance efficace en post-thérapeutique, et bien sûr, vous étudierez toutes les étapes de la prise en charge d’une pathologie de type carcinome lobulaire infiltrant, afin de participer activement à la lutte contre la maladie. Vous souhaitez rejoindre notre cursus de formation Cancer du sein à distance ? Contactez-nous.
Téléchargez le catalogue de la formation Cancer du sein en PDF
Programme formation Cancer du sein
+ de 450 téléchargements