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Le déroulement d'une colposcopie

La colposcopie : définition, étapes et suivi

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7 min

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Par Thomas Cornet

La colposcopie vaginale est préconisée pour déceler d’éventuelles lésions précancéreuses. Comment cet examen complémentaire se déroule-t-il ? De quel matériel avez-vous besoin ? À quel moment intervient la biopsie ? Nous répondons à ces questions dans cet article, et vous conseillons sur le suivi des patientes après une colposcopie.

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Qu'est-ce que la colposcopie ?

Les conséquences du HPV à long terme sont multiples. Parmi elles, le cancer du col de l’utérus, dont le dépistage repose sur plusieurs outils comme la colposcopie avec biopsie. Le prélèvement cervico-utérin (PCU) permet en premier lieu de réaliser soit un test HPV, soit un frottis, voire les deux dans certains cas.

 

L’examen par colposcopie survient dans un deuxième temps, si le frottis révèle une anomalie ou si le test HPV est positif. Il est ainsi indiqué dans des situations précises, lorsque le professionnel de santé estime que la probabilité d’avoir une lésion de haut grade du col de l’utérus est suffisante pour tenter de la rechercher. Indispensable pour établir un diagnostic, la colposcopie est un outil clé en gynécologie, abordé dans toute formation sur le papillomavirus. Il permet de réaliser une biopsie immédiatement après la constatation d’une lésion.

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Le matériel utilisé

La colposcopie peut se faire dans votre cabinet lors d’une consultation, puisqu’aucun bloc opératoire n’est nécessaire. Il suffit de posséder un colposcope, qui est l’équivalent d’une loupe binoculaire grossissante, afin de pouvoir observer le col. En complément, des colorants sont utilisés pour faire apparaître des éléments invisibles à l’œil nu, même avec le colposcope.

 

La première coloration se fait à l’aide d’acide acétique, un élément chargé de coaguler les protéines présentes dans les cellules. Celles-ci formeront un film opaque qui blanchira sous la lumière. L’observation lors d’une colposcopie vaginale requiert enfin l’utilisation de Lugol, qui colore en brun les cellules riches en glycogène.

Important

Le Lugol est une solution iodée pouvant exposer à des allergies.

Les étapes de l'examen

Lors d’un examen colposcopique, on expose le col à l’aide d’un spéculum pour une observation à la loupe et une recherche de lésions, souvent rougies. Avant le recours aux colorants, il est possible d’utiliser un filtre vert pour mettre en évidence des anomalies vasculaires sous forme de ponctuations ou de mosaïques. On recherchera dans un premier temps les signes caractéristiques du cancer, comme une ulcération, un bourgeonnement, ou des vaisseaux anormaux.

 

Dans un second temps, il s’agit d’observer le col après l’application du premier colorant, l’acide acétique. Celui-ci rendra facilement identifiables les zones riches en protéines, comme un épithélium anormal ou une lésion. Par ailleurs, sous l’effet du colorant, vous pouvez repérer aisément la jonction entre l’endo et l’exocol qui deviendra blanche. L’acide permet ensuite de rechercher une éventuelle région acidophile, ponctuée de petits signes vasculaires, correspondant à une zone anormale. Si une anomalie est localisée, elle sera iodo-négative, comme l’endocol. En effet, les cellules de l’endocol normal sont pauvres en glycogène, de même que les cellules anormales des lésions. Grâce à l’application du dernier colorant, le Lugol, la région acidophile deviendra jaune, tandis que l’exocol normal sera coloré en brun.

Important

En cas de colposcopie anormale, on pourra effectuer une biopsie directement sur l’anomalie. Le col de l’utérus étant peu sensible, la patiente ne ressentira qu’une faible gêne lors de la biopsie du col. Une anesthésie locale est inutile lors d’une colposcopie vaginale. Il faudra cependant préciser à la patiente que de légers saignements peuvent survenir dans les jours qui suivent l’examen, le temps de la cicatrisation.

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Diagnostiquer grâce à la biopsie

Une colposcopie anormale donne nécessairement lieu à une biopsie qui, elle, révèlera le diagnostic. En effet, la colposcopie est un examen complémentaire qui vous aide à poser un diagnostic, mais il ne le constitue pas à lui seul. Grâce à la colposcopie, vous pouvez observer le col et identifier de potentielles anomalies. Vous écartez ainsi le doute en cas d’absence de lésion ou le confirmez si la présence d’une lésion est constatée. Une anomalie justifiera la réalisation d’une biopsie, et c’est la biopsie vaginale ciblée qui, in fine, fera le diagnostic. La colposcopie avec biopsie offre une plus grande précision d’analyse et un diagnostic final.

Bon à savoir

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Le suivi après une colposcopie

Si le col est jugé normal après une colposcopie, la patiente pourra reprendre son dépistage habituel. A contrario, lorsqu’une lésion intraépithéliale du col utérin est diagnostiquée lors d’une colposcopie avec biopsie, la prise en charge va différer. Deux entités existent concernant les anomalies : les lésions intraépithéliales de bas grade (CIN1) et celles de haut grade (CIN2+).

Bon à savoir

Il s’agira d’identifier celle qui a été diagnostiquée. Les lésions de bas grade ne sont pas d’authentiques lésions précancéreuses : les risques de cancer à 10 ans pour une patiente porteuse de ce type de lésion sont inférieurs à 1 sur 1000.

La probabilité la plus importante est celle de voir cette lésion régresser, puisque plus de 60 % de ces lésions vont disparaitre spontanément en 2 ans. Par conséquent, il ne faut surtout pas traiter les lésions de bas grade qui devront être surveillées par un nouveau test de dépistage un an plus tard. Si le test HPV s’avère positif au papillomavirus, il faudra alors de nouveau faire un examen colposcopique. Le traitement ne surviendra que si une aggravation est constatée ou que ces anomalies persistent au-delà de 24 mois. Mais là encore, le traitement sera optionnel.

 

Une colposcopie anormale qui révèlerait des lésions de haut grade indiquera la réalisation d’un traitement, car il s’agit d’authentiques lésions précancéreuses. 30 % des femmes porteuses de lésions de haut grade développeront un cancer du col de l’utérus 5 ans plus tard. La possibilité de régression spontanée existe, mais reste très faible. C’est pourquoi un traitement doit être indiqué, sous la forme d’une conisation. En ce qui concerne les lésions précancéreuses de l’endocol, qui se caractérisent par des anomalies de l’épithélium glandulaire, elles doivent aussi être traitées par une conisation. Il est ensuite possible de proposer à la patiente une hystérectomie. C’est le seul cas pour lequel vous pourrez recourir à ce type d’intervention, qui n’est pas un traitement de lésion intraépithéliale du col utérin.

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