Les différents types de cancer
L’HPV de bas risque peut donner des infections bénignes, comme le condylome en région anale ou le condylome sur la verge, verrues génitales non cancéreuses. L’HPV de haut risque peut en revanche s’attaquer à d’autres zones.
Chez la femme comme chez l’homme, il peut être responsable du cancer de l’anus et de l’oropharynx. Le cancer de l’anus est une maladie rare chez les sujets jeunes ; l’âge moyen du diagnostic se situe à 65 ans. Son incidence est en augmentation, notamment chez les hommes. 90 % des cancers de l’anus sont dus à l’infection génitale du papillomavirus, faisant du HPV son principal facteur de risque. Huitième cancer observé en France, le cancer de l’oropharynx est plus fréquent. Le cancer des amygdales est plus particulièrement en lien avec l’HPV. 40 % sont des cancers liés au papillomavirus. Le reste est en lien avec une intoxication alcoolo-tabagique.
La particularité du cancer de l’oropharynx réside dans l’absence de lésions précancéreuses. Il n’est donc pas possible de les diagnostiquer et de les traiter. Parmi les cancers associés à l’HPV, on recense aussi le cancer du vagin pour la femme, dont 70 % des cas sont dus au papillomavirus, ainsi que le cancer de la vulve, lié à l’HPV dans 40 % des cas. Ce dernier est observé chez des sujets âgés et reste extrêmement rare.
Tout aussi exceptionnel, le cancer du pénis peut également se développer à cause de la présence du HPV. Un cas sur deux est dû au papillomavirus. Il est impossible de savoir quels sujets HPV positifs développeront ou non un cancer sur une autre zone anatomique.
En définitive, c’est avant tout l’incapacité du système immunitaire à faire la clairance virale qui conditionnera le risque en exposant le sujet à une infection prolongée au papillomavirus.
Comment les dépister ?
Pour mettre en place un dépistage pour ces maladies, plusieurs critères sont demandés :
- la pathologie doit être fréquente ;
- elle doit être dépistable à un stade curable ;
- le traitement doit s’avérer efficace ;
- le dépistage doit être efficace, acceptable pour la population et peu coûteux ;
- la maladie doit avoir une histoire naturelle lente.
Le cancer du col de l’utérus réunit tous les critères. Un traitement actif existe avec la conisation, et grâce au prélèvement cervico-utérin, le dépistage est efficace avec un coût raisonnable. Le dépistage des autres cancers liés au papillomavirus est plus complexe. En effet, le cancer de l’anus est une pathologie rare. On compte environ 900 nouveaux cas chaque année, tous sexes confondus, contre 3000 pour le cancer du col. De la même manière qu’avec une colposcopie, il est possible de détecter et de traiter les lésions précancéreuses de l’anus grâce à une anuscopie. Cependant, il n’est pas prouvé que le traitement empêche le développement d’un cancer dû au HPV.
Quant au cancer de la vulve, c’est une pathologie rare pour laquelle il n’existe aucun test de dépistage. Suite à un test HPV positif, de nombreuses patientes craignent de développer un cancer sur une autre zone anatomique que le col de l’utérus et souhaitent se faire dépister ou prémunir leur partenaire. Vous pouvez les rassurer sur le cancer du vagin, même s’il s’agit d’une maladie peu fréquente, puisqu’il est dépisté en même temps que le col.
Malheureusement, faute de preuve d’efficacité voire d’absence de recherche, il n’existe pas de dépistage pour les autres risques de cancer, y compris le cancer du pénis lié à un papillomavirus et celui de l’oropharynx. Ces deux types de cancer ont une histoire naturelle lente, mais ne remplissent aucun autre critère pour établir un dépistage.
En tant que professionnel de santé, il vous reviendra de faire appel à votre sens pédagogique et d’expliquer à vos patientes qu’aujourd’hui, les moyens pour éviter le risque de cancers sur d’autres cibles n’existent pas.
Le risque accru de cancer après un HPV
Si beaucoup de patientes redoutent de développer un cancer sur une cible différente du col, c’est parce que l’infection génitale au papillomavirus de haut grade les expose à un risque plus élevé. Une patiente déjà traitée pour une lésion précancéreuse du col témoigne malheureusement de l’incapacité de son système immunitaire à éliminer le virus naturellement. On conclut ainsi qu’un cancer lié au papillomavirus pourrait se développer sur d’autres zones anatomiques plus aisément chez cette personne.
On estime que le risque pour une patiente qui a été HPV positive de présenter une lésion précancéreuse au niveau du vagin est multiplié par 25, par 6,5 pour le canal anal et par 13,5 pour la vulve. Si elle a été suivie pour une lésion CIN3, elle a 3 à 4 fois plus de risque de présenter un cancer anal, un cancer de l’oropharynx ou un autre cancer lié au HPV. Comme évoqué précédemment, le dépistage de ces autres cancers est limité.
Néanmoins, même si le risque pour ce type de patientes est incontestablement majoré, la plupart ne développeront pas de cancer. De nouveau, c’est l’infection persistante qui expose le sujet. Un suivi génital est envisageable pour surveiller le col, le vagin, et la vulve dans une moindre mesure.
Par ailleurs, il est important de rappeler que ces pathologies ne sont pas directement liées à la pratique sexuelle. La maladie cancéreuse anale peut par exemple survenir même en l’absence de pratique anale. Une contamination du canal anal est possible par simple proximité ou contiguïté.
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