Comment lire les résultats d'un spermogramme ?

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Comment lire un spermogramme ?

Comment analyser les résultats d'un spermogramme ?

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8 min

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Par Thomas Cornet

Le spermogramme est un examen réalisé sur l’homme afin de déterminer l’origine de l’infertilité du couple. Découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur ce test à la fois intéressant et approximatif. Découvrez aussi toutes nos formations DPC pour améliorer votre pratique.

Sommaire

  • Spermogramme : définition
  • Causes d'infertilité et spermogramme
  • Rappels et spermatogenèse
  • Impacts du spermogramme
  • Normes du spermogramme
  • Différents types d'anomalies responsables de l'infertilité masculine
  • Examens complémentaires à prescrire en cas d'anomalie
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Spermogramme : définition

Une fois l’examen clinique réalisé et le couple interrogé, le médecin prescrit des examens complémentaires chez l'homme. Parmi eux, le spermogramme est indispensable pour identifier une éventuelle cause d’infertilité masculine. Cet examen est pratiqué en laboratoire et consiste à recueillir du sperme par masturbation. Il doit avoir lieu 3 à 5 jours sans rapport sexuel pour pouvoir récolter un sperme riche en spermatozoïdes. 

Causes d'infertilité et spermogramme

Une étude montre que ces 20 dernières années d’industrialisation ont engendré la diminution de la qualité et de la concentration du nombre de spermatozoïdes. Cela n’engendre cependant pas la diminution de la fertilité globale des hommes. 

 

Actuellement, le spermogramme est rarement automatisé. Celui-ci est réalisé au sein de laboratoires, par des techniciens dépendants. Même s’il reste intéressant, le spermogramme a des points faibles, les voici : 

  • une mauvais sensibilité diagnostique ; 
  • une variabilité inter-technicien ;
  • une variabilité inter-individuelle. 

Important

Il ne faut pas poser de diagnostic trop hâtif sur un seul spermogramme. Pour détecter une anomalie, le médecin se base sur les valeurs de référence de l’OMS et la conclusion du biologiste.

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▶︎ Le volume d'éjaculat doit être à plus de 1,5ml et le nombre de spermatozoïdes doit être supérieur à 15 000 000 par ml. Il faut que plus de 32% de spermatozoïdes bougent dans l'éjaculat et plus de 58% de spermatozoïdes soient vivants pour que les données du spermogramme soient valides.

 

Le test consiste au prélèvement aléatoire de 100 spermatozoïdes et de l'observation des formes "typiques" dans le spermogramme, autrement dit des “meilleurs” spermatozoïdes. Pour que l’examen soit normal, il faut en observer plus de 4%.

 

Les causes de l’infertilité masculine peuvent être :

  • des causes mécaniques de l’infertilité ;
  • des causes hormonales ;
  • des causes liées à des anomalies spermatiques.

Rappels et spermatogenèse

Rappel

Un cycle de spermatogenèse prend environ 3 mois. Lors d’une anomalie du spermogramme, il est classique de demander : 

  • un contrôle 3 mois après dans un laboratoire de biologie de la reproduction ; 
  • un avis médical auprès d’un confrère.

Parfois en cas de diagnostic d’OATS très sévères, il faut effectuer une autoconservation du sperme pour le mettre en banque en vue d'une future AMP. À noter qu’une anomalie est rare après 3 mois d’un spermogramme normal.

Impacts du spermogramme

Le spermogramme est un examen complexe à réaliser pour l'homme. La raison principale ? Les conditions en laboratoire ne facilitent pas le recueil. Par ailleurs, beaucoup d’hommes ont tendance à s’identifier à leur sperme. Ils ressentent alors souvent de la honte ou une atteinte à leur virilité si les résultats du spermogramme sont mauvais

Important

Il ne faut surtout pas prescrire de test post-coïtal, car cela peut entraîner des troubles de la libido. 

Normes du spermogramme

Afin de détecter la présence d’une anomalie, le médecin doit faire une analyse du spermogramme basé sur les normes OMS de cet examen. Voici ces normes pour interpréter le spermogramme

Normes OMSDéfinitions de l'anomalieSeuil correspondant à une baisse de fécondité

Volume du sperme :

  • OMS-1999 : > 2 ml
  • OMS-2010 : > 1,5 ml (1,4 - 1,7)

L'abstinence entre 2 et 8 jours.

  • OMS-1999 : < 2 ml = hypospermie
  • OMS-2010 : < 1,5 ml = hypospermie
  • > 6 ml : hyperspermie
 

Nombre de spermatozoïdes (par ml) :

  • OMS-1999 : > 20 millions/ml
  • OMS-2010 : > 15 millions/ml (12 - 160

Nombre de spermatozoïdes (par éjaculât) :

  • OMS-1999 : > 40 millions
  • OMS-2010 : > 39 millions (33 - 46)
  • 0 : azoospermie
  • OMS-1999 :
    < 20 millions/ml = oligospermie
    OMS-2010 :
    < 15 millions/ml = oligospermie
  • > 200 millions/ml : polyspermie

< 5 millions/ml

Mobilité des spematozoïdes à la première heure après l'éjaculation.

Classement :
- Grade (a) : mobilité en trajet fléchant rapide (>25 µm/s)
- Grade (b) : mobilité lente et progressive (5-25 µm/s).
- Grade (c) : mobilité sur place.
- Grade (d) = immobilé

  • OMS-1999 :
    - Mobilité progressive (de type a+b) des spermatozoïdes : > 50 %
  • OMS-2010
    - Mobilité progressive de type a+b) des spermatozoïdes :
    > 32 % (31 à 34)
    (ou > 30 %)

Asthénospermie

  • OMS-1999 :
    < 50 %
  • OMS-2010 :
    < 32 %
    (ou < 30 %)

20 à 30 %

Morphologie normale des spermatozoïdes :

  • OMS-1999 : >30 % (selon la classification David)
  • OMS-2010 : > 4 % (3,0 - 4,0)
    (se rapproche de la classification Kruger)
    Ou : > 15 % (selon la classification de David modifiée par Auger et Eustache).
  • OMS-1999 (classification David) :
    < 30% = tératospermie
  • OMS-2010 : < 4 % = tératospermie
    (se rapproche de la classification Kruger)
    Ou : < 15 % (selon la classification de David modifiée par Auger et Eustache).

< 4 %

Leucocytes < 1 million/ml

1 million/ml : leucospermie

 

pH :

  • OMS-1991 : entre 7,2 et 8
  • OMS-2010 : non précisé
  

Vitalité des spermatozoïdes :

  • OMS-1999 : > 60 %.
  • OMS-2010 : > 58 % (55 - 63)
  

 

D'autres valeurs normales (consensus) :

  • pH : > 7,2
  • MAR test (anticorps anti spermatozoïdes de type IgA, IgG, IgM fixés sur les spermatozoïdes) :
    < 50 %.
  • Immunobead test (motile spermatozoa with bound particules) (ou seprmatozoïde mobile avec anticorps antispermatozoïde) : < 50 %
  • Peroxidase-positive leukocytes :
    < (1,0) (million/ml).
  • Fructose séminal : > (13) µmol/éjaculat
  • Phosphatase acide seminale : > 200 U/éjaculat.
  • Acide citrique séminal : > 52 µmol/éjaculat.
  • Zinc séminal : > (2,4) µmol/ejaculat
  • Seminal neutral glucosidase : > (20) mU/éjaculat
  • L-carnitine séminale : 0.8-2.9 µmol/éjaculat
img test
Comment interroger le couple infertile ?

Les questions à poser lors de la première consultation de médecine générale.

Lire l'article

Différents types d'anomalies responsables de l'infertilité masculine

Les causes d’infertilités sont les suivantes

  • hypospermie : la baisse du volume de spermatozoïdes ; 
  • oligospermie : la baisse de la numération ; 
  • azoospermie : absence de spermatozoïdes ; 
  • asthénospermie : la baisse de la fertilité ;
  • nécrospermie : la baisse de la vitalité ; 
  • tératospermie : la baisse des formes typiques. 

Quand tout est couplé, on appelle ça l’OTS, oligoasthénotératospermie

Bon à savoir

Pour en savoir plus sur comment interroger le couple infertile ou faire un bilan d'infertilité en consultation de médecine générale, nous vous invitons à lire nos articles sur le sujet et à suivre une formation DPC médecin généraliste pour mettre à jour vos connaissances. 

Examens complémentaires à prescrire en cas d'anomalie

Si des anomalies sont observées, le médecin généraliste peut prescrire :

  • un bilan plus poussé du sperme, afin de rechercher des anticorps anti–spermatozoïdes ou des anomalies de la composition du sperme ;
  • une échographie des organes génitaux (testicules, prostate) ;
  • un bilan hormonal (testostérone, FSH...) ;
  • une analyse du caryotype (ensemble des chromosomes d'une cellule) si une infertilité d'origine chromosomique est suspectée mais aussi des tests génétiques ;
  • une biopsie testiculaire.

Astuce

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