Définition de l'endométriose profonde
L’endométriose se caractérise par le développement de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus, ce qui peut causer une douleur aiguë dans le bassin et des difficultés à procréer.
On n’emploie pas beaucoup le terme d’endométriose profonde en raison de l’absence de différences, au niveau des symptômes et du traitement, par rapport à une forme superficielle de la maladie.
Il existe cependant des différences, notamment quant à la localisation. L’endométriose pelvienne ou sous-péritonéale profonde se retrouve dans le vagin, le rectum, le septum recto-vaginal, les ovaires (endométriose ovarienne), les ligaments utéro-sacrés, l’intestin, le côlon, la vessie et les uretères ; elle se traduit par des lésions dures et fibreuses avec une infiltration supérieure à 5 mm. Certains organes, encore plus à distance, peuvent aussi parfois être atteints comme le diaphragme ou même le cerveau.
Les lésions de l’endométriose profonde ont tendance à infiltrer les organes qui les entourent, avec un comportement agressif qui rappelle celui des tumeurs.
Ces lésions sont assez peu hormono-dépendante, leur taille peu influencée par l’aménorrhée, qui si elle permet une stabilisation de la maladie, ne cause presque jamais leur disparition.
Rappel des stades de l'endométriose
Actuellement, on ne classifie plus les cas d’endométriose en divers stades allant de la forme superficielle à la profonde. Il est question de les regrouper par type d’endométriose :
- l’endométriose superficielle ou péritonéale consiste en l’implantation non profonde de cellules endométriosiques qui n’évolueront pas de manière sévère ;
- l’endométriose ovarienne se caractérise par la présence d’un endométriome, soit un kyste ovarien rempli de liquide ;
- l’endométriose pelvienne profonde désigne quant à elle des lésions endométriosiques plus profondément sous le péritoine, notamment les ligaments utéro-sacrés, le cul-de-sac de Douglas, la vessie, le rectum et les uretères.

Reconnaître les symptômes de l’endométriose profonde
Les symptômes de l’endométriose profonde sont généralement plus sévères que ceux de la forme superficielle, en raison de leur localisation et de l’étendue des lésions. La gravité de ces symptômes est aussi en lien avec la façon dont les lésions interagissent avec les organes environnants.
Parmi les symptômes les plus fréquents d’endométriose profonde on relève :
- des douleurs pelviennes intenses et chroniques, en particulier pendant les menstruations (dysménorrhée) ;
- une dyspareunie profonde, soit une douleur qui survient à l’occasion d’un rapport sexuel ;
- des douleurs intestinales ou urinaires ;
- des saignements anormaux ;
- des troubles digestifs (constipation, diarrhée, spasmes, aérophagie, ballonnements, gaz, douleurs à la selle et/ou urinaires, difficultés à vider la vessie, potentielle présence de sang dans les urines, douleurs ou sensation de brûlure à la miction) ;
- des problèmes de fertilité ;
- une fatigue chronique.
Les formations en médecine générale comprennent la reconnaissance des symptômes de l’endométriose profonde.
Quelles sont les conséquences ?
L’endométriose profonde est une maladie invalidante et envahissante, et ses conséquences sont importantes. Ce sont la douleur chronique et les symptômes persistants qui sont susceptibles d’affecter tout à la fois la sphère professionnelle, les relations personnelles, et la qualité de vie globale. La fatigue, la dépression, l’angoisse et l'infertilité sont d’autres conséquences dommageables de l’endométriose profonde. C’est pourquoi un soutien psychologique est généralement utile pour aider les patientes à gérer leur affection.
D'une manière générale, l'endométriose est encore trop méconnue et, souvent, obtenir un diagnostic et un traitement adaptés prend beaucoup de temps (7 ans en moyenne), ce qui contribue à la fatigue psychologique des patientes.
En renforçant le droit à une santé sexuelle et reproductive et à une qualité de vie et un bien-être global, la lutte contre l’endométriose permettra aux femmes qui en souffrent d’avoir davantage de prise sur leur propre vie. La formation à la prise en charge de l’endométriose contribue à faire progresser ces questions de santé publique.
Soigner l’endométriose profonde
L’endométriose profonde se caractérisant par des lésions invasives, son traitement (qui ne guérit pas la maladie) est assez complexe et doit privilégier une approche multidisciplinaire. Le choix du traitement doit être largement discuté avec l’équipe médicale, en fonction de préférences personnelles de la patiente mais aussi de l’efficacité et des effets secondaires de chaque option de traitement.
Ce dernier comporte en général une combinaison de :
- médicaments anti-inflammatoires (AINS) et antidouleurs (ibuprofène, naproxène) ;
- pour les cas où il n’y a pas de projet de grossesse : thérapies hormonales (analogues de la GnRH et méthodes contraceptives comme la pilule, les dispositifs intra-utérins, les implants, les anneaux vaginaux, les injections et les patchs) ;
- parfois même la chirurgie, comme celle qui consiste à retirer des kystes d’endométriose. L’exérèse des lésions est délicate en raison de leur proximité avec des organes vitaux et des structures nerveuses. C’est pourquoi il est souvent utile de faire se concerter des gynécologues, des urologues et des gastro-entérologues pour minimiser les risques. En outre, la chirurgie laparoscopique permet aux médecins de limiter les incisions.
Il arrive que des lésions réapparaissent après avoir été éliminées.
Chez certaines personnes présentant des modifications secondaires du bassin, notamment du plancher pelvien, et un syndrome de sensibilisation centrale, la physiothérapie et des traitements complémentaires peuvent être bénéfiques.
L’endométriose profonde cause souvent de véritables souffrances psychiques en lien avec la douleur chronique, l’errance médicale et l’infertilité. C’est pourquoi envisager une psychothérapie peut aider les patientes à mieux vivre leur maladie au quotidien.
Quant au traitement de l’infertilité causée par l’endométriose, il est envisageable d’éliminer les lésions par chirurgie laparoscopique, de provoquer une stimulation ovarienne au moyen de l’insémination intra-utérine (IIU) et la fécondation in vitro (FIV).
Les formations pour médecins généralistes doivent prendre en compte l’ensemble de ces options thérapeutiques pour une prise en charge complète des patientes souffrant d’endométriose profonde.

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