Qu'est-ce que l'Endotest ?
L’Endotest est un outil diagnostique conçu pour transformer le parcours de soins des patientes suspectées d’endométriose, une maladie souvent complexe et difficile à diagnostiquer. L’endométriose est une affection gynécologique chronique dans laquelle des tissus similaires à la muqueuse utérine se développent en dehors de l’utérus, causant douleurs et infertilité. Le diagnostic traditionnel repose sur une combinaison de symptômes cliniques, d’imagerie médicale et souvent une laparoscopie, une procédure invasive sous anesthésie générale qui permet de visualiser directement les lésions.
L’Endotest se distingue par son approche non invasive. Il s’agit d’un test salivaire basé sur le séquençage à haut débit des microARN présents dans la salive. Les microARN sont de petits fragments d’ARN qui jouent un rôle crucial dans la régulation de l’expression des gènes et certains sont spécifiquement associés à des processus pathologiques comme l’endométriose. En identifiant ces microARN spécifiques, l’Endotest offre une alternative prometteuse à la laparoscopie, tout en étant beaucoup moins risqué pour la patiente.
L’un des aspects les plus notables de l’Endotest est sa haute sensibilité et spécificité, qui sont respectivement de 95 % et 94 %. Cela signifie que le test est capable de détecter l’endométriose avec une grande précision, en minimisant les faux positifs et les faux négatifs. La Haute Autorité de Santé (HAS) a reconnu le potentiel de ce test en l’incluant dans le cadre du forfait innovation, un dispositif qui permet de financer et d’encourager l’utilisation de nouvelles technologies de santé prometteuses. Cependant, la HAS a également souligné la nécessité de mener des études complémentaires pour valider l’utilisation de l’Endotest dans la pratique clinique courante, afin d’assurer qu’il puisse être intégré de manière fiable dans les protocoles de soins.

Comment fonctionne l'Endotest ?
Le fonctionnement de l’Endotest repose sur une série d’étapes techniques précises, qui débutent dès le prélèvement de la salive et se terminent par une analyse bioinformatique complexe des données recueillies. En juillet 2023, la HAS a lancé une évaluation de l’Endotest pour confirmer son efficacité et son utilité clinique, notamment dans les cas complexes où le diagnostic d’endométriose est incertain.
Le test commence par la collecte d’un échantillon de salive, un processus simple, mais crucial pour la qualité des résultats. Un kit de prélèvement salivaire, fourni par DNA Genotec, est utilisé sous la supervision d’un professionnel de santé. Ce kit doit être conservé à une température contrôlée, entre 15 °C et 25 °C, afin de garantir l’intégrité des microARN présents dans la salive.
L’échantillon doit ensuite être envoyé dans les 30 jours suivant le prélèvement à un laboratoire spécialisé dans l’analyse des microARN.
Une fois l’échantillon reçu, le laboratoire utilise des technologies de pointe pour analyser les microARN. Le séquençage est réalisé à l’aide du séquenceur Novaseq6000, un appareil avancé capable de séquencer les microARN avec une profondeur de 17 millions de lectures par échantillon. Cette profondeur de séquençage permet d’obtenir une vision extrêmement détaillée du profil des microARN présents, ce qui est essentiel pour identifier avec précision les biomarqueurs associés à l’endométriose.
Les données brutes obtenues à partir du séquençage sont ensuite traitées à l’aide de pipelines bioinformatiques sophistiqués. Ce processus comprend plusieurs étapes : le prétraitement des reads, qui permet de filtrer et de nettoyer les données ; l’alignement des reads sur le génome humain, qui identifie les microARN spécifiques à l’endométriose ; et la quantification des microARN, qui mesure les niveaux d’expression de chaque microARN. Enfin, une analyse des expressions différentielles est effectuée à l’aide de logiciels spécialisés comme DESeq2, qui comparent les niveaux de microARN entre les patientes atteintes d’endométriose et celles sans la maladie, afin de déterminer les signatures moléculaires caractéristiques de l’endométriose.
Les médecins généralistes ont la possibilité de suivre une formation en ligne pour compléter leurs connaissances sur l’Endotest.

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À qui s'adresse le test salivaire ?
Le Ziwig Endotest® s’adresse principalement aux femmes âgées de 18 à 43 ans qui présentent des symptômes compatibles avec l’endométriose. Ces symptômes incluent des douleurs pelviennes chroniques, des douleurs menstruelles sévères (dysménorrhée), des douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie), des douleurs en urinant (dysurie) ou lors des selles (dyschésie). Certaines patientes peuvent également ressentir des douleurs à l’épaule ou souffrir d’infertilité, et dans des cas plus graves, elles peuvent présenter des saignements rectaux douloureux ou de l’hématurie (sang dans les urines) pendant les règles.
L’Endotest est particulièrement utile pour les patientes dont les résultats d’imagerie sont normaux ou peu clairs, mais qui continuent à présenter des symptômes malgré un traitement médical. Dans de telles situations, où le diagnostic reste incertain, l’Endotest peut offrir une alternative à la laparoscopie. En évitant une intervention invasive, le test réduit non seulement les risques associés à l’anesthésie générale, mais il permet aussi de gagner du temps dans le parcours de soins, en orientant rapidement la patiente vers une prise en charge adaptée.
Les avantages de l'Endotest dans le diagnostic médical
Le test salivaire pour détecter l’endométriose offre des avantages significatifs dans le diagnostic et la prise en charge de l’endométriose, notamment en réduisant le délai de diagnostic de huit ans à quelques jours. Cette rapidité permet un traitement précoce, essentiel pour ralentir ou stopper la progression des symptômes, prévenir l’infertilité, et optimiser les chances de conception. En intervenant rapidement, l’Endotest améliore la qualité de vie des patientes en atténuant la douleur, l’anxiété, et l’impact général de la maladie sur leur quotidien.
Interprétation des résultats de l'Endotest
L’interprétation des résultats de l’Endotest repose sur l’analyse des microARN présents dans la salive de la patiente. Les résultats sont ensuite utilisés pour guider la décision clinique, en fonction de la présence ou non de biomarqueurs spécifiques à l’endométriose.
Un résultat négatif (E-) indique que les biomarqueurs caractéristiques de l’endométriose n’ont pas été détectés dans l’échantillon de salive. Cela ne signifie pas nécessairement que la patiente n’a pas d’endométriose, mais oriente les cliniciens vers d’autres causes possibles des douleurs pelviennes, telles que des sensibilisations pelviennes ou d’autres pathologies gynécologiques ou non gynécologiques.
Un résultat positif (E+) confirme la présence de biomarqueurs associés à l’endométriose. Ce résultat soutient la décision de poursuivre les investigations, potentiellement jusqu’à une laparoscopie exploratoire, qui peut être envisagée comme une dernière étape dans la prise en charge. Cette confirmation permet aux médecins d’adopter une approche thérapeutique plus ciblée, en tenant compte des spécificités de la maladie chez chaque patiente.
L’Endotest représente une avancée prometteuse dans le diagnostic de l’endométriose, en offrant une méthode non invasive qui améliore la rapidité et la précision du diagnostic. La formation Endométriose en ligne de Walter Santé propose dans son programme une présentation de l’Endotest et aborde le cas de récidive de l’endométriose ou encore l’hystérosonographie par la sage-femme.

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