Définition de l'AOMI
Anciennement appelé Artérite, l'AOMI, ou Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs, est une affection caractérisée par un rétrécissement ou une obstruction des artères qui irriguent les membres inférieurs, le plus souvent au niveau des jambes.
Pour diagnostiquer l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, vous pouvez demander :
- un bilan sanguin standard dont la glycémie et les lipides ;
- une épreuve de marche ;
- un Echo-Doppler des membres inférieurs pour confirmer ce que vous suspectez.
Si elle n'est pas traitée rigoureusement, cette affection peut évoluer vers des situations invalidantes, voire nécessiter une amputation. Toutefois, le risque d'amputation est inférieur à 1 % par an, et la principale préoccupation réside dans le risque accru de complications cardiovasculaires, estimé à environ 4 à 5 %.
La classification de l'AOMI permet aux professionnels de la santé d'évaluer le stade de la maladie chez un(e) patient(e) donné(e) et d'adapter la prise en charge en conséquence :
- AOMI asymptomatique : aucune manifestation perceptible, pouvant être détectée lors d'examens médicaux de routine ou de tests spécifiques ;
- AOMI en activité : symptômes ressentis pendant l'activité physique, tels que des douleurs ou des crampes musculaires, disparaissant au repos ;
- AOMI à l'arrêt : symptômes se manifestant même au repos, indiquant souvent une progression plus avancée de la maladie.
Bien que l'évolution locale de l'AOMI soit généralement favorable, son impact global sur la santé est significatif, avec une mortalité de l'ordre de 10 à 15 %. Il convient de noter que l'AOMI peut être un indicateur révélateur d'autres affections vasculaires.
Vous pourrez retrouver l’ensemble de ces pathologies dans notre formation à distance pour médecin généraliste, incluant la sténose des artères rénales et la dysplasie fibromusculaire.
Quels sont les patients touchés ?
Les principales causes de l'AOMI sont le tabagisme et le diabète. On estime qu’il y a 800 000 patients atteints d'Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs et 100 000 nouveaux patients chaque année.
Cependant, ces chiffres sont à nuancer, car le profil des patients concernés est envisagé selon trois types :
- un tiers des patients concernés consulte et est pris en charge ;
- un deuxième tiers ne consulte pas et ne ressent pas de symptômes d’artériopathie ;
- le dernier tiers ressent des symptômes, mais ne consulte pas.
De ce fait, en milieu clinique, seul un tiers des patients consultent. Cela souligne la nécessité de sensibiliser davantage aux symptômes de l'AOMI et à l'importance d'une prise en charge précoce.
Notre formation continue pour médecin généraliste sur les facteurs des risques cardiovasculaires vous donne des conseils pour localiser l'artère concernée. Lors de l'entretien avec vos patients, la localisation de la douleur vous permet d'identifier l'artère impliquée :
- au niveau de la fesse, de la cuisse ou du mollet : artère iliaque commune ;
- dans la cuisse ou le mollet : artère iliaque externe ou fémorale commune ;
- au niveau du mollet : artère fémorale superficielle ou poplitée ;
- au niveau du pied : artères de la jambe.
Voici un schéma détaillé des artères où peuvent se localiser la douleur de vos patients :
Extrait de notre formation Facteurs de risques cardiovasculaires
L'importance du sevrage tabagique
Le tabagisme représente un facteur de risque significatif dans le développement de l'Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs. Dans la prise en charge de cette affection, la première recommandation de traitement pour les patients atteints d'AOMI est de renoncer complètement et de manière permanente à la cigarette ainsi qu'à toute autre forme de tabagisme.
En présence d'une ischémie critique, le tabagisme aggrave la menace pesant sur la jambe du patient. Ainsi, le sevrage tabagique devient impératif pour prévenir la progression de l'ischémie et éviter des complications graves, telles qu'une intervention chirurgicale vasculaire en urgence ou même une amputation.
En cas de complication, une intervention chirurgicale urgente implique la réalisation d'un angioscanner et la collaboration entre urgentistes et chirurgien vasculaire.
Les vertus de la marche
Les directives européennes sur le traitement de l'AOMI recommandent fortement la pratique de la marche. Le patient est encouragé à marcher jusqu'à ressentir de l'inconfort, déclenchant ainsi l'ischémie, un manque d'oxygène au niveau du muscle. Cela incite le muscle à se défendre en développant des artères collatérales.
Dans l’idéal, les patients devraient effectuer cet exercice dans un centre de rééducation, mais cela est rarement réalisable. Cette pratique peut également être supervisée par un kinésithérapeute ou être effectuée à domicile sur un tapis roulant. Faire cela à domicile offre l'avantage au patient de pouvoir le pratiquer quotidiennement.
La marche fait partie intégrante du traitement de l'Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs et est recommandée sous forme de prescription médicale avec un minimum de 3 mois pour voir réellement des résultats.
Les spécificités de l'AOMI chez la femme
Les maladies cardiovasculaires sont couramment sous-estimées chez les femmes, souvent perçues comme une pathologie essentiellement masculine.
Cependant, la réalité est différente. L'Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs ne fait pas exception, et les femmes sont généralement confrontées à un diagnostic tardif, entraînant des complications graves.
Dans la plupart des cas, les patientes atteintes d’artériopathie ne présentent aucun symptôme apparent, contrairement aux hommes qui ont souvent des douleurs réelles.
Le démarrage tardif des traitements de l’AOMI chez les femmes est associé à des taux élevés de morbidité et de mortalité.
En ce qui concerne les pathologies aortiques, telles que l'anévrisme de l'aorte abdominale, elle est généralement plus fréquente chez les hommes (trois hommes pour une femme). Cependant, l’anévrisme croît de manière plus rapide chez les femmes, en raison de leurs artères plus petites, entraînant un risque de rupture plus élevé (quatre fois plus élevé chez les femmes). La mortalité est plus élevée chez les femmes :
Les dissections de l'aorte thoracique surviennent également principalement chez les hommes (70%), tandis que les femmes (30%) présentent un risque trois fois supérieur de subir une dissection, avec une augmentation de 40 % de la mortalité.
Le délai d'intervention est habituellement plus long, probablement en raison de la symptomatologie atypique chez les femmes.
Notre formation médicale continue pour médecin généraliste vous détaillera les spécificités de l’AOMI chez les femmes, fournissant des informations essentielles pour une prise en charge précoce et adaptée, contribuant ainsi à réduire les risques de complications et à améliorer la santé cardiovasculaire féminine.
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