Quels sont les stades de la classification CEAP ?

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Plaies aiguës et chroniques

Les stades de la classification CEAP

La classification CEAP des ulcères veineux

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8 min

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Par Thomas Cornet

La classification CEAP est un langage commun international qui permet de décrire et d’apporter des précisions sur l’affection veineuse chronique. Cette classification est utilisée pour diagnostiquer et choisir le traitement adapté dans le cadre de l’ulcère veineux. Elle est divisée en quatre parties (C, E, A et P) et elle peut être utilisée selon deux méthodes : la méthode basique ou élaborée.

Sommaire

  • Les stades de la classification
  • Le CEAP basique
  • Le CEAP élaboré
  • Limites de la classification CEAP
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Les stades de la classification

La classification CEAP désigne quatre entités :

  • C pour clinique ;
  • E pour étiologique ;
  • A pour anatomique ;
  • P pour physiopathologie.

Les cliniciens utilisent surtout la lettre C, car elle permet de déterminer le stade de l’ulcère et de prescrire un traitement de l’ulcère par compression veineuse.

 

La rubrique C est fréquemment utilisée lors du bilan de l’ulcère veineux, qui se concentre sur trois points :

  • la plaie de l’ulcère veineux ;
  • le membre concerné ;
  • le malade dans sa globalité.

Le médecin doit rechercher les antécédents personnels ou familiaux (varices traitées ou non, thrombose veineuse profonde, thrombose veineuse superficielle ou embolie pulmonaire) et les antécédents personnels de traumatisme important ou de chirurgie des membres inférieurs.

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La classification clinique

Les stades de la classification CEAP clinique sont les suivants :

  • C0 : pas de signe visible ou palpable de maladie veineuse ;
  • C1 : télangiectasies ou veines réticulaires ;
  • C2 : veines variqueuses ;
  • C2r : veines variqueuses récidivantes ;
  • C3 : œdème ;
  • C4 : modifications cutanées ou sous-cutanées liées à la maladie veineuse chronique ;
  • C4a : pigmentation ou eczéma ;
  • C4b : lipodermatosclérose ou atrophie blanche ;
  • C4c : couronne phlébectasique ;
  • C5 : ulcère cicatrisé ;
  • C6 : ulcère veineux actif ;
  • C6r : ulcère veineux actif récidivant (“s” pour symptomatique ou “a” pour asymptomatique).

La classification étiologique

La classification étiologique comporte quatre items :

  • Ec : étiologie congénitale ;
  • Ep : étiologie primitive ;
  • Es : étiologique secondaire (post-thrombotique) ;
  • En : pas d’étiologie veineuse identifiée.

Rappel

Ces précisions permettent au médecin de déterminer l’origine de l’insuffisance veineuse. 

La classification anatomique

La classification anatomique est divisée en quatre stades d’ulcères et en sous-divisions :

  1. As : système veineux superficiel :
    • 1 : télangiectasies ;
    • 2 : grande veine saphène au-dessus du genou ;
    • 3 : grande veine saphène au-dessous du genou ;
    • 4 : petite veine saphène ;
    • 5 : veine non saphène.
  2. Ad (pour deep, profond en anglais) : système veineux profond :
    • 6 : veine cave inférieure ;
    • 7 : veine iliaque commune ;
    • 8 : veine iliaque interne ;
    • 9 : veine iliaque externe ;
    • 10 : veines pelviennes : génitale, ligament large, etc. ;
    • 11 : veine fémorale commune ;
    • 12 : veine fémorale profonde ;
    • 13 : veine fémorale ;
    • 14 : veine poplitée ;
    • 15 : veines jambières (ou crurales) : tibiales antérieures, postérieures, fibulaires ;
    • 16 : veines musculaires : gastrocnémiennes, soléaires, autres.
  3. Ap : veines perforantes :
    • 17 : au niveau de la cuisse ;
    • 18 : au niveau du mollet.
  4. An : pas de lésion anatomique identifiée.

La classification physiopathologique

La classification physiopathologique est représentée par la lettre P. Elle comporte quatre items :

  • Pr : reflux ;
  • Po : obstruction ;
  • Pr,o : reflux et obstruction ;
  • Pn : pas de physiopathologie veineuse identifiée.

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Le CEAP basique

Si les cliniciens utilisent souvent la lettre C de manière isolée pour le diagnostic et le traitement de l’ulcère veineux, il est recommandé de renseigner les quatre items principaux. La classification CEAP peut être utilisée d’une manière basique ou élaborée.

Dans le CEAP basique, les quatre rubriques (C, E, A, P) doivent être renseignées a minima. Dans cette méthode, les informations sont succinctes :

  • rubrique C : le médecin peut renseigner le chiffre le plus élevé seulement ;
  • rubrique E : un seul choix est fait entre n, p, c et s ;
  • rubrique A : les rubriques s, p et d peuvent être utilisées en association ou isolées (la rubrique “n” est retenue en l’absence de système anatomique identifié) ;
  • rubrique P : les lettres r ou o, ou r + o, sont utilisées pour renseigner les mécanismes physiopathologiques, et la lettre “n” en cas d’absence d’anomalie physiopathologique.

Important

La fiche CEAP doit toujours être datée.

Le CEAP élaboré

Le CEAP élaboré fournit plus d’informations que le CEAP basique. Il est habituellement utilisé pour la recherche ou les publications scientifiques. Les informations des rubriques sont plus complètes :

  • rubrique C : tous les signes cliniques identifiés doivent être répertoriés en utilisant le chiffre adéquat ;
  • rubrique E : un seul choix est fait entre n, p, c et s ;
  • rubrique A : les rubriques s, p et d peuvent être utilisées en association ou isolées (la rubrique “n” est retenue en l’absence de système anatomique identifié) ;
  • rubrique P : les lettres r ou o sont suivies du nombre qui permet d’identifier la veine concernée par une anomalie physiopathologique, et la lettre “n” est utilisée en l’absence d’anomalie physiopathologique identifiée.

Exemple

Prenons l’exemple d’un patient symptomatique qui présente des varices ainsi qu’un œdème veineux avec une étiologie primitive, où est identifié un reflux veineux au niveau de certaines veines superficielles et profondes. Dans le CEAP basique, il est noté : C3s, Ep, As,d, Pr. En revanche, dans le CEAP élaboré, il est renseigné : C2,3,s, Ep, As,d, Pr2,3,4,11,13,14,15.

Bon à savoir

Lisez aussi notre article sur la pathomimie.

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Limites de la classification CEAP

La classification CEAP de l’insuffisance veineuse est descriptive, mais elle ne permet pas de classer la sévérité de la maladie. Bien qu’elle soit affinée et utile, cette classification ne peut être exhaustive face à la diversité des affections veineuses chroniques (AVCh). Plus précisément, il a été remarqué par les praticiens qu’il était difficile de distinguer, dans la rubrique C, les veines réticulaires des télangiectasies.

 

De même, cette classification n’apporte pas de précision sur les varices, leur étendue, leur répartition et leur diamètre. Enfin, les complications qui peuvent survenir dans le cadre de la maladie veineuse chronique ne sont pas évoquées dans la classification (hémorragie, thrombophlébite superficielle, infections, etc.).

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