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Par Thomas Cornet
15% des syncopes sont liées à l’hypotension orthostatique. Il s'avère ainsi utile d'approfondir le sujet afin de poser le bon diagnostic face à son patient.
Vous trouverez dans cet article la définition de l'hypotension orthostatique, ainsi que les causes de la syncope par hypotension orthostatique.
Sommaire
L’hypotension orthostatique touche 7% de la population générale, un chiffre qui augmente par ailleurs avec l’âge. En effet, plus 16% des patients concernés ont plus de 65 ans.
L’hypotension orthosatique peut générer des pertes de connaissances, ce qui pose la question du maintien à domicile de ces personnes âgées. Elle engendre de fait des conséquences économiques et sociales importantes (coût des hospitalisations, de la prise en charge et de l’institutionnalisation), c’est pourquoi il est nécessaire de faciliter le diagnostic de la syncope par hypotension orthostatique.
L’hypotension orthosatique caractérise une diminution de la pression artérielle systolique d’au moins 20 mm Hg et/ou de la pression artérielle diastolique d’au moins 10 mm Hg survenant dans les 3 minutes suivant un passage en position debout. Elle peut être symptomatique ou non, ce qui veut dire qu’elle peut déclencher une syncope.
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Découvrir la formationQu’est-ce qu’une syncope par hypotension orthostatique et comment survient-elle ? La syncope par hypotension orthostatique se manifeste au moment où le patient passe d’une position allongée ou assise à une position debout. C’est une défaillance du système nerveux autonome ne permettant pas aux résistances vasculaires d’être augmentées. Dans ce cas, le sang a tendance à descendre vers les pieds, ce qui entraîne une baisse du débit sanguin cérébral. Résultat : le patient peut subir une syncope par hypotension orthostatique. Elle est différente de la syncope réflexe et de la syncope cardiaque.
Parmi les patients à surveiller particulièrement, on retrouve :
Important
Il ne faut pas négliger la recherche d’hypotension orthostatique chez tous les sujets ayant des symptômes pouvant la faire suspecter (perte de connaissance, lipothymie, vertige, chute, fatigue, trouble visuel, etc.).
Le système nerveux autonome est donc à l’origine de la syncope par hypotension orthostatique. Mais qu’est-ce que le système nerveux autonome, à quoi sert-il exactement ? Le système nerveux autonome ou végétatif a pour objectif de contrôler notre "monde intérieur", en binôme avec notre système endocrinien. Son activité est de l’ordre du réflexe : nous ne pouvons pas la contrôler volontairement. C’est un système qui fonctionne de manière autonome.
Son rôle est d’accorder les fonctions de nos organes internes aux besoins de notre organisme. Le système nerveux autonome assure l'innervation des viscères, du cœur, mais aussi de certains éléments de la peau. Le contrôle par voie nerveuse permet une adaptation très rapide, tandis que le système endocrinien règle l’état des fonctions à long terme. Le système nerveux autonome joue un rôle important dans le maintien de l'homéostasie, permettant de stabiliser certaines caractéristiques physiologiques des êtres vivants.
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Découvrir les formationsOn recense généralement deux types de causes impliquées dans l’hypotension orthosatique.
La première cause met en évidence des maladies du système nerveux autonome qui ne permettent pas aux résistances vasculaires d’augmenter davantage. Ce qui veut dire que ce sont les nerfs périphériques qui innervent les vaisseaux sanguins qui ne fonctionnent plus correctement et donc ne transmettent plus ou mal les informations aux vaisseaux (parmi les neuropathies concernées, on peut citer l’alcoolisme ou encore le diabète).
On peut aussi classer dans cette catégorie de causes les pathologies du système nerveux central. Dans le cas de l'hypotension orthosatique d’origine centrale, on utilise fréquemment le terme "syndrome parkinsonien atypique". Parmi les pathologies en cause, on trouve la maladie de Parkinson mais également et surtout, l’atrophie multisystématisée. Ce sont des défaillances du système nerveux autonome central. De la même façon, les vaisseaux sanguins des patients ne peuvent pas recevoir les informations émises par le cerveau, ce qui produit logiquement une syncope par hypotension orthostatique. On voit très clairement la différence avec la syncope réflexe.
Les causes iatrogènes constituent, quant à elles, la seconde grande cause des syncopes par hypotension orthostatique. C’est le cas où l’on donne des médicaments qui interagissent avec le tonus vasculaire ou la volémie. Les causes iatrogènes peuvent concerner par exemple des médicaments vaso-dilatateurs, des béta-bloquants, les médicaments du système nerveux central, ou encore les diurétiques.
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