Comprendre le fonctionnement de la télémédecine
Si vous êtes médecin généraliste et que vous voulez développer votre pratique de la télémédecine, il convient tout d'abord de comprendre le fonctionnement de la télémédecine. Il existe plusieurs notions gravitant autour de ce concept :
- télésanté ;
- e-sante ;
- cyber santé ;
- m-santé ;
- robotique ;
- objets connectés ;
- capteurs ;
- DMC.
Concrètement, c’est la e-santé qui englobe tous ces concepts, dont celui de télémédecine. Quand on parle de e-santé, il s’agit de données de santé traitées par un système informatique, comme un logiciel. En revanche, ce logiciel n’est pas forcément de la télémédecine. Par ailleurs, si vous véhiculez des informations de santé par le biais d’internet, cela s’apparente au domaine de la télésanté.
Concernant la m-santé, celle-ci peut être aussi bien de la télémédecine, que de la e-santé. Si on utilise un dispositif médical permettant de faire partie des cinq actes de la télémédecine, ce sera de la télémédecine. En revanche, si le dispositif ne se trouve pas dans ces cinq actes, on parlera plutôt de e-santé ou de télésanté.
La France, avec le décret de 2010, donne une définition exacte de la télémédecine. Elle se définit comme “une forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication” se traduisant par les cinq actes médicaux suivants :
- la téléconsultation : c’est une consultation médicale entre un médecin et un patient à distance, nécessitant absolument un système de visio (caméra) ;
- la télé-expertise : c’est un acte qui n’existe qu’en télémédecine et n’est remboursable qu’en télémédecine. Elle intervient entre deux professionnels de santé, un médecin requérant et un médecin requis, sur autorisation du patient ;
- la télésurveillance : il s'agit du suivi d'un patient fait à distance via des dispositifs médicaux qui remonte des informations avec un système d'alerte ;
- la téléassistance : il s'agit de la possibilité pour un professionnel de santé d'assister à distance un autre professionnel de santé dans le cadre de la réalisation d'un acte de médecine ;
- la régulation à distance : il s'agit de la régulation des urgences via téléconsultation.
Même si la télémédecine réduit les dépenses liées aux transports ou à des hospitalisations inutiles et améliore l’accès au soin, elle n’a pas pour but de faire disparaître les consultations en présentiel. Il s’agit d’un dispositif complémentaire.
Établir un projet de télémédecine
Si à la fin de votre formation généraliste, vous souhaitez établir un projet de télémédecine, il convient de respecter quelques étapes.
- Définir un projet médical cohérent avec une stratégie politique et opérationnelle et en partenariat avec le territoire. Pour cela, le professionnel de santé peut être accompagné d’un coordinateur.
- Définir un modèle organisationnel : cela peut être le mode de sensibilisation ou le mode de formation.
- Définir une gestion de projet efficace : aménagement des locaux, définition des besoins de téléconsultation et de télé-expertise, coordination de l’intervention des différents acteurs, etc.
- S’équiper d’équipements fiables : cela passe, par exemple, par une qualité d’image et de son importante afin de mettre en confiance les patients.
- Définir un calendrier et un budget : ceux-ci doivent être flexibles et extensibles.
- Définir les modalités de facturation : il s’agit donc de déterminer les solutions technologiques pouvant répondre aux besoins ciblés. Pour en savoir plus sur la facturation d’une téléconsultation, nous vous invitons à lire notre article sur le sujet.
- Mettre en place une politique de gestion des données et de RGPD.
Voici les bonnes pratiques de la gestion des données.
- Une connexion Internet sécurisée garantissant les échanges structurés de télé dossiers patients.
- La gestion des habilitations des confrères du professionnel de santé, pour qu’ils accèdent seulement aux données les concernant.
- La mise en œuvre de dispositifs de gestion des traces et des incidents, afin de pouvoir agir rapidement en cas d’accès ou d’utilisation frauduleuse.
- L’utilisation d’une messagerie sécurisée, notamment pour échanger les comptes rendus médicaux.
- Se rapprocher de la CNIL pour faire les déclarations requises en cas de traitement des données santé.
Enfin, il ne faut surtout pas oublier d'identifier et d’anticiper tous les freins qui pourraient s'opposer à ce projet.
Connaître les bonnes pratiques en téléconsultation
Il est important d’avoir en tête que le médecin a la même responsabilité en télémédecine qu'en consultation dans son cabinet. Vous l’avez probablement appris lors de votre formation pour devenir médecin généraliste, mais la télémédecine est un acte médical à part entière.
Le professionnel de santé doit être assuré par tout acte de médecine (et de télémédecine) qu'il exerce. Ainsi, la télémédecine doit être inscrite dans le contrat de responsabilité civile et professionnelle du médecin.
Attention car la télémédecine n'est pas forcément incluse dans les contrats d’assurance. Il faut donc en faire expressément la demande pour qu'elle y soit inscrite.
L’Assurance Maladie a édicté certaines bonnes pratiques dans pratique de la téléconsultation.
- La téléconsultation doit répondre aux mêmes exigences que l’exercice médical en présentiel au sein d’un cabinet médical.
- Le professionnel de santé doit s’assurer du respect des prérequis technologiques indispensables à la téléconsultation.
- Le médecin doit s’assurer du respect des prérequis auprès du patient avant la téléconsultation.
- Le respect du parcours de soins coordonné.
- L’alternance entre consultations et téléconsultations.
- Le respect du principe de territorialité.
- La pratique de téléconsultation ne doit pas être un exercice exclusif au regard de la pratique médicale et de la déontologie médicale.
S'informer sur le rôle du praticien
En lien avec le respect des droits de la personne, tout acte de télémédecine doit se faire avec l’information préalable sur patient et son consentement au soin. Par ailleurs, le professionnel de santé doit être obligatoirement authentifié afin d’avoir accès aux données médicales du patients. Chaque acte de télémédecine doit être rapporté au sein du dossier médical.
À la lecture de cet article, vous pouvez constater qu’une formation de médecin généraliste n’est pas suffisante pour pratiquer la télémédecine. Pour cela, il est indispensable de suivre une formation DPC en télémédecine.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur les avantages de la télémédecine ? Pour cela, nous vous conseillons de suivre une formation en téléconsultation au cours de votre formation continue de médecin.
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