Pourquoi l'adhésion thérapeutique est essentielle au BPM ?

Définition de l'adhésion thérapeutique

L’adhésion thérapeutique représente un comportement complexe impliquant une responsabilité partagée entre le patient et les professionnels de santé pour sa mise en œuvre et son suivi. Il est implicite que le patient reconnaisse sa maladie et comprenne l’importance des traitements prescrits. 

Un programme de recherche en adhésion thérapeutique, financé par la Commission européenne de 2009 à 2012, a mis en lumière deux dimensions complémentaires de l’adhésion qui sont les suivantes :

• la persistance définit la durée pendant laquelle le patient maintient son traitement ;
• l’implémentation décrit la manière dont le patient persistant gère et administre son traitement au quotidien.

Il est possible qu’un individu suive son traitement de manière régulière sans oubli (implémentation maximale), mais l’interrompe prématurément (non-persistance). À l’inverse, un autre individu peut adapter les horaires de prise pour répondre à ses besoins quotidiens, présentant quelques oublis isolés (implémentation suboptimale), mais persiste dans le traitement sur le long terme.

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Les attentes du patient vis-à-vis de son traitement

Les attentes du patient à l’égard du traitement divergent fréquemment de celles du professionnel de la santé, pouvant parfois être excessives ou, à l’inverse, minimales. Ces attentes peuvent être basées sur la rationalité, mais elles sont le plus souvent influencées par des facteurs émotionnels, tandis que les professionnels prennent leurs décisions de manière plutôt cognitive.

La décision du patient est façonnée par son expérience de la maladie et du traitement, ainsi que par la perception de la maladie par ses proches. De plus, elle est modulée par la confiance du patient dans le système de santé, les informations fournies par les professionnels, mais également par l’impact des médias et d’Internet.

Comment accompagner le patient ?

La conversation sur l’adhésion thérapeutique entre le patient et le professionnel de santé survient souvent lorsque les problèmes de non-adhésion sont déjà bien ancrés. Il serait préférable d’initier cette discussion plus tôt, en amont de la prescription médicamenteuse.

Un espace-temps propice au patient favorise un environnement de confiance pour discuter ouvertement de ses difficultés sans craindre d’être jugé. Une collaboration interprofessionnelle efficace dans la prise en charge globale des patients chroniques pourrait ainsi permettre, d’un commun accord, de confier au pharmacien le rôle de soutien dans l’adhésion thérapeutique.

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Améliorer l'adhésion du patient

Pour favoriser l’adhésion des patients, la valorisation de la continuité des soins entre les différents partenaires de santé est essentielle. L’adhésion thérapeutique requiert une disponibilité que le médecin traitant ne peut pas toujours garantir en raison de la complexité de la prise en charge.

Ainsi, une collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de la santé, notamment les pharmaciens, peut être bénéfique. En effet, grâce à leurs connaissances pharmacologiques, leur proximité avec le patient, et leurs activités orientées vers le patient, les pharmaciens peuvent identifier les causes de non-adhésion et proposer un accompagnement coordonné en collaboration étroite avec le médecin traitant.

Les outils utiles à l'adhésion thérapeutique

Au-delà de l’écoute et d’une prescription adaptée, la prise en charge du patient peut inclure des outils visant à soutenir l’adhésion. Cependant, ces outils ne résoudront pas seuls les problèmes d’adhésion, en particulier s’ils sont intentionnels.

Il est également essentiel de réévaluer périodiquement leur pertinence. Par exemple, pour certains patients, une carte récapitulative du traitement, organisée par système et clarifiant l’objectif de chaque médicament, peut faciliter la compréhension. Des alarmes ou des SMS automatisés programmés sur un téléphone portable peuvent fournir un soutien transitoire.

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Pour les patients ayant une autonomie limitée dans la gestion de leur traitement, la prescription d’un semainier peut retarder une institutionnalisation. La fourniture d’un petit boîtier à médicaments peut faciliter le transport de doses de secours (pocket-doses). Les piluliers électroniques, en tant qu’outils de mesure et de soutien de l’adhésion, sont intéressants, car ils enregistrent la dynamique de prise des médicaments. Certains restituent ces informations au patient via une fenêtre électronique. Avec le consentement du patient, le pilulier électronique permet aux professionnels de santé de fournir au patient un retour d’information constructif et de proposer des solutions individualisées.
 

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