Définition et rôle de la pharmacie clinique

Par Alphonse Doutriaux

5 avril 2024

8 min

La pharmacie clinique est une pratique souvent retrouvée en oncologie, mais les formations continues de pharmacien en officine permettent de développer le suivi de nombreuses pathologies. 

Établissement indispensable du secteur de la santé, la pharmacie clinique est l’interlocuteur privilégié du patient. Elle s’assure du bon déroulement du traitement, mais joue également un rôle d’information et de contrôle dans le suivi thérapeutique.

Définition de la pharmacie clinique

La pharmacie clinique a pour but de sécuriser, pérenniser et rendre efficient le recours aux produits de santé.

 

Définition extraite de la formation BPM - Walter Santé

 

Le parcours de soin selon l’HAS est l’enchaînement au bon moment des différentes étapes du traitement. On retrouve :

  1. le diagnostic ;
  2. la consultation ;
  3. le traitement ;
  4. l’analyse biologique ;
  5. les examens d’imagerie médicale.

Le pharmacien intervient à chacune de ces étapes en collaboration avec le professionnel de santé concerné.

Bon à savoir

Les formations de pharmacie en ligne permettent de développer et de réactiver les connaissances des pharmaciens cliniques, et par conséquent d’agir sur les divers besoins des patients, comme l’oncologie, l’anémie chez la personne âgée ou encore le diabète.

En conclusion, la pharmacie clinique vise ainsi à garantir que les médicaments soient utilisés de manière efficace, de façon sûre et appropriée en améliorant les conditions de vie du client. C’est une discipline essentielle dans le domaine de la santé, elle réalise une double vérification du déroulement du parcours de soin du patient.

Les activités de la pharmacie clinique

Les formations continues de pharmacie délivrent des informations clés dans la prise en charge des patients, ainsi que sur la mise en place des bonnes méthodes d’accompagnement en pharmacie clinique. On dénombre plusieurs activités liées à l’exercice de la pharmacie clinique.

Les activités liées aux patients 

Toutes les activités liées aux patients vont contribuer à la continuité des soins, comme l’adhésion thérapeutique, les explications sur la prise du traitement, ainsi que l’éducation thérapeutique du patient. Il est très important de donner au patient un maximum d’informations sur la prise de son traitement, ainsi que sur sa périodicité pour s’assurer du bon déroulement du traitement. L’officine et la clinique en pharmacie sont la première source d’informations pour le patient. 

Les activités liées aux traitements

Le pharmacien clinique s’assure dans ce cas de l’optimisation de la stratégie thérapeutique et médicamenteuse. Ainsi, il évalue le rapport bénéfice-risque du traitement en termes de résultat sur la santé du patient, mais aussi les avantages que procure le traitement au patient par rapport à son coût. Il peut également vérifier les interactions et les contre-indications médicamenteuses, grâce à la conciliation médicamenteuse et au bilan de médication. 

Les activités liées aux processus 

Le rôle du pharmacien est de sécuriser l’utilisation et le circuit des médicaments. En effet, les professionnels de la pharmacie clinique officine s’assurent que le patient prenne son traitement au bon moment, tout en limitant les risques. C’est notamment le cas lorsqu’il s’agit de surveiller la fragilité chez la personne âgée.

Les termes liés à la pharmacie clinique

Rappel

Il est essentiel pour une pharmacie clinique et thérapeutique de donner accès à ses employés à une formation continue de pharmacien en officine afin de leur permettre de maîtriser l’ensemble des informations nécessaires au bon suivi des clients, et notamment du bilan de médication et la conciliation médicamenteuse. 

La conciliation des traitements médicamenteux est un processus formalisé qui prend en compte, lors d’une nouvelle prescription, des médicaments pris et à prendre par le patient. Quatre étapes sont décrites par l’HAS dans la conciliation médicamenteuse :

  • le recueil des informations sur les médicaments ;
  • la rédaction du bilan médicamenteux ;
  • la validation du bilan médicamenteux ;
  • le partage du bilan médicamenteux.

À la fin de cette conciliation et grâce à l’expertise de la pharmacie clinique, on obtient le bilan de médication. Une fois l’ensemble des éléments reçu lors de la conciliation, on réalise une analyse qui donne lieu à un bilan de médication. 

Bon à savoir

Le bilan de médication permet d’identifier les patients ou les situations à risque nécessitant un plan pharmaceutique personnalisé.

L’expertise pharmaceutique clinique est une évaluation structurée par le pharmacien de la situation médico-pharmaceutique du patient et de ses besoins médico-thérapeutiques au regard des paramètres cliniques et biologiques dans le but de sécuriser et d’optimiser la prise en soins.

Important

Il ne faut pas confondre le bilan de médication avec le bilan médicamenteux ou le bilan partagé de médication. En effet, le bilan partagé de médication (BPM) est l’application du bilan de médication à la pratique officinale, dont les modalités d’organisation sont définies dans l’avenant n°12 à la Convention nationale encadrant les rapports entre les pharmaciens titulaires d’officine et l’Assurance maladie. 

Pour en savoir plus sur le BPM, Walter Santé propose une formation BPM pour pharmacien.

Comment développer la pharmacie clinique en France ?

La pharmacie clinique et thérapeutique s’articule autour de plusieurs éléments clés pour être efficiente :

  • elle nécessite une individualisation des soins, ainsi qu’une collaboration entre professionnels de santé ;
  • elle doit combiner une évaluation, une surveillance et une éducation thérapeutique du patient et de son traitement ;
  • elle doit également réaliser des activités de prévention, tout en continuant de travailler sur la recherche et l’innovation liées à son secteur. 

Il existe de nombreuses solutions pour développer la pharmacie clinique en France. Parmi celles-ci, on peut noter les suivantes.

  1. Étendre le cadre conventionnel des BPM aux maladies chroniques. On retrouve beaucoup de pharmacies cliniques oncologiques, mais peu destinées au suivi des maladies chroniques comme le diabète, les rhumatismes ou les maladies intestinales. 
  2. Donner la possibilité aux pharmaciens de créer une « prescription pharmaceutique » des prescriptions médicales obligatoires (PMO) et facultatives (PMF), aujourd’hui uniquement délivrées par les médecins.
  3. Effectuer des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) pour le dépistage de certaines maladies.
  4. Permettre l’acte de visite pharmaceutique à domicile.
  5. Faciliter les coopérations interprofessionnelles, pilier de la clinique en pharmacie pour développer le partage d’informations et un meilleur suivi du patient. 
  6. Consolider la formation des pharmaciens pour approfondir les connaissances des futurs pharmaciens cliniques. 
  7. Renforcer l’évaluation des pratiques de pharmacie clinique afin de dessiner les axes de progression possibles dans le domaine.
  8. Créer des outils qui permettent la traçabilité et la sécurisation des données du client pour améliorer le suivi thérapeutique et pharmaceutique. 
  9. Renforcer la démarche qualité en adaptant le référentiel d’assurance qualité aux nouveaux enjeux de la pharmacie clinique.

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