Qu’est-ce qu’un artefact en Cone Beam ?
Un artefact est une déformation ou une erreur visuelle sur l’image qui ne correspond pas à une structure réelle du patient. Il peut être confondu avec une lésion, masquer une pathologie ou fausser les mesures préopératoires.
Contrairement aux images 2D, les artefacts sont plus fréquents en 3D en raison des multiples projections reconstruites.
Les artefacts en CBCT sont classés selon leur origine :
- Métalliques : liés à la présence de prothèses, couronnes ou implants.
- Cinétique : causés par les mouvements du patient.
- Logiciels : dus aux limites de reconstruction algorithmique ou à un mauvais paramétrage.
- Rayonnement diffus : engendrés par la diffusion des rayons X.
Les artefacts métalliques : les plus fréquents
Origine
Ils apparaissent autour de structures très radio-opaques comme les amalgames, implants en titane, ou couronnes métalliques. L’absorption excessive du faisceau crée des zones de saturation.
Apparence
Sur l’image, cela se traduit par des stries radiaires, un effet de halo blanc ou noir, voire des doubles contours qui faussent les limites osseuses.
Conséquences
Un canal mandibulaire peut être masqué, une lésion périradiculaire invisible, ou encore un contact racinaire mal évalué.
Solutions
La formation recommande :
- de retirer les prothèses amovibles si possible ;
- d’utiliser un FOV le plus restreint possible pour isoler la zone concernée ;
- de régler les paramètres d’exposition pour éviter la saturation.
Les artefacts cinétiques : la stabilité du patient en question
Origine
Ces artefacts surviennent lorsqu’un patient bouge pendant l’acquisition, même de manière imperceptible. En Cone Beam, la rotation du bras nécessite une immobilité stricte.
Apparence
L’image présente un flou de bord, des dédoublements ou des discontinuités osseuses. Cela peut simuler une fracture ou une résorption.
Conséquences
Un mouvement peut faire disparaître un trait de fracture ou au contraire en créer un factice.
Solutions
- Maintien du patient par appui mentonnier et appui frontal systématique.
- Communication claire avant l’examen : “ne pas avaler, ne pas bouger”.
- Contrôle des images immédiatement après acquisition.

Artefacts logiciels : erreurs de reconstruction
Origine
Ils dépendent du logiciel utilisé pour reconstituer les images. Une mauvaise orientation du volume, une interpolation inadaptée ou un voxel trop large peuvent créer des artefacts.
Apparence
Cela peut provoquer des images pixellisées, des cassures de structures continues ou des lignes fantômes.
Solutions
- Choisir un voxel adapté à la zone d’étude (0,1 mm pour le secteur antérieur).
- Vérifier l’alignement des plans (axial, coronal, sagittal).
- Utiliser les outils de recalage si disponibles.
Artefacts dus au rayonnement diffus (scatter)
Origine
Certains matériaux ou tissus provoquent une diffusion secondaire des rayons X, créant un “bruit” visuel.
Apparence
Zones d’ombre diffuse, contraste réduit, fond granuleux.
Solutions
- Adapter le collimateur pour limiter les rayons parasites.
- Optimiser le paramétrage (réduction du kV, choix du mode haute résolution).
- Nettoyer le capteur pour éviter les “faux positifs” liés à des salissures internes.
Lecture d’un CBCT : méthode pour éviter les pièges
La formation recommande une lecture en 5 temps pour fiabiliser l’analyse :
- Balayage rapide des trois plans pour repérer les anomalies.
- Repérage des artefacts : toute structure douteuse doit être recoupée sur au moins deux plans.
- Vérification des structures critiques (canal mandibulaire, sinus, racines) : attention aux images déformées.
- Recadrage du volume pour recentrer l’analyse sur la zone cible.
- Corrélation clinique systématique : douleur, tuméfaction, antécédents chirurgicaux.
Pour appliquer ces bonnes pratiques lors de vos poses d’implants, consultez notre article sur le Cone Beam et la planification implantaire 3D.
Cas clinique : artefacts masquant un kyste radiculaire
Un patient se présente pour une douleur diffuse en région 36. Le CBCT montre un artefact métallique autour d’une couronne ancienne. Au premier regard, l’image semble normale. Mais en balayant le volume sur plusieurs plans, on distingue une zone d’hypodensité discrète au contact de la racine mésiale.
Un retraitement endodontique est proposé. Le CBCT, bien interprété, a permis d’éviter une extraction injustifiée.
Le rôle de la formation dans la maîtrise des artefacts
Reconnaître et gérer les artefacts ne s’improvise pas. La formation Walter Learning vous aide à :
- comprendre les causes physiques et techniques des artefacts ;
- adopter une méthode rigoureuse de lecture 3D ;
- éviter les diagnostics erronés liés à une image biaisée ;
- améliorer votre communication avec le radiologue en cas de lecture partagée.
Afin de bien choisir entre CBCT, scanner ou IRM selon la pathologie mandibulaire, lisez notre comparatif des examens d’imagerie mandibulaire.
👉 Pour devenir autonome dans la lecture CBCT et sécuriser vos diagnostics, découvrez notre formation Cone Beam pour chirurgiens-dentistes. Vous apprendrez à repérer, analyser et corriger les artefacts Cone Beam, limiter les erreurs d’image CBCT et maîtriser une méthode rigoureuse de lecture. Consultez aussi notre blog santé dédié aux chirurgiens-dentistes et nos articles complets en Cone Beam pour approfondir vos connaissances et améliorer vos prises en charge.
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