Cone Beam, scanner ou IRM : bien choisir l’imagerie mandibulaire

Par Alphonse Doutriaux

27 juin 2025

5 min

Explorer la mandibule de manière précise et sécurisée est un défi quotidien pour les chirurgiens-dentistes, orthodontistes et professionnels du secteur dentaire. Devant une douleur mandibulaire, une fracture, un kyste ou un trouble de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM), le choix de l’imagerie est une étape déterminante pour établir un diagnostic fiable et planifier un traitement adapté. Cone Beam mandibule, scanner ou IRM : ces trois modalités offrent des informations complémentaires, mais chacune a des indications spécifiques et des limites qu’il est essentiel de connaître.

 

Dans cet article, découvrez comment choisir la meilleure technique d’imagerie mandibulaire, éviter les erreurs d’interprétation et maîtriser la lecture des images en respectant les obligations réglementaires. Optimisez vos diagnostics et vos actes chirurgicaux grâce à une formation adaptée et une approche rigoureuse de l’imagerie 3D.

 

Pourquoi bien choisir l’imagerie mandibulaire ? 

Lorsqu’un patient présente une douleur mandibulaire, une fracture, un trouble de l’ATM ou une suspicion de lésion osseuse, le choix de l’imagerie est un élément-clé. Adapter la modalité au diagnostic suspecté permet d’optimiser la précision, de limiter l’irradiation et de respecter la pertinence clinique.

Cone Beam mandibulaire : la référence pour l’analyse osseuse 

Le CBCT offre une visualisation 3D fine des structures osseuses mandibulaires avec une irradiation faible. Il est aujourd’hui l’examen de référence pour :

 

  • localiser fractures et kystes ;
  • planifier les actes chirurgicaux (implants, extractions) ;
  • analyser le canal mandibulaire et le foramen mentonnier.

Bon à savoir

Pour aller plus loin et maîtriser la planification implantaire en 3D grâce au Cone Beam, consultez notre article dédié.

Scanner médical : quand le privilégier ? 

Le scanner reste utile pour les fractures complexes, le bilan oncologique du massif facial ou l’analyse combinée os/tissus mous. Mais il expose à une irradiation plus élevée et sa résolution osseuse est inférieure au CBCT.

Maîtrisez l'utilisation de l’imagerie Cone beam

Maîtrisez l'utilisation de l’imagerie Cone beam

IRM mandibulaire : l’examen des tissus mous et de l’ATM 

Seule l’IRM permet d’étudier le disque articulaire, la capsule, les ligaments et la moelle osseuse mandibulaire sans irradiation. Elle est indiquée pour explorer les troubles de l’ATM, les atteintes inflammatoires ou ostéonécroses.

Étude de cas : kyste mandibulaire découvert au CBCT 

Un adolescent présente une tuméfaction mandibulaire indolore. Le CBCT révèle une lésion ostéolytique uniloculaire repoussant le canal mandibulaire, confirmant un kyste folliculaire. Le Cone Beam suffit alors à planifier l’exérèse, sans examen complémentaire.

Quel examen pour quelle pathologie mandibulaire ? 

Pathologie suspectéeExamen recommandéPourquoi ?
Fracture mandibulaireCBCT ou scannerCBCT suffit sauf fractures complexes
Kyste intra-osseuxCBCTMeilleure résolution osseuse, faible dose
Trouble de l’ATMIRMSeule technique pour le disque articulaire
Douleur inexpliquée chroniqueCBCT puis IRMComplémentarité os/tissus mous
Lésion suspecte tumoraleScanner ou IRM

Analyse loco-régionale nécessaire

Lecture d’un CBCT mandibulaire : méthode et pièges à éviter 

Pour bien interpréter un CBCT :

 

  • analysez les coupes axiales, sagittales, coronales
  • repérez le canal mandibulaire et le foramen mentonnier
  • évaluez les fractures, résorptions, anomalies corticales
  • identifiez les artefacts métalliques qui peuvent masquer une pathologie
  • assurez-vous de l’orientation correcte des coupes pour un diagnostic fiable.

Pour apprendre à identifier et corriger les artefacts, lisez notre guide sur les artefacts en Cone Beam.

Réglementation et formation : une obligation pour la pratique du CBCT 

Selon la réglementation française et les recommandations de la HAS, chaque examen d’imagerie doit être justifié, le champ exploré limité à la zone d’intérêt, et le praticien doit avoir suivi une formation spécifique à la lecture et à l’interprétation du CBCT.

Pourquoi se former à l’imagerie mandibulaire 3D ? 

Maîtriser le CBCT et connaître les indications du scanner et de l’IRM permet de :

 

  • améliorer la pertinence diagnostique
  • réduire les examens inutiles
  • sécuriser les actes chirurgicaux
  • répondre aux exigences médico-légales.

 

Vous intervenez aussi en orthodontie ? Découvrez l’apport du Cone Beam pour le diagnostic et le suivi orthodontique.

Maîtrisez l'imagerie Cone Team

Maîtrisez l'imagerie Cone Team

Pour approfondir vos connaissances et devenir autonome dans le choix et l’interprétation des examens Cone Beam, scanner et IRM, découvrez notre formation Cone Beam pour chirurgiens-dentistes et orthodontistes. Grâce à des modules pratiques et des cas cliniques détaillés, vous apprendrez à sélectionner l’imagerie adaptée, à réaliser des acquisitions ciblées et à analyser les images 3D avec rigueur. Pour enrichir votre expertise, consultez également notre blog santé dédié aux chirurgiens-dentistes et découvrez nos articles complets sur l’utilisation du Cone Beam en pratique dentaire, pour améliorer la précision de vos diagnostics et optimiser la prise en charge de vos patients.

Téléchargez le programme de la formation Cone beam en PDF

Commentaires

Publier un commentaire

Un doute, une question, nous vous répondrons dans les meilleurs délais.

Sur le même thème

Alphonse Doutriaux

27 juin 2025

Pour réussir une pose d’implant dentaire, la planification 3D est indispensable. Le Cone Beam Computed Tomography (CBCT) révolutionne votre approche en offrant une imagerie haute précision et en réduisant l’irradiation. Grâce au Cone Beam, identifiez avec exactitude les structures anatomiques critiques, anticipez les risques et adaptez chaque plan de traitement à la morphologie de vos patients.

 

Découvrez dans cet article pourquoi et comment intégrer le CBCT à votre pratique en implantologie, tout en respectant les obligations réglementaires et en optimisant la sécurité de vos actes chirurgicaux.

Alphonse Doutriaux

5 décembre 2023

Cone beam ou scanner ? Les deux techniques de visualisations des tissus ont coexisté quelque temps. Toutefois le scanner dentaire est un outil d’imagerie qui tombe aujourd’hui en désuétude en raison de l’existence d’une technologie plus performante : le cone beam. Moins irradiant et plus précis que le scanner, le cone beam dentaire est plébiscité par les dentistes et chirurgiens-dentistes. Toute formation de dentiste devrait inclure un apprentissage du cone beam.

Alphonse Doutriaux

5 décembre 2023

Les examens de radiologie tels le cone beam revêtent une grande importance pour les interventions de chirurgie dentaire. Réaliser un cone beam maxillaire est un examen courant, de même qu’un CBCT mandibulaire. Ils révèlent en effet avec précision les structures anatomiques sur lesquelles opérer, notamment celles qui sont des zones à risque vital. Une formation au cone beam à destination des dentistes permet de maîtriser cet outil pour optimiser sa pratique chirurgicale.

Alphonse Doutriaux

5 décembre 2023

Examiner les images natives issues d’une imagerie cone beam suppose de vérifier s’il n’y a pas d’artefact métallique ou cinétique ou d’erreur de cadrage. Pour analyser les images issues d’un CBCT dentaire, il s’agit aussi de passer par diverses étapes qui permettent d’obtenir la meilleure image possible et de gagner du temps. Une formation validante au cone beam, à destination des dentistes, est souvent indispensable pour maîtriser ces étapes.